Test : Steel Diver - 3DS

Steel Diver - 3DS
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La nouvelle console portable de Nintendo manquant cruellement de jeux originaux, c'est avec une certaine fébrilité qu'on attendait Steel Diver, d'autant plus que le titre, à défaut d'avoir cassé la baraque, a fait plutôt bonne impression lors de ses diverses présentations. Alors, Steel Diver est-il un véritable « Das Boot » vidéoludique ou relève-t-il davantage du pétard mouillé ? La réponse tout de suite.
En bon sous-marinier qui se respecte, on ne part pas en mer avant d'avoir effectué les dernières vérifications d'usage. On prend donc sa checklist et on passe tout en revue avant le départ. Trois submersibles sont à notre disposition ici, chacun d'entre eux, ou presque, ayant des capacités propres.
Nous avons donc le ND-01 Manatee, s'apparentant à un sous-marin de poche, ce dernier est relativement maniable comparé aux autres, il peut lancer des torpilles à la verticale et se faufile bien plus facilement que ses deux compères entre les mines et autres obstacles.
Le ND-03 BlueShark est le navire intermédiaire, autrement dit, il ne sert à rien. Mais il est tout de même bon de signaler qu'il est doté d'un second tube lance-torpilles et que l'on peut contrôler son assiette. Il est question de l'inclinaison bien sûr, on va pas se mettre à causer vaisselle non plus.
Enfin, on à le ND-05 Serpent, équivalent sous-marinier du B-52, il permet également le contrôle de l'assiette et est équipé non pas d'un, ni de deux, pas même de trois, mais de quatre tubes lance-torpilles. Ce qui est fort pratique quand il s'agit de poutrer du boss. C'est de loin le vaisseau le plus résistant, mais c'est également le plus coton à manœuvrer dans les passages étroits.
Maintenant qu'on a fait le tour du propriétaire, il est temps de prendre la mer, à moins que ce soit elle qui nous prenne. Allez savoir. Toujours est-il qu'on a trois modes de jeu pour s'initier au commandement de submersible, alors on ferme sa gueule et on lance les machines. En avant toutes.

Une campagne minimaliste

Comme indiqué ci-dessus, c'est au mode contre la montre qu'on va s'intéresser ici. Le gameplay du titre n'étant pas franchement approprié à ce type de défi, on ne va pas s'y attarder cent sept ans. Tout ce qu'il faut savoir, c'est que ce mode propose ses propres parcours et que ceux-ci ne sont pas vraiment palpitants. Bref, on s'ennuie ferme. On va donc vite passer à la campagne de Steel Diver. Ce mode constitue le « gros » morceau du titre. Les plus observateurs d'entre vous auront remarqué les guillemets qui entourent le mot gros et se doutent très certainement qu'ils sont là pour souligner la signification toute relative dudit mot, et ils ont raison. En effet, la campagne ne propose que huit missions, dont un tutorial, qui ne vous occuperont pas plus d'une dizaine de minutes chacune. Il est à noter que les deux dernières sont bloquées. Pour y avoir accès, vous devrez vous taper toutes les autres missions avec les trois sous-marins mis à votre disposition. On a là un parfait exemple de cache misère destiné à masquer le manque de contenu en rallongeant artificiellement la durée de vie. Malheureusement pour l'équipe de développement, personne n'est dupe. D'autant plus que le level-design, mis à part quelques fulgurances, manque cruellement d'imagination.Et c'est dommage parce que ce mode, joué en 2D, est plutôt sympa manette, ou plutôt stylet, en main. Si l'écran supérieur de la 3DS nous montre l'action en cours, l'écran tactile affiche un tableau de bord avec diverses commandes. On a donc deux molettes nous permettant de diriger le rafiot, une pour avancer ou reculer, et la deuxième pour descendre ou remonter. On trouve également sur cet écran des boutons pour lancer des torpilles ou activer un brouilleur qui permet d'échapper aux têtes chercheuses ainsi qu'une espèce de volant qui permet de contrôler l'assiette du submersible quand c'est possible. C'est donc au stylet qu'on va diriger ces paquebots à travers ces huit niveaux. Ces derniers ayant une inertie de dingue, certains passages étroits nécessiteront un savant dosage au niveau des molettes pour ne pas rentrer dans le décor et éviter les mines et autres projectiles ennemis. Malheureusement, l'ensemble n'est pas très palpitant et manque cruellement d'un enrobage narratif digne de ce nom. Heureusement, quelques boss sont là pour relever le niveau, mais cela ne suffit pas.
Un autre point à souligner est le fait que terminer une mission vous donne accès à une mission bonus qui n'est autre qu'une variante du mode périscope : on a un temps limité pour couler des navires, chacun d'entre eux délivrant un emblème lorsqu'il coule. Ces derniers peuvent être apposés sur votre sous-marin, lui conférant divers bonus plus ou moins intéressants. Seulement il faut obtenir entre 3 et 10 fois le même emblème pour qu'il fasse effet, le jeu en comptant 32 différents, je vous laisse imaginer le temps nécessaire pour obtenir ne serait-ce qu'un de ces bonus.

Tu le sens mon gros périscope ?

Passons donc au mode bataille navale censé apporter un peu de stratégie à l'ensemble, ce mode se joue en vue de dessus. On déplace sa flotte sur un damier, le but étant évidemment de couler tous les navires ennemis. C'est là que le sous-marin entre en action, il constitue votre seule arme pour envoyer croiseurs et autre destroyers par le fond. De plus, les forces ennemies étant invisibles sur la carte, il faudra mettre le sonar à contribution pour les repérer. Mais à quoi servent les autres vaisseaux me demanderez-vous ? La réponse est horriblement simple : à rien.
On passe donc son temps à déplacer son sous-marin de cases en cases en espérant tomber sur une patrouille ennemie. Auquel cas on passe en mode périscope, disposant d'un temps limité pour couler les différents navires de la flottille. Dans ce mode périscope, si l'écran supérieur montre toujours l'action, l'écran inférieur affiche cette fois-ci les commandes dudit périscope, à savoir le zoom, les commandes de tirs pour les deux tubes lance-torpilles ainsi qu'une manette permettant de plonger rapidement afin d'éviter des tirs hostiles. La visée se fait quant à elle avec le gyroscope de la console. Dans ce mode de jeu, on passe son temps à viser, tirer et esquiver. Amusant cinq minutes, on en a vite fait le tour et il ne présente donc qu'un intérêt limité. Et ne pensez pas vous occuper avec dans le métro, la visée au gyroscope, bien que franchement sympa, vous impose de pivoter sur vous même, exercice plutôt délicat dans le moyen de transport susnommé.
Steel Diver avait des atouts à faire valoir, notamment avec le mode campagne nécessitant un certain doigté, mais son contenu rachitique combiné à un level-design peu inspiré plombent le titre et le font sombrer dans les profondeurs abyssales des mauvais jeux. Et c'est bien dommage car le titre bénéficie d'une réalisation tout à fait correcte et d'une bonne musique. D'autant plus que pour une fois, la 3D n'arrache pas les yeux. Steel Diver aurait fait un jeu téléchargeable tout à fait correct, mais au prix d'un jeu boîte, on ne vous le conseille pas. Bien au contraire.
17 mai 2011 à 10h03

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Points positifs

  • L'inertie des sous-marins
  • La 3D qui n'arrache pas les yeux
  • Une réalisation et des musiques de bonne facture

Points négatifs

  • Un level-design peu inspiré
  • Le mode bataille navale
  • Du contenu ? Où ça ?

Gribouillé par...

pattoune

pattoune

Ours savant

Davantage ours que savant, ce con n'a pas compris que l'hibernation c'est en hiver. Résultat, il reste cloitré dans sa grotte à longueur d'année. Ce qui arrange bien du monde. Mais ce n'est pas un mauvais bougre. Il est même plutôt drôle à l'occasion. C'est souvent à ses dépens mais chut, il faut pas le dire. Ayant été récemment rattrapé par l'eau courante et l'électricité, il est désormais en mesure, après avoir difficilement assimilé les bases de l'hygiène corporelle, de nous livrer tests, news et autres contenus enchanteurs. Il nous reste plus qu'a espérer qu'il ne lui vienne pas l'idée de faire prendre un bain à son PC... Trop tard.
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