C’est la grippe, je vous dis ! D’ailleurs, on le voit bien : le héros porte une écharpe et l’héroïne un bonnet. Si ça c’est pas une preuve… Bon, d’accord, je parle du jeu. Alors, Pokémon Version Platine,
qu’est-ce que c’est ? Eh bien c’est, d’abord, une « amélioration », si l’on ose dire, des versions Perle et Diamant sorties en 2007 et dont mon ex collègue Tatane, depuis décédé de complications de cette fameuse grippe, a rédigé un
test il y a 2 ans. Ses derniers mots, paraît-il, furent « Roserade… », qu’il délivra dans un soupir agonisant en laissant tomber sa boule à neige sur le sol. Personne aujourd’hui ne comprend ce qu’il a voulu dire par là. Toujours est-il que, pour en revenir au jeu, il s’agit donc de
Diamant/Perle en mieux, comme le furent
Jaune pour
Rouge/Bleu, ou
Emeraude pour
Rubis/Saphir. Un remake avec deux ou trois petite nouveautés.
Atchoum !
Oui, bon, vous l’aurez peut-être compris, j’ai testé le jeu en prenant mes précautions, c’est-à-dire en enfilant des gants et en portant un masque. Pas question de laisser cette saleté rentrer dans mon corps. Après avoir placé ma console dans une hotte de laboratoire (on n’est jamais trop prudent), j’enclenche le bouton power en retenant ma respiration. Un frisson me parcourt l’échine tandis que les écrans s’allument. Ça y est, j’y suis : l’écran titre. C’est encore pire que ce que je croyais : la vidéo d’intro est affreuse, molle et sans énergie. Un mauvais présage pour la suite. Les heures de jeu passent et ne démentent pas : j’ai en effet du mal à voir l’intérêt derrière cette absence de scénario et la ribambelle de bestioles sans charisme qui se succèdent dans un défilé infini de graphismes bâclés. Quelle évolution depuis les premières cartouches qui tournaient sur ma Gameboy de 2 kilos, et depuis les versions GBA ? Sur le fond, rien. On perd son temps à appuyer sur le bouton A pour tuer 15 Racaillous à la minute et gagner 57 xp pour un Pokémon de niveau 72, en attendant la fin du jeu. La routine et l’ennui forment un duo inséparable, et l’on n’a d’autre choix que d’avancer en espérant sortir de ce cercle infernal. Pour rendre la chose plus supportable, on coupe le son (les musiques sont horripilantes) et on désactive les animations de combat, trop longues et pas très jolies. On reconnaîtra quand même le mérite de l’effort aux graphistes qui ont redessiné la totalité des Pokémons par rapport à Perle et Diamant pour leur donner meilleure mine.
Snirfl…
Et pourtant, si on a eu la patience de mener l’expérience jusqu’au bout, de battre tous les champions d’arène, la Ligue Pokémon, et la Team Galaxy (dont le rôle est plus important que dans Diamant/Perle), le jeu commence véritablement au lieu de se terminer. Comme si tout le reste n’avait été qu’un prétexte pour en arriver là. En effet, après le générique de fin, Pokémon Platine a encore beaucoup à vous réserver. Une fois rencontré les 210 monstres de Sinnoh, vous pourrez capturer et échanger les presque 500 Pokémons qui ont existé depuis 15 ans, et ce avec les joueurs du monde entier grâce à la CWF Nintendo. Et
là, les choses deviennent intéressantes, après des dizaines d’heures de vacuité abyssale. Une partie de ces bestioles historiques se retrouve libérée sur le continent, que vous devrez donc explorer à nouveau, d’autres apparaissent sur une île isolée, où d’autres défis vous attendent, d’un niveau plus consistant. Outre de nouveaux dresseurs à affronter, vous pourrez battre à nouveau les champions d’arène, à condition d’avoir exploré toute l’île. En dehors de ça, vous pourrez vous mettre en chasse de Pokémons légendaires (qui n’apparaissent qu’une fois dans le jeu), seul véritable challenge puisqu’il faut doser ses attaques pour éviter de tuer l’adversaire.
Phase terminale
En plus des échanges mondiaux déjà présents dans Diamant et Perle, Platine propose une poignée de gadgets Wi-Fi aussi inutiles les uns que les autres, mais qui apportent un peu de fun. Un Magnéto VS, appareil permettant d’enregistrer les combats pour les partager avec le monde, vous sera donné dans les premières heures du jeu. Une nouvelle zone, le Square Wi-Fi, contient des mini-jeux multijoueurs sans grand intérêt, où vous pourrez vous faire alpaguer par des dresseurs venus de l’autre bout de la planète. Ces mini-jeux ? Pas facile de les tester, je n’ai pas pu rejoindre une seule partie ; mieux vaut trouver des amis avec qui s’amuser en local. Au lieu de mettre en place ces petites options, les développeurs auraient mieux fait de revenir sur le système d’échange mondial, assez peu pratique. En effet, la majorité des joueurs propose à l’échange un Pokémon minable (type Spectrum, facile à avoir) en espérant de votre part un Pokémon rare comme Darkrai ou Mew. Un système de filtrage aurait été bienvenu, d’autant plus qu’on ne peut pas relancer la recherche avec les mêmes critères pour voir ce que proposent les autres dresseurs. Il peut donc s’écouler 10 minutes avant de trouver un accord intéressant… si on en trouve un.