Test : Castlevania : Dawn of Sorrow - DS

Castlevania : Dawn of Sorrow - DS
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Les quelques titres DS parus à l'occasion de la sortie de la console n'ont pas rassasié leurs acheteurs. Logique étant donné qu'ils cumulent ensemble à peine 30 heures de jeu, et encore il faut aimer (et surtout avoir les moyens de) s'offrir des bouses qui dégoûtent au bout de 2 heures. Cettte période est révolue grâce à Konami qui nous sort aujourd'hui son dernier Castlevania, peu innovant mais addictif.
Cruz? Cruz? Mais c'est pas un nom de réincarnation de Dracula ça. On dirait plutôt celui du terrassier portugais de sa noire majesté. Pour sûr, les temps ont changé depuis les premiers Castlevania dans lesquels on incarnait notre bon vieux Julius en plein moyen-âge, avec une ambiance goth-fantasy immergeante. La série a pourtant connu un léger virage avec Aria of Sorrow sorti sur GBA où l'action se déroulait dans les années 2030 et prenait place au Japon. Ce petit (gros) chassé-croisé d'époque a mine de rien permis une petite réactualisation bien sympathique de la trame de fond qui commençait à s'essouffler (massacrer à chaque fois le même mec aux grosses canines devenait sérieusement lassant) bien qu'un manque cruel de nouveautés ne se fasse sentir. Les capacités de la DS rattrapent joliment cette lacune.

La vengeanche

Je sais pas pour vous, mais la vie inintérressante des protagonistes ou encore leur lever au matin de l'aventure, je m'en contrefout royalement. Voilà déjà quelque chose de gagné vu qu'à peine la partie lancée, Soma Cruz (rires), qui discute avec sa copine, est attaqué par une magicienne qui lui balance deux-trois monstres histoire de servir de tutorial. Bah oui, on ne tue pas les héros avant le tuto, c'est la règle. Les monstres zigouillés, la méchante repart et nous voilà à ses trousses dans un château qui -comble de l'inattendu- ressemble comme deux gouttes d'eau à celui de ce bon vieux Dracula. Sans trouver ça palpitant ni original, ça a le mérite d'être honnête. Les apports de la DS à la série ne sont pas nombreux : elle permet l'usage de quelques capacités comme la destruction au stylet de quelques blocs (bien rares), l'exécution d'une "fatality" sur les boss pour en venir à bout et le contrôle approximatif des serviteurs. Ceci mis à part, l'écran du haut sert à afficher la carte ou les informations sur les monstres et soi-même, ce qui dégage une bonne partie du HUD et offre un certain confort de jeu.

Un arrière goût de déjà vu

Si cette fois on ne joue plus les chasseurs de vampire, on en est un en quelque sorte. Au lieu de se nourrir du sang de ses victimes, on assimile leurs âmes qui nous confèrent des pouvoirs. Tiens, je me rappelle avoir joué un jeu avec un vampire qui buvait des âmes aussi, tout ça... Passons. Organisées en trois catégories, les âmes permettent de réutiliser les compétences du monstre que l'on a tué. Explication : je tue un squelette, je récupère son âme, je balance des os. Tout le système repose là-dessus bien qu'il soit vraiment très rare de se voir donner des âmes au début du jeu, car nos points de "Chance" ne sont pas assez élevés. Ce pauvre Soma ne sachant même pas faire un double-saut, il faudrait s'enquiller plusieurs boss pour pouvoir se déplacer librement et passer quelques obstacles qui nous bloquent -naturellement- le passage pour continuer l'aventure. La progression à partir de là est linéaire mais on a largement le choix d'avancer où de faire d'autres choses plus intéressantes...

un RPG?

Eh oui, c'est un RPG avec des niveaux, de l'expérience des armes, des forges ect. Sans exagérer, le jeu reprend les bases des jeux de rôles à savoir la progression par niveau en fonction des ennemis tués. Le choix de l'équipement aussi donne l'illusion d'être en face d'un RPG vrai de vrai mais à peu de choses près, tout se rapporte au nombre de points que l'on a et surtout aux âmes utilisées jusqu'à un certain point. La puissance des armes et leurs caractéristiques peuvent être améliorées en les forgeant avec les âmes que l'on a récupérées -à utiliser avec parcimonie. Les armures et les bijoux ne sont quant à eux pas améliorables, une lacune impardonnable qui aurait pu, si elle avait été comblée, donner un RPG approchant d'un vieux Final Fantasy. Tant pis, il sera facile de se contenter de ces quelques éléments bien qu'on aurait préféré plus de possibilités. A partir de là, vous allez croire que ce jeu est à la limite d'être une daube. Je vous rassure, vous avez tort.

A la lucarne

Je ne révèlerai pas le scénario, mais me contenterais juste de vous annoncer qu'il y a 3 fins différentes, qui débloquent chacune de nouveaux modes de jeux. C'est complétement dingue d'ailleurs vu que le jeu peut se terminer des pires façon en 10 heures et en 20 pour les meilleurs, mais qu'après, il faudra vous accrocher pour finir le "Mode Julius", dans lequel on incarne Julius Belmont, Yoko et... Alucard (les fans peuvent crier de joie). Et encore, je ne parle pas du mode Assaut du Boss, pas simple dans son genre. Ah ben si j'en parle en fait. Ajoutez à cela un mode stratégie jouable avec un autre ami équipé du même jeu qui consistera en une sorte de "Time Attack" et vous voilà partis pour une bonne quarantaine d'heures de jeux sans ennui. Comptons également la possibilité de recommencer la partie avec tout son équipement en mode difficile une fois le jeu terminé, sur la quête des 100%. Les 100%, c'est le challenge qui consiste à découvrir toutes les salles cachées du château -ce que votre serviteur n'a pas fait- et qui débloqueraient encore quelques bidouilles. Associons à ça des graphismes pas remarquables mais bien réalisés, une ambiance sonore digne de Symphony of the Night, et une séquence animée en guise d'introduction, c'est le bonheur pour longtemps.

Arigato Konami

Somme toute, le soft arrive à se placer bien haut dans le top des jeux DS mais quelques défauts impardonnables l'empêchent de surpasser un plombien italien ou une floppée de tanks : le character design totalement immonde et la traduction française. Pourquoi Konami a-t-il abandonné ces personnages à l'allure gothique, unique dans le monde du jeu vidéo pour les remplacer par des pantins mangas de bien moindre personnalité? C'est la grosse interrogation du moment, la dernière incompréhension qui traînera les fans les plus acharnés de la série Castlevania à la déception. Le problème de la traduction vient s'y ajouter. En effet, des objets sont victimes de fautes de frappe (oh la belle Papière!) et l'expression des personnages fastidieuse. Fautes de grammaire, de style et d'orthographe, il existerait une commande permettant à l'allumage de faire passer le jeu dans sa version anglaise. A utiliser.
Malgré quelques défauts, les possesseurs de DS se verront fouettés 100 fois sur la place publique s'ils n'achètent pas ce jeu, à moins d'économiser pour payer Advance Wars DS. Non mais, des jeux de cette qualité, il n'en sort pas tous les jours!
12 octobre 2005 à 10h37

Par

Points positifs

  • La musique
  • La durée de vie (je rêvais de le mettre)
  • Les boss, affreusement bien réalisés

Points négatifs

  • Le charac design >:(
  • La traduction d'amateur
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