Test : Final Fantasy Crystal Chronicles - Gamecube

Final Fantasy  Crystal Chronicles - Gamecube
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Après un FFTA très marquant sur Game Boy Advance, Final Fantasy Crystal Chronicles peut être considéré comme le deuxième emblème majeur de l'union nouvelle entre Square et Nintendo. Développé sur Gamecube, cet épisode intrigue beaucoup par son aspect résolument différent des autres volets de la saga : semi A-RPG, semi Hack'n Slash, ce soft hybride au possible parvient-il, comme ses prédécesseurs, à nous émerveiller ? Oui, mais...
L'attente aura été longue, mais les deux imposantes firmes semblent avoir définitivement tourné la page au sujet de leurs différents vidéoludiques. Difficile toutefois de faire de l'ombre à des titres tels que FFVI, que personne (malgré cette longue période de divergence) n'a oublié et qui reste sans doute le plus beau souvenir de la précédente collaboration entre Squaresoft et [[5809]]. Ce n'est d'ailleurs pas ce que recherche Final Fantasy : Crystal Chronicles, qui fait presque une croix sur les principes du jeu de rôle traditionnel en se rangeant du côté de l'Action-RPG. Audacieux, trop, peut-être ? Un dilemme qui semble avoir inspiré de nombreuses attaques de la presse japonaise contre un soft dont les résultats se sont pourtant révélés satisfaisants, sinon enthousiasmants. Alors, où se situe la part de vérité là-dedans ? Sachez d'ores et déjà qu'un produit de qualité vous attend au tournant, et que la défaillance se situe à un tout autre niveau.

Un leitmotiv orignal : "Sauvons le monde"

Force est de constater qu'à travers son scénario presque simpliste, FFCC se démarque déjà des grands jeux de rôles dont la complexité demeurait un grand atout. Ici, tout peut se résumer en quelques lignes : le monde est envahi par une brume immense et forcément néfaste qui se propage à travers des fumées de vapeur toxique ; pour pousser l'angoisse à son paroxysme, on ajoutera même que cette brume a décimé une partie de la population. Suite à d'interminables recherches, de vaillants scientifiques ont su mettre au point une technique de défense à l'efficacité relative : des cristaux capable de contenir ces émanations mortelles, mais qui nécessitent en contrepartie une entité particulièrement rare appelée eau de Myrrhe. L'importance vitale de cette source, associée à sa rareté proche de l'invisibilité, constitue l'enjeu de l'objectif intial ; le joueur devra donc partir à la recherche d'eau de Myrrhe et ainsi sauver le monde, ce qui constitue en soi une lourde responsabilité. Le choix du héros se situe parmi quatre races différentes (Selkie, Clavet, Lilty et Yuke) et l'on peut bien sûr définir son sexe et sa tenue vestimentaire. Cela engendre trente-deux combinaisons possibles. Puis, au travers de huit jobs très variés, du pêcheur au marchand en passant par l'alchimiste, le joueur doit déterminer un métier pour les membres de sa famille (dont l'importance est non négligeable dans la suite de l'histoire). Chaque race possède bien sûr ses habilités propres, et les manières d'appréhender un combat ou un évènement diffèrent en fonction du job choisi. A noter que l'ensemble de l'histoire elle-même s'étend sur cinq ans ; le héros aura donc soufflé cinq nouveaux anniversaires à la fin de son périple, ce qui - je le concède - reste une indication dont on peut se passer pour terminer le jeu.

Environnements et mélodies du soir

L'univers de FFCC rappelle directement celui de FFIX, à savoir des décors médiévaux parfois proches de l'heroic-fantasy. Ne vous attendez donc pas à un concept futuriste mais plutôt à un nouveau retour aux sources ; l'essentiel de l'aventure réside dans le parcours des longs chemins sinueux reliant des villages de différentes natures, ainsi que dans les donjons. Une caravane assure les déplacements de chaque équipe vers un lieu à découvrir, sans oublier les fameux calices qui permettent de "purifier" une région envahie par les brumes. Le rendu visuel est au final saisissant : des textures très fines pour des paysages enchanteurs, des effets splendides (lumière, flou et autres) que l'on peut admirer à chaque sort, très nombreux au passage. Tout semble opter pour une ambiance médiévale et folklorique, avec un design fort représentatif des personnages, génial s'il en est. L'atout graphique majeur de ce volet réside sans hésitation dans son extraordinaire variété chromatique, jamais trop osée, toujours impeccable. Du point de vue des animations, c'est une nouvelle fois irréprochable, avec une fluidité des mouvements exemplaire et absolument parfaite pour un A-RPG. Le bestiaire se révèle lui aussi impressionnant de variété et de style ; chaque ennemi dispose d'une remarquable modélisation, à l'image du Xylomid par exemple, habitué des Final Fantasy d'ailleurs. On notera aussi l'apparition d'une multitude de nouveaux adversaires. Mais c'est aussi par son ambiance sonore que Crystal Chronicles fait fort : les mélodies se succèdent, plus belles les unes que les autres, et toujours en adéquation avec l'atmosphère recherchée. On est tantôt bercé, tantôt plongé dans l'action au rythme de ces morceaux pleins de candeur et parfois même d'extravagance, reflétant aussi la maîtrise de Kumi Tanioka en termes de composition.

Splendeurs et misères du gameplay

On ne peut pas dire que jouer à FFCC soit déplaisant, loin de là. La prise en main rapide et la fluidité des déplacements du personnage contribuent au contraire à faire de ce soft un parfait Hack'n Slash, très agréable à jouer et n'imposant quasiment aucune contrainte de maniabilité. En dépit d'une précision parfois approximative, manipuler son héros reste un plaisir et l'on enchaîne les monstres sans trop se poser de questions. Certes, l'ensemble se veut quand même trop simpliste (surtout quand on pense à ce que permet le pad NGC) mais le vrai problème n'est pas là. J'en viens au fameux mode multijoueur disponible dans le jeu, innovation de taille : même si les contraintes imposées par la sphère bleutée (dans laquelle il faut toujours rester, sous peine de mourir tué par les miasmes) en deviennent parfois énervantes, il faut avouer que jouer à plusieurs procure un plaisir de jeu inégalé ; il dépasse largement le jeu en solo, lassant au bout de quelques heures. L'ennui, c'est que le multijoueur nécessite une à trois GBA, sinon ce n'est pas la peine d'y penser... Arnaque ? Le fait est que le joueur se trouve face à un sérieux dilemme, entre un mode solo rapidement fastidieux et un mode multi seulement accessible à ceux qui en ont les moyens. Au final, l'intérêt de FFCC semble largement revu à la baisse. D'autant que vingt heures de jeu suffisent pour en voir la fin, ce qui n'est pas ridicule en soi, mais bien inférieur toutefois aux durées de vie des FF précédents (y compris Tactis Advance). Difficile de cacher sa déception face à un titre si beau en apparence, mais qui souffre d'un intérêt hélas trop limité.
Parfait amalgame entre A-RPG et Hack'n Slash, Final Fantasy Crystal Chronicles aurait pu devenir un très grand titre s'il avait affiché une plus longue durée de vie, une maniabilité un brin plus complexe et surtout, un mode multi-joueurs plus accessible. Nous voici au final devant un soft très sympathique, cependant à l'image de son scénario : superficiel. On s'attendait quand même à un peu plus de prétention.
21 avril 2004 à 19h52

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Points positifs

  • Superbe graphiquement
  • Musiques divines
  • Animations fluides

Points négatifs

  • Mode multi-joueurs trop restreint
  • Un peu court
  • Jouabilité simplifiée à outrance
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