Depuis les années 90, le jeu n’est plus joué faute de renouvellement. Fasa finissant par disparaître. Tout du moins, le jeu papier car depuis quelques mois, par l’intermédiaire de Microsoft, une section jeu vidéo s’est attelée à redonner vie à cet univers. Une excellente nouvelle surtout qu’elle est accompagnée par la possibilité de confronter les communautés PC sous Windows Vista et les joueurs Xbox 360, le tout sous l’appellation un peu pompeuse de Live Anywhere. Pour des raisons un peu obscures, les joueurs PC peuvent s’éclater entre eux gratuitement via un compte Xbox Live Silver alors que pour se mélanger et en permanence pour les possesseurs de Xbox 360, un compte Gold est obligatoire.
Out les Deckers
Tout le monde fût assez surpris d’apprendre qu’il ne s’agira pas d’un jeu de rôle et que le titre ne comporterait qu’une infime partie de l’univers de Fasa. Le choix, clairement, d’imposer ce nouveau mode communautaire entre les joueurs PC et console devait passer par un type de gameplay à la fois populaire et consensuel. Difficile de mettre en place sur ce nouveau mode un MMO qui requiert un investissement beaucoup plus important. C’est donc le FPS qui prendra place. Du jeu de rôle n’est conservé qu’une infime partie des races. Vous pourrez jouer avec des elfes, des hommes, des nains et des Trolls. Chacune ayant leurs propres avantages en magie, en force, en technologie et en santé. Si comme d’habitude les humains sont équilibrés, les elfes sont de bons magiciens alors que bizarrement le Troll se voit affubler d’un avantage en technologie.
Les implants technologiques sont donc bien présents et permettent des améliorations comme la supravision qui permet de voir à travers les bâtiments. Vous aurez des améliorations des réflexes ou encore l’ajout d’un laser. En fonction des capacités de la race que vous aurez choisi ces améliorations coûteront plus ou moins chères. Pour la magie, il y a les sorts de défense et de soins particulièrement importants lors des parties ainsi que des sorts d’attaque comme le Rafale qui envoie une salve énergétique. La réalisation graphique et sonore du jeu est plutôt bonne surtout pour les effets avec les sorts. On peut toujours reprocher une certaine lenteur dans l'animation sans pour autant que ce soit réellement gênant. Les graphismes sont en revanche un peu minimaliste pour les joueurs PC qui ont l'habitude de mettre toutes les options.
Pourtant et ce sera le premier reproche que l’on pourra faire au titre, l’univers que nous dévoile le jeu est bien loin de la foison que l’on avait dans le jeu de rôle. Les deckers ont disparu et avec eux l’ensemble des parties sur le réseau informatique, ce qui aurait pourtant pu donner lieu à un renouvellement dans les maps. Idem pour les améliorations technologiques qui sont peu représentées, les Shamans qui utilisent une forme particulière de magie en accord avec leur totem ne sont pas présents. Le jeu ne conserve en définitif de l’ouvrage de Fasa que son titre.
Avance, tire, soigne
Shadowrun tranche avec les classiques du genre. Il fait pourtant penser à un énième clone d’Unreal. Et pourtant, il s’en éloigne par l’esprit même de son gameplay car le jeu met surtout en avant la coopération et le jeu d’équipe. Il est inutile de se lancer comme un dératé dans une partie sans penser à l’aide judicieuse qu’apporte un elfe à vos côtés toujours prêt à vous soigner ou à couvrir votre fuite par un écran de fumée. Vous apprécierez rapidement le traitement des différents avantages que procure la race que vous aurez choisie. Il est impératif d’avoir au moins un elfe qui soigne car les morts sont nombreuses. D’ailleurs, à moins que vos adversaires s’acharnent sur le corps d’un de vos camarades, vous devrez souvent ranimer. La supravision est aussi particulièrement pratique pour déjouer les flibustiers qui ont tendance à ce cacher et à vous sniper dès que vous pointerez le bout de votre nez.
Le gameplay est assez plaisant même si son côté grand public l’interdit définitivement aux amoureux des FPS online. Les pouvoirs ayant un rôle important, il n’est pas nécessaire d’être le roi de la gâchette pour tenir et progresser avec votre équipe. Pourtant, il manque un « je ne sais quoi ». Ce petit plus qui vous fera revenir souvent dans le jeu car finalement les parties ont souvent tendance à se dérouler de la même manière. On avance en se protégeant un peu à la manière d’un RPG avec les bourrins devant tandis que les magiciens prodiguent leurs bienfaits.
Le vainqueur, c’est tout le monde
Il y a trois modes de jeu. C’est vraiment très court en exceptant toutefois un mode solo face à des bots qui ont l’intelligence qu’on leur connaît dans ce genre de titre. Les trois modes ne sont pas non plus d’une grande originalité puisque vous pourrez vous amuser à une capture de drapeaux qui porte le nom d’Extraction, le mode Raid qui oppose une équipe qui doit transporter un drapeau alors que la seconde fera tout pour éliminer ces adversaires et pour finir le mode Attriction qui est un banal Deathmatch. Les parties peuvent accueillir sur la plupart des cartes 16 joueurs.
Si au premier abord les joueurs PC sont avantagés par la souris, Microsoft a équilibré la vitesse afin de ralentir les réactions de celle-ci. D’ailleurs l’équilibre est assez bien fait car il n’y a finalement plus d’avantage lors des parties. Le pad étant bien plus pratique pour le straff puisque vous conservez votre ligne de tir alors que les joueurs PC ont une réactivité légèrement meilleure pour les déplacements et les demi-tours. Les cartes sont aussi assez bien pensées avec une taille convenable cependant il est à déplorer qu’elles ne soient qu’au nombre de 9 ce qui est tout de même vraiment juste pour un titre vendu à 50 euros. Espérons que Microsoft apporte rapidement du contenu supplémentaire.