Test : Super Meat Boy - PC

Super Meat Boy - PC

Super Meat Boy - PC

Genre : Plate-formes de viande hachée

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Il y a maintenant 25 ans, Nintendo posait les bases du jeu de plateformes 2D avec un gameplay simple et accrocheur ainsi qu'un level design aux petits ognons. Je parle bien-sûr de Super Mario Bros., un jeu au succès énorme qui a connu nombre de suites avec à chaque fois un succès plus que mérité à la clé. Si bien que son héros, le célèbre plombier moustachu venu d'Italie est aujourd'hui bien ancré dans l'inconscient collectif. Il faut dire aussi qu'aucun jeu du genre ne lui arrive à la cheville. Ce qui a dû l'aider un petit peu quand même.
Mais le temps où Mario régnait seul sur le monde de la plateforme 2D est révolu car on a enfin un jeu capable de tenir la comparaison face à ce monstre sacré. Vous l'aurez compris, il s'agit de Super Meat Boy.
C'est à la Team Meat, composée de ses deux membres fondateurs, Edmund McMillen et Tommy Refenes, que le doit ce petit vent de fraicheur vidéoludique. Développé uniquement par ces deux zigotos, ce qui est plutôt restreint comme équipe dans le monde du jeu vidéo actuel, Super Meat Boy n'en est pas moins bourré d'idées. A commencer par le scénario que l'on peut résumer ainsi : Super Meat Boy aime Bandage Girl et réciproquement. Les deux tourtereaux vivent paisiblement leur idylle jusqu'au jour où l'infâme Docteur Fœtus met une rouste à notre héros, en kidnappant sa dulcinée au passage. Le but du jeu sera donc de libérer Bandage Girl... Mais attendez une minute... une grosse cruche qui se fait kidnapper par un vilain pas beau... un super quelque chose qui doit aller la sauver... Tout cela me rappelle vaguement quelque chose. Peut être que Super Mario Bros. et Super Meat Boy partagent plus que leurs initiales finalement.

Un gameplay d'une précision redoutable...

Outre l'aspect plateforme 2D, l'autre ressemblance flagrante entre les deux jeux se situe au niveau du gameplay. Dans les deux cas d'une simplicité enfantine, il impose au joueur une grande précision dans ses mouvements. Mais concentrons-nous sur Super Meat Boy, parce que c'est quand même impoli de parler d'un jeu dans le test d'un autre. On n'a donc ici qu'un nombre limité d'actions à notre disposition : courir, courir (mais plus vite), sauter et prendre appui sur les murs pour sauter. Il est à noter que cette dernière action permet de grimper le long d'un mur et qu'à pleine vitesse, notre steak hyperactif préféré à tendance à glisser. Un petit détail qui a son importance quand il s'agit d'atteindre une plateforme d'une taille assez restreinte. Et Dieu sait qu'elles sont nombreuses. Voici donc tout ce dont on dispose pour traverser les divers tableaux du jeu au bout desquels se trouve notre douce et tendre que le maléfique bocal sur patte prend un malin plaisir à nous piquer sous le nez à chaque fois. Et cette conne se fait avoir à tous les coups !
Et pour en finir avec les différentes options qui s'offrent à vous, pas la peine de sauter sur les ennemis pour les éliminer. Tout ce que vous y gagnerez, c'est une mort prématurée. Idem pour les scies circulaires et autres pièges de ce genre. Mais avouez qu'il faut être particulièrement stupide pour essayer cette méthode sur ces éléments. Au final, on se retrouve totalement sans défense face aux dangers de ce monde hostile. Il ne nous reste donc que deux possibilités : fuir et esquiver.

… pour un level design démoniaque

Et cela ne sera pas chose aisée parce que les pièges sont nombreux et particulièrement vicieux. Si le jeu bénéficie d'un look rétro, la difficulté l'est également. Et pas qu'un peu ! Super Meat Boy est hardcore au possible. Cependant, cette difficulté en mode very hard de la mort qui tue est compensée par la taille des niveaux. Ceux-ci étant très courts, il faut rarement plus de 20 secondes pour les traverser d'une seule traite. Il n'y a qu'à voir les temps à battre pour obtenir les grades A+. Mais ne vous méprenez pas, à partir du quatrième niveau du premier monde, il vous faudra entre 15 minutes et une heure pour arriver à bout d'un tableau. C'est dire le nombre de tentatives nécessaires pour atteindre votre objectif.
Mais malgré ces morts à répétition, on échappe bizarrement à la frustration. Sans doute parce que le jeu repart instantanément après votre échec, ne laissant aucun temps mort pour le ruminer. A côté de ça, chaque nouvelle tentative est l'occasion d'aller un peu plus loin ou d'essayer un nouvel itinéraire jusqu'à la réussite finale. Et il n'est pas rare d'être ébahi devant le trésor d'imagination que les deux hurluberlus de la Team Meat ont déployé pour nous compliquer la vie. Cela va de la plateforme juste un poil trop petite pour qu'on puisse s'y poser sans problème à la manœuvre nécessitant du coup une grande précision et concentration en passant par les pièges les plus élaborés. Les derniers niveaux donnent même l'impression d'être taillés pour les superplayers tellement ils sont exigeants au niveau du rythme et de la précision. Mais rassurez-vous, rien ne vous oblige à vous taper tous les tableaux dans l'ordre. Si vous bloquez sur l'un d'eux, vous pouvez tout à fait passer aux suivants. Mais quelle joie quand on termine un niveau ! Atteindre Bandage Girl est vraiment gratifiant et le replay qui s'ensuit est des plus comiques. En effet, celui-ci reprend toutes nos tentatives, ou une bonne partie du moins, et les rejoue en simultané. Voyez plutôt :



En plus de ça, les développeurs ont glissé plein d'allusions à d'autres titres. On retrouve ainsi des portails nous téléportant dans une autre zone. La référence à Portal est évidente. Le jeu multiplie les clins d'œil de ce genre.

Et tout ça pour un contenu monstrueux

Faisons un calcul simple : on a 5 mondes, tous découpés en 20 niveaux. Ce qui fait donc un total de 100 défis à relever. Mais ce n'est pas fini. La quête des grades A+ offre une bonne rejouabilité au jeu et l'obtention de ce titre honorifique à un niveau donne accès à son équivalent dans le monde noir, soit à une version bien plus ardue du niveau. Vous l'aurez compris, on peut donc ajouter 100 challenges supplémentaires pour lesquels on peut également tenter d'obtenir le grade A+. Ce qui fait un total de 200 niveaux.
Ajoutez à cela les warp zones qui, si elles permettent de prendre des raccourcis dans Super Mario Bros., donnent ici accès à des niveaux supplémentaires permettant de débloquer des personnages jouables supplémentaires. Tous issus de jeux indépendants sortis ces dernières années, ils constituent autant d'hommages à ces œuvres. De plus, ils jouissent tous d'un gameplay qui leur est propre. On retrouve donc ainsi le Video Commander, Ogmo ou encore Jumper. Dans le même but, on peut aussi récupérer des bandages, il y en a 20 par monde, répartis dans les 40 niveaux qu'ils contiennent. Mais ce ne sera pas chose aisée, les niveaux des warp zones sont très ardus et les bandages sont placés à des endroits très difficiles d'accès. En d'autres termes, ceux qui se mettront en tête de finir le jeu à 100% vont bien galérer. Et je n'ai même pas parlé des deux mondes à déverrouiller.
Si Super Meat Boy a beaucoup de points communs avec Super Mario Bros., il se distingue de son ainé en troquant l'univers kawaï du plombier italien par un monde bien plus trash, il n'y a qu'à voir les traces de sang qu'on laisse sur notre passage, et un ton bien plus irrévérencieux, se dotant d'un humour faisant mouche à tous les coups. Le jeu se dote en prime d'une réalisation 2D impeccable et d'un gameplay aux petits oignons. Et vu le challenge proposé, on peut affirmer sans prendre trop de risques que ceux qui investiront les 14€ que nécessite l'obtention du titre vont en chier. Mais vu la qualité du titre et l'extraordinaire témoignage d'amour qu'il constitue vis-à-vis de la culture vidéoludique, il serait dommage de bouder son plaisir. Avec Super Meat Boy, la Team Meat nous montre bien qu'il n'est pas forcément utile de débourser des millions de dollars et de constituer des équipes de centaines de personnes pour pondre un jeu d'exception.
28 décembre 2010 à 14h40

Par

Points positifs

  • Réalisation sans faille
  • Un challenge (très) relevé
  • Une durée de vie monstrueuse
  • Un bel hommage aux jeux vidéo

Points négatifs

  • Certains le trouveront trop dur
  • Et c'est à peu près tout

Gribouillé par...

pattoune

pattoune

Ours savant

Davantage ours que savant, ce con n'a pas compris que l'hibernation c'est en hiver. Résultat, il reste cloitré dans sa grotte à longueur d'année. Ce qui arrange bien du monde. Mais ce n'est pas un mauvais bougre. Il est même plutôt drôle à l'occasion. C'est souvent à ses dépens mais chut, il faut pas le dire. Ayant été récemment rattrapé par l'eau courante et l'électricité, il est désormais en mesure, après avoir difficilement assimilé les bases de l'hygiène corporelle, de nous livrer tests, news et autres contenus enchanteurs. Il nous reste plus qu'a espérer qu'il ne lui vienne pas l'idée de faire prendre un bain à son PC... Trop tard.
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