Test : Yesterday - PC

Yesterday - PC

Yesterday - PC

Genre : Point'n click noir

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Il fut un temps où les Click & Point traversaient leur âge d’or. Qu’est ce qu’on pouvait rigoler sur un Day of Tentacles ou un Monkey Island, qu’est ce qu’on était tenu en haleine sur un Chevaliers de Baphomet et qu’est ce qu’on pouvait réfléchir sur un Myst ! Aujourd’hui c’est différent, seulement quelques résistants continuent à pratiquer le genre. Parmi eux, Pendulo Studios, les développeurs de la série des Runaway qui ont réussi à sauvegarder le genre. Yesterday est leur nouvel opus. Est-il aussi bon que ses aînés ?
Pendulo Studios a pour habitude de nous servir des jeux remplis d’humour et de légèreté, dans un style plutôt cartoon qui au final sied bien au type Point & Click. Il suffit de penser à Runaway ou à The Next BIG Thing pour en être convaincu.
Yesterday prend à contre pied toutes ces caractéristiques et va nous servir un jeu qui tape dans le glauque, le cynisme et les atmosphères lourdes qui mettent mal à l’aise comme il le faut. Un changement d’orientation qui n’est pas désagréable et qui permet d’apporter de la fraîcheur par rapport aux anciens titres proposés. Surtout que dans ce cas c'est bel et bien cette ambiance qui est la force du titre. Ambiance renforcée par les musiques savamment orchestrées qui alourdissent l'atmosphère et permettent aux joueurs d'être complètement immergés.

Yesterday, all my troubles seemed so far away !

Oui elle est facile ! Mais il fallait la sortir ! En plus elle concorde bien avec le scénario du jeu que nous allons survoler car l’essence du Point & Click est pour la plupart du temps son scénario qui donne l’envie d’avancer. Un tueur assassine les SDF dont le corps est retrouvé calciné avec un Y gravé dans leur main. Vous incarnez John et vous avez perdu la mémoire. Le seul indice est ce même Y gravé dans votre main. Vous allez donc tenter de la retrouver en menant l'enquête. Le tout dans une ambiance très sombre teintée d’ésotérisme. Difficile d’en dire plus sans spoiler donc vous n’aurez qu’à faire le jeu. Tout ce qu’il faut savoir est que le scénario est le deuxième point fort du jeu et vous tient en haleine jusqu’à l’aboutissement de l’aventure. Mais ne vous inquiétez pas, vous ne risquez pas de mourir d’impatience car le jeu est extrêmement court et c’est là que le bât blesse.

Aussi rapide que la lumière

Pour venir à bout du jeu loyalement (sans utiliser les astuces qui vous aident si vous cliquez dessus) il vous faudra à peine 5 heures. 5 petites heures pour comprendre tous les tenants et aboutissants du jeu. L'opus coûtant dans les 30 euros la pilule a du mal à passer. Le scénario comme dit plus haut est de très bonne facture, et le jeu met les choses en scène de façon très intéressante, en employant efficacement tous les procédés que nous connaissons comme le flashback, le changement de points de vue etc. Les bases sont donc bonnes et prometteuses.
Malheureusement tout va trop vite. Mais vraiment trop vite. On ne reste jamais longtemps dans un lieu, on n'échange peu de fois avec une même personne, donnant une impression de superficialité au jeu. Les relations avec les personnages ne sont pas assez fouillées et les lieux visités pourtant intéressants de prime abord ne possèdent qu’une ou deux énigmes à résoudre avant d’être désertés. Mention spéciale à la chambre d’hôtel de Paris depuis laquelle on peut voir Notre-Dame de Paris et la Tour Eiffel avec l’option « se déplacer », mais qui au final ne sert à rien car jamais on ira là-bas. Pendant un moment on aurait pu croire que l’hôtel serait une sorte de hub à partir duquel on conduirait nos recherches mais en fait pas du tout. On résout deux petites énigmes et pouf on part ailleurs.

Un, un un, deux un, un deux un un …

Les énigmes sont peu difficiles mais assez tordues pour que l'on puisse ressentir un sentiment de satisfaction une fois résolues. Elles sont malheureusement mal amenées et parfois on ne sait pas trop ce qu’il faut faire. Dans un Point & Click classique, on sait ce que l’on veut atteindre. Dans Yesterday ce n’est qu’en essayant des combinaisons au hasard que les commentaires vont nous diriger vers le but à atteindre. Mais de toute façon, jamais on ne bloquera longtemps sur la même énigme, rendant la progression extrêmement aisée.
L’interface quant à elle est très bien optimisée et intuitive. On navigue très facilement parmi les objets que l’on possède. On voit que Pendulo Studios est passé maître dans le genre. On peut même souligner un plus vraiment très agréable qui est le déplacement du personnage à l’écran. Lorsque vous le faite aller à un endroit éloigné, le personnage disparaît pour réapparaître à l’endroit souhaité. Très pratique, on se demande pourquoi personne n’y avait pensé auparavant.
Finalement la qualité de Yesterday dépendra très fortement de vos attentes. Sur le plan immersion, ambiance, scénario le jeu est très bien construit. Si vous jouez pour qu'on vous raconte une histoire alors foncez ce jeu est fait pour vous. Au contraire si pour vous le Point & Click est un jeu fait pour vous casser la tête avec des énigmes sorties directement de l'enfer, alors passer votre chemin car Yesterday est extrêmement facile. Dans tous les cas, cet opus est porteur d'espoir, car on ressent l'envie de Pendulo Studios de faire évoluer leurs productions et on ne peut qu'être convaincu après ce timide essai que leur prochain opus sera excellent.
07 mai 2012 à 11h31

Par

Points positifs

  • Le scénario
  • La narration
  • Les musiques
  • Les graphismes

Points négatifs

  • Trop court
  • Une idée excellente malheureusement pas assez exploitée

Gribouillé par...

Wildchoc

Wildchoc

Tanuki lubrique

Le wildchoc sauvage est un petit animal farouche au poil soyeux. Passionné de jeux vidéo il ne sort que très peu souvent pour subvenir à ses besoins naturels tels que se nourrir et se reproduire. Il est cependant facile d'en capturer un en faisant résonner à l'extérieur de sa tanière une douce musique Chip tune. Pourquoi en attraper un ? Ils font en général de très bon coussins.

Twitter : @wildchoc01

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