Test : Total War : Rome 2 - PC

Total War : Rome 2 - PC

Total War : Rome 2 - PC

Genre : Stratégie Antique

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Après le succès fracassant de Total War : Shogun 2 et de ses DLCs, The Creative Assembly nous propose une suite très attendue puisqu’il s’agit de Rome II, sequel d’un des épisodes les plus réussi et apprécié de la saga. La gloire pour César surpassera-t-elle la quête d’honneur du Shogun ?

Test effectué à partir d'une version PC

En 237 avant le petit Jésus, c’est un peu la foire : l’Empire de Rome cherche à s’étendre et dominer le monde pendant qu’une multitude d’autres factions n’attendent que de pouvoir, eux aussi, s’approprier leur lopin de terre. A vous donc de prendre le contrôle d’une culture et d’assurer la persistance et la gloire de celle-ci. Pour ce faire, vous aurez à votre disposition une carte franchement pas avare en km², point sur lequel les développeurs ont bossé comme des fous. En plus de fourmiller de détails, les positions des reliefs, forêts, déserts ou plaines auront une importance capitale dans le déroulement de certaines batailles et dans votre boulimique expansion.

Une casualisation malvenue

La première chose que l’on constate lors des premières minutes de jeu sur Total War : Rome II, c’est la simplification et l’épuration de l’interface. Les développeurs, désireux de faire connaître leur série au plus grand nombre, ont décidé de simplifier la gestion en jeu. Au lieu de condenser les indications, comme on pourrait s’y attendre, l’interface est visuellement plus claire, certes, mais on manque vraiment d’informations, nous obligeant à faire des allers-retours sur l’encyclopédie du jeu.
Malgré ce changement, l’intérêt du jeu n’a pas bougé d’un iota. Vous devrez toujours étaler votre domination en contrôlant des régions, faisant couler le sang par hectolitres. Petite nouveauté de ce Rome 2 toutefois, vous pourrez boucler la campagne soit en vous étalant et contrôlant une partie de la carte, soit via une victoire « économique » ou encore une victoire « culturelle ». Cela permet de donner un côté un peu noble à votre quête de domination du monde. La victoire économique consiste à contrôler assez de ressources à travers la carte et la victoire culturelle à répandre votre culture à tous les autres peuples incultes que vous croiserez. Au début de la campagne, vous aurez le choix entre 7 cultures jouables, allant du grand empire romain au bouseux de gaulois que nous sommes, en passant par les perses ou les égyptiens. Plusieurs factions sont disponibles par cultures, permettant de s’échauffer entre cousins au début, avant de partir à la conquête d’autres civilisations.
Si vous ne voulez pas vous coller à la campagne dès le lancement du jeu, Total War : Rome 2 possède, comme tout bon opus de la série, un prologue faisant office de didacticiel pour les débutants qui ne connaissent pas le principe de la saga. Inutile pour les connaisseurs, ce prologue reste dirigiste et ultra simple, permettant de mettre en avant les différents mécanismes de gestion sur la carte et pendant les batailles. Comme sur les anciens opus, un mode « Batailles Historiques » est aussi disponible, permettant de refaire des batailles qui ont marqué l’histoire. Elles sont très peu nombreuses avec une difficulté relevée mais proposent une bonne dose de fun avant de passer aux choses sérieuses et à la campagne principale.

Un vaste monde vous attend...

Comme mentionné un peu plus tôt, la carte de Total War : Rome 2 inspire le respect et se présente comme la plus complète jamais créée dans un jeu de la série. Le changement majeur dans l’organisation de l’espace étant que les régions sont désormais groupées en provinces et ces dernières sont divisées en régions (deux ou quatre, cela dépend de la taille de la région). Les villes qui parsèment les terres sont liées : tous les effets générés par les types de bâtiments, l’ordre public ou encore le recrutement des troupes restent à l’échelle de la province. Encore une fois, un changement qui facilite la gestion d’un territoire mais qui suçote un peu plus l’intérêt d’un Total War. Enfin, toutes ces villes restent sous l’égide d’une capitale de province, qui aura évidemment plus de possibilités de base en termes de développement et possède des bonus passifs plus intéressants. Outre cette nouvelle organisation, vos déplacements sur la carte n’ont pas changé : votre armée, à la tête d’un général que vous pourrez choisir et faire évoluer, attaque ou défend des points stratégiques afin de faire progresser votre clan sur le champ de bataille mais aussi économiquement et culturellement. Vos ennemis seront très alertes quant à vos déplacement et l’intelligence artificielle, bien que censée avoir été affinée, réagira toujours de manière très binaire à vos choix stratégiques. Par exemple, un autre clan proche de vous, malgré un effectif en sous-nombre, n’hésitera pas à vous déclarer la guerre dès votre entrée sur leurs plates-bandes. Par ailleurs, d’autres mouvements faits par l’I.A. peuvent être salués, comme des attaques par surprise en sortant d’une forêt ou encore des assauts improvisés sur vos villes peu défendues lorsque vous vous apprêtez à assiéger l'une des leurs.
Vous vous retrouverez donc souvent à avancer tout droit et taper tout ce qui se trouve sur votre chemin en ne réfléchissant pas vraiment à l’aspect stratégique de votre déploiement. D’ailleurs, le déroulement des batailles, bien que conservant cette dimension épique, fait hélas un peu trop écho au système de conquête sur la carte. Mis à part certains champs de bataille spécifiques à un évènement, les autres terrains de jeu, bien que mieux modélisés que tout ce que l’on a pu voir dans un jeu de la franchise, restent assez basiques. On appréciera toutefois les nombreux reliefs présents (mis à part en plaine, cela va de soi), permettant de casser les lignes de vue et de prendre, ou se faire prendre, constamment par surprise (via l’option d’embuscade par exemple). On est d’ailleurs souvent obligé d’envoyer des éclaireurs pister les bataillons ennemis par-delà les collines afin de préparer sa formation. Le système de caméra qui a légèrement été revu permet d’avoir un rapide aperçu du champ de bataille vu du ciel et facilite la gestion avant et pendant le combat.

Quoi diplomatie ? Quoi politique ? Moi j'te casse ta gueule

Concernant les batailles, la puissance du moteur permet désormais d’afficher un nombre hallucinant de soldats à l’écran où l’on assiste à des combats parfois épiques. On regrettera cependant qu’une masse trop importante de combattants mettent sur la touche le côté stratégique dans la gestion d’une joute. On devient fainéant, et on se contente d’envoyer nos milliers d’hommes à la boucherie dans un vilain assaut direct alors que certaines manœuvres d’esquive ou de prises sur le flan auraient peut-être été plus inspirées. Les mécaniques de pas mal d’unités ont été réajustées par rapport au premier Rome, à l’image des bateaux de transport permettant de faire accoster des soldats sur terre. On trouve désormais deux grands types de navires : le Barbare (bâtiment lourd avec beaucoup de points de vie, peu maniable mais faisant beaucoup de dégâts lorsqu’il charge) et le Méditerranéen (plus léger et plus maniable, il fait moins de dégâts lorsqu’il charge mais il a la possibilité de transporter des engins de siège). D’un point de vue général, les combats navals restent moins fun que dans Shogun 2 et son DLC puisqu’on n'aura pas vraiment la possibilité de tirer des flots sur les troupes à terre. On se contentera simplement de débarquer nos troupes à un endroit stratégique du champ de bataille et de continuer à pied.Les arbres de talents ou encore la gestion de la diplomatie ont aussi subi des modifications et font écho à la simplification de l’interface. On se retrouve ici avec quelque chose de moins fourni qu’avant mais pas spécialement plus simple à appréhender. Les fonctions partent un peu dans tous les sens et on a beaucoup de mal à faire le lien entre les différents mécanismes proposés (on en revient à l’aller-retour constant avec l’encyclopédie). En bref, cette simplification générale des différents systèmes en jeu n’a pas que du bon, surtout pour les joueurs ayant eu l’habitude d’avoir quelque chose de beaucoup plus sophistiqué sous la main par le passé.Au niveau de l’esthétique en jeu, il n’y a pratiquement rien à redire. Alors que Shogun 2 avait placé la barre très haut, Rome 2 arrive à égaler et même dépasser son aîné. On pourra cependant reprocher quelques textures un peu bâclées et des environnements parfois en manque de vie. Pour le reste, il vous faudra une machine de guerre pour faire tourner le tout en ultra. Au niveau technique, cela se gâte un peu. A la sortie du jeu, jamais un Total War n’avait été victime d’un aussi grand nombre de bugs. Problème d’affichage, plantage en jeu, I.A. complètement à la rue par moments… Pas mal de points qui se voient corrigés patchs après patchs. Encore une petite déception venant de The Creative Assembly qui avait pour habitude de sortir un jeu fini.Enfin, le multijoueur s’est vu retirer pas mal de features, toujours dans l’optique de simplifier l’accès à une partie, quitte à supprimer beaucoup d’options de personnalisation dans le lobby. En jeu, les temps de chargement sont toujours présents, surtout sur Rome 2 où le nombre important de clans rend l’attente entre les tours particulièrement indigeste. Si vous comptiez jouer à plusieurs potes sur une même partie, vous voilà prévenus.
Autant vous le dire, Total War : Rome 2 n’est pas le meilleur épisode de la série. Toutefois, au-delà des bugs et des problèmes de lisibilité liés à la simplification de l’interface et de la gestion de la diplomatie, on se retrouve avec un jeu dont la recette fait toujours mouche. Avec une carte plus grande, des combats épiques, pas mal de nouveautés et une rejouabilité proche de l’infini, vous n’aurez pas fini de jouer au dernier né des studios de The Creative Assembly. On aurait apprécié une plus grande prise de risque concernant certaines innovations et un mode multijoueur un peu plus audacieux concernant un jeu uniquement fait pour le PC. Attention aussi à ne pas tomber dans le piège de la casualisation à l’extrême, surtout pour un titre aussi pointu que celui-ci.
01 octobre 2013 à 16h35

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Points positifs

  • Une carte encore plus grande
  • Une esthétique de toute beauté
  • Une rejouabilité à l'infini
  • Total War reste Total War
  • Quelques nouveautés sympas

Points négatifs

  • Des bugs
  • Un multi décevant
  • Une simplification générale malvenue
  • Une I.A. pas très futée
  • Un manque de prise de risques

Gribouillé par...

Lorris

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Jean-Claude Van Damme au corps, Jean-Claude Dusse dans la tête. C'est parfois l'inverse.

Twitter : @Yolorris

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