Test : StarCraft II : Wings of Liberty - PC

StarCraft II : Wings of Liberty - PC
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Putain 12 ans ! Il aura fallu 12 ans avant que nous ne puissions ENFIN retrouver les 3 races les plus puissantes de l'univers pour se coller sur la gueule dans l'espace. On peut dire une chose, c'est que Blizzard prend son temps. Quand ils annoncent un titre, celui-ci sort rigoureusement 2 ans et demi plus tard, c'est un fait. Mais tant qu'ils n'ont rien annoncé... Oui, vous l'avez compris, Warcraft 4, pas avant 2020.
Le monde des STR (Stratégie Temps Réel) a toujours été un petit club privé. Peu de jeux ont vraiment sorti leur épingle du jeu. Pourquoi ? Parce qu'il faut non seulement concevoir le jeu techniquement, comme dans n'importe quel autre titre, mais qu'il faut mettre au point des tas de paramètres pour que le tout soit en harmonie. Au commencement, Blizzard créa Warcraft 2 (oui, on s'en fout un peu du 1), et ils virent que c'était beau. Puis, Blizzard créa StarCraft, et ce pari risqué de pouvoir renouveler le genre et faire cohabiter 3 races sur le même champ de bataille de manière équilibrée fut remporté haut la main. Et dire que ce jeu est encore aujourd'hui en vente, réédité en pas très cher, comme s'il n'était sorti que l'an dernier... Et c'est une religion en Corée, avec des tas de gens qui y jouent de manière professionnelle. Quand on y pense, il n'a même pas vraiment vieilli. En 12 ans, rien ne l'a véritablement relégué. Oh, on a eu quelques bons jeux, mais rien d'incroyable, pas de révolution et surtout aucun engouement général à la hauteur de celui qui a suivi la sortie de StarCraft. Autant dire qu'aujourd'hui, la suite est attendue au tournant...

Je mets les pieds où je veux

Il est très difficile de concevoir un STR de qualité. La première donnée la plus ardue à mettre en place est très probablement l'équilibre des forces. Si tout le monde prend le même camp, ce n'est pas vraiment drôle, alors il faut que chacun des protagonistes soit à la hauteur d'un type de joueur. Vous êtes plutôt patient et calculateur ? Adoptez un Protoss. De nature impatiente et bestiale ? Prenez un Zerg. Plutôt le cul entre deux chaises ? Restez vous même, un bon vieux Terran fera l'affaire. Les Protoss sont des extra-terrestres qui incarnent la sagesse, la longévité (leur nom signifie premier né pour les Xel'Naga, la race originelle à la base de leur création). Ceux-ci, pour résumer leur façon de combattre, sont puissants mais lents à se développer, et de manière coûteuse. C'est vrai, un simple soldat Protoss peut souvent se débarrasser de plusieurs de ses équivalents tout seul chez ses adversaires, mais il est lent et coûteux à faire débarquer. Leur faiblesse réside donc dans le temps qu'il mettent à bâtir une armée. Ce sont des adversaires redoutables, à qui il ne faut pas laisser le temps de se développer. A l'opposé extrême des Protoss, voici les Zergs. Ceux-ci incarnent l'ultime évolution génétique. Aucune unité mécanique, une conscience collective, et des créatures toutes plus dégueulasses et efficaces les unes que les autres. Organismes simples au départ, ils ont su prendre le contrôle de diverses créatures au fur et à mesure du temps jusqu'à réussir à les faire évoluer de la manière qu'ils désiraient.
Être Zerg, c'est être quelqu'un de très très rapide. Leur force réside dans la capacité qu'ils ont à effectuer des rushs, c'est à dire faire crouler l'ennemi sous le nombre en attaquant de manière rapide et répétée avant que celui-ci n'ait eu le temps de se construire une solide défense. Ainsi, si vous envahissez un camp Zerg, veillez à bien les détruire jusqu'au dernier car la contre-attaque risque d'être rapide et musclée.StarCraft 2 : Wings of Liberty propose bien sûr de jouer avec toutes les races en multijoueur mais le solo ne concernera que les Terrans, qui s'apparentent à des humains comme vous et moi, à la différence près que certains d'entre eux ont développé des pouvoirs psychiques. Ceux-ci, stratégiquement parlant, se situent à mi-chemin entre les deux autres races. Maîtrisant plutôt l'aspect technologique dans le combat, ils sont un bon compromis et possèdent des tas de bonnes évolutions inhérentes à leur race, comme la fameuse bombe atomique ou encore les impressionnants robots de combat.

Ragnarock'n Roll

Il faut compter une bonne dizaine d'heures pour terminer la campagne Terran de StarCraft 2. Celle-ci, à notre grande déception, est la seule disponible dans cet opus. Il vous faudra en effet attendre début 2012 pour profiter de Heart of the Swarm, la campagne Zerg qui sortira sous forme de chapitre additionnel. Et pour Legacy of the Void, celle des Protoss, et bien un peu de patience puisqu'on parle au mieux de 2013. Ces add-ons devraient contenir aussi bien entendu de nouvelles unités propres aux races concernées par le chapitre. Mais parler de déception pour Wings of Liberty est quelque peu exagéré, pour ne pas dire complétement. En effet, l'histoire est tellement qualitative qu'elle est effectivement un jeu à part entière. Et si l'on regrette l'absence d'une campagne pour les autres races, c'est aussi très certainement un petit peu par égoïsme, ou plutôt dépendance. Parce que c'est véritablement ce que procure StarCraft 2, un besoin de s'y adonner... L'histoire de ce chapitre, traitée à la manière d'un space western, vous met dans la peau de Jim Raynor, Marshall déchu révolutionnaire au grand cœur, tentant de renverser un gouvernement dangereux et corrompu par son ancien allié Arcturus Mengsk. Il est aussi contraint d'affronter son ancien amour, Sarah Kerrigan, qui se trouve aujourd'hui infectée et à la tête des Zergs avec pour objectif leur expansion au détriment des autres races. Entre deux missions traditionnelles, souvent ponctuées de jolies cinématiques, vous prenez place dans votre vaisseau mère. Celui-ci comporte 4 salles principales, qui ont chacune leur importance. Vous avez le bar, qui vous permet de recruter des mercenaires. Moyennant finance, ceux-ci débarquent sur le champ de bataille instantanément sur demande (sans temps de préparation) et affichent de meilleures statistiques que vos troupes similaires habituelles. Au bar, vous pouvez aussi regarder les infos (prière de ne rien jeter sur le téléviseur), écouter du bon vieux rock dans le juke-box (mention spéciale à la courte mais très qualitative playlist), jouer au shoot'em up sur une machine d'arcade...
Si vous faites un tour du côté du labo, vous aurez la sympathique surprise de trouver des échantillons Zerg et Protoss que cultive pour vous un scientifique. Lors de vos missions, des objectifs secondaires vous permettent de récolter des points de recherche Protoss ou Zerg, que vous convertissez ici en bonus très utiles pour vos missions Terran. Pour faire simple, celles-ci permettent d'utiliser la génétique Zerg ou la technologie Protoss afin de créer par exemple, de nouvelles unités ou des améliorations de bâtiments. Vous pourrez ainsi à terme avoir une raffinerie automatisée, avec donc sa récolte de gaz automatique, ou encore poser des tours permettant de prendre le contrôle de créatures Zerg. Puis, vous avez l'armurerie, où l'argent gagné à la sueur de vos flingues vous permettra de faire évoluer vos unités, ainsi que vos bâtiments défensifs. Enfin, la passerelle est la pièce où tout se décide et tout se joue, puisque c'est là que vous choisissez pour quelle planète vous embarquerez. En effet, vous aurez souvent le choix de l'ordre de vos missions, même si vous serez irrémédiablement amené à toutes les réaliser. L'histoire de Wings of Liberty s'inscrivant dans une continuité parfaite avec celle du premier opus, elle devient au fur et à mesure prenante, drôle avec une multitude de références discrètes, puis épique jusqu'à l'apothéose finale. Faisant office de tutorial assez crucial pour pouvoir entamer ensuite le multijoueur, le mode solo est très bien conçu dans sa préparation des missions. Celles-ci ont été scénarisées de sorte à ce que les objectifs vous permettent de vous servir au maximum des possibilités du jeu. Ainsi, vous apprendrez à récolter rapidement des minerais et à faire évacuer vos bâtiments pour éviter la lave qui monte fréquemment sur les terres. Vous défendrez des convois de colons contre les attaques répétées du Dominion, vous courrez contre le temps en détruisant des complexes d'énergie vous tuant à petit feu... Chaque mission a son sens, son but, et permet de saisir une facette de la stratégie de StarCraft 2 à chaque fois, comme vous défendre contre les rushs répétés d'un ennemi, préparer une attaque de grande envergure etc... Un solo génial en somme, puisqu'on nous prend par la main sans vraiment que l'on s'en aperçoive pour nous préparer à l'ultime intérêt du soft, à savoir le multi.

Goliath connecté

Car c'est bel et bien dans le mode multijoueur que StarCraft 2 prend son envol et que l'on s'aperçoit véritablement de sa dimension stratégique. Comme dans le premier opus, il vous est donné le choix de jouer avec les Zergs, les Protoss et les Terrans. Clairement, si vous avez joué ou comme souvent, si vous avez été absolument drogué à StarCraft premier du nom, vous ne serez pas dépaysé. En effet, très peu de risques ont été pris pour ne pas trop brusquer les choses en multi. La plupart des unités que vous avez laissées derrière vous, vous les retrouverez. En revanche, certains utilisables en solo ne le sont pas en multi, pour préserver l'équilibre des forces. Par exemple, point de Goliath sur les champs de bataille online. Les bases ont été conservées, c'est un fait, mais elles ont été aussi consolidées. Le principal changement qu'il faut prendre en compte est celui du relief des cartes. En effet, la position des troupes est très importante, par exemple un char de siège posté en hauteur est quasiment intouchable et peut détruire une grande masse d'unités qui ne peuvent le rejoindre assez rapidement. D'ailleurs, on notera ainsi l'apparition d'unités qui, ne pouvant pas voler, peuvent au moins se mouvoir en sautant par dessus les obstacles. Dans les grandes lignes, le jeu reste tout de même très similaire. Les Protoss sont toujours la race qui gagne à se développer lentement et en puissance, les Zergs ont gardé, avec leurs petits Zerglings, le pouvoir de rusher sur les adversaires et de se développer particulièrement rapidement et les Terrans sont toujours la race intermédiaire. Il est toujours plaisant de constater à quel point les stratégies diffèrent en fonction des joueurs. Attaquer par les airs, se rendre invisible, s'enfoncer sous terre pour tendre une embuscade, faire siège autour du camp ennemi, essayer de l'affaiblir au maximum en détruisant toutes ses bases secondaires, etc... Chaque troupe a son équivalent et bien sûr son némésis dans le camp de l'adversaire. A tout problème, il existe une solution. A vous donc de vous adapter aux différents adversaires que vous affronterez, de savoir vous renouveler et vous relever quand vous n'avez que vos yeux et quelques péons pour pleurer après une attaque adverse.
Sur le Battle.net 2.0, le service Blizzard qui connecte tous les joueurs entre eux de part le monde, il faut avouer que c'est très bien fichu. On vous donne quelques matchs d'essais pour évaluer votre niveau et vous placer dans des matchs classés de votre niveau. Tient à vous de monter au classement au gré de vos résultats. Les types de matchs sont très classiques, puisqu'on peut jouer en coopération, en solo, sur des map préparées pour accueillir de 2 à 8 joueurs différents. Jouer à 4 vs 4, il faut l'avouer est épique. Avec l'aide de vos alliés, il se peut que vous ayez suffisamment de temps pour soulever des armées colossales, si bien sûr vous avez suivi un développement intelligent. Le vrai gros souci, il faut l'avouer, se situe dans l'absence de LAN. Plus de réseau local pour se coller sur la tronche, il faudra passer par Batte.net en permanence. Bon sang, il n'y a vraiment que Blizzard pour nous faire avaler une pilule pareille, c'est certain. Fini, le temps où tout le monde pouvait ramener sa bécane, même dans une maison de campagne où il n'y a que l'électricité, se brancher les uns avec les autres et passer des nuits entières à s'envahir et s'annexer. Pensez à avoir une connexion internet, et une bonne. Alors bien sûr, c'est tout de même bien moins handicapant que quand le premier opus est sorti, tout le monde ou presque a internet et une connexion honorable. Mais quand même ! Oh ! Hé ! Hein. Bon, c'est vrai qu'on a vraiment une perle entre les mains. Le lifting n'est pas si évident au premier abord, mais les efforts sont bien là. Vraiment joli pour de la 3D isométrique, celui-ci se trouve vraiment sublimé si l'on est équipé de la carte graphique qui va avec.
StarCraft 2 : Wings of Liberty comblera toutes les attentes des fans. D'accord, il y a quelques déceptions, mais au final tout le monde s'y retrouve. Une nouvelle génération de joueurs qui n'a pas connu ce monument du jeu en réseau peut aujourd'hui s'y plonger à corps perdu alors que d'autres, déjà aguerris, renouent avec un plaisir qu'ils avaient oublié et dont ils apprécieront très certainement les subtilités qui y ont été ajoutées. Toutefois, StarCraft 2 devrait montrer l'exemple et afficher des messages de prévention à la dépendance sur ses boites de jeu.
10 août 2010 à 23h20

Par

Points positifs

  • Probablement le meilleur jeu de stratégie temps réel existant
  • Evolutions subtiles mais très intéressantes
  • Un mode solo excellent
  • Un scénario bien ficelé et une très bonne réalisation

Points négatifs

  • Pas LAN. Argh.
  • La suite du scénario pas avant 2012 ?!? AAAAAARGH !

Gribouillé par...

JoKeR

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Rédac' Chef

Présent sur le site depuis belle lurette, JoKeR est un homme à tout faire, entre la rédaction, la publication et la gestion des relations presse.
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