Test : Mother Russia Bleeds - PC

Mother Russia Bleeds - PC
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Cela faisait vraiment longtemps que l’on n’avait pas vu de beat’em all 2D qualitatif sur notre continent, et je n’en avais pas vraiment touché depuis Double Dragon 2 sur Game Boy… Autant dire que l’attente était forte. Réalisé par le studio français Le Cartel et édité par Devolver Digital, avec des thèmes actuels et une réalisation soignée, on avait hâte de savoir ce que Mother Russia Bleeds (MRB) avait dans le ventre.

Test effectué à partir d'une version PC

Mother Russia Bleeds vous met dans la peau d’un gitan russe, au choix parmi 4 combattants en fonction de 4 statistiques basiques : Force, Vitesse, Saut et Portée. Aucun personnage neutre, il faut faire un choix en fonction de ses habitudes et de ses préférences. L’histoire commence par de simples combats clandestins, un Snatch en plus crade, mais ça part rapidement en couilles : une rafle de la Bratva et vous voilà dans les bas-fonds d’un labo souterrain, accro à la Nekro. Pour parler rapidement de la Nekro (nous reviendrons dessus plus tard), c’est une drogue bon marché qui peut soit vous soigner, soit vous booster quelques instants pour envoyer de grosses patates.

Double Russian Dragon

Il faut garder en tête que MRB reprend tous les codes des classiques du genre : scrolling horizontal, vagues d’ennemis, décors urbains, boss. Avec ça en tête, on peut mieux appréhender la suite. Déjà, c’est violent. Un PEGI 18 bien mérité pour une fois. Des tripes, du vomi, du caca, de la drogue, des putes, du sado-masochisme… Tout y passe, avec un savant mélange de clichés et de fraîcheur qui font qu’à aucun moment on ne s’est sentis gênés ou mal à l’aise. Bref, c’est maîtrisé. Et croyez-moi, ces tripes vous allez les aimer. Pour revenir sur la drogue, vous allez devoir gérer votre jauge de Nekro. Concrètement, c’est une seringue (avec environ 42 maladies dessus) contenant 3 doses que vous pourrez vous injecter ou injecter dans un camarade. Ensuite, vous pourrez la recharger en piquant directement des ennemis drogués fraîchement K.O. Et non, elle n’est pas stérilisée.

Hallu
Visiblement, la Nekro n'est pas la plus fun des drogues...


Il y a deux façons d’aborder un jeu comme celui-ci : soit on cherche des stratégies pour contrer chaque type d’ennemi, soit on bourre tous les boutons comme un malade. Du coup, on arrive à la première vraie « problématique » du jeu : il a été conçu pour jouer entre copains. Alors ils ont bien ajouté la possibilité de mettre une IA pour jouer avec vous mais… les bots sont complètement à la ramasse. En vrai, ils ne vont que vous compliquer la tâche tellement ils sont cons : inefficaces, tapant dans le vide ou carrément faisant du surplace en vous piquant votre Nekro.

Du coup, même s’il est très fun en solo, nous avons voulu y jouer à plusieurs. Et là, un autre problème s’est posé, celui de la lisibilité. Certaines vagues d’ennemis sont tellement bordéliques (et c’est marrant), qu’on ne sait plus du tout sur quoi on tape. Et c’est le plus souvent ses potes. Est-ce que ça enlève du fun ? On serait malhonnête en disant que oui. Quelques bières, une pizza et MRB, on s’en fout de finir le jeu, on s’amuse. Mais si on est un peu perfectionniste (comme nous) et qu’on n’aime pas refaire 15 fois le même niveau, c’est un peu agaçant à la longue… Après, on peut toujours tricher et désactiver les coups entre amis (le friendly fire pour les gens normaux), mais ça devient une version danseuses d’un jeu très brutal.

Train
Visiblement les développeurs prennent trop souvent la ligne 2 du métro parisien.

Vous reprendrez bien une tournée de tripes ?

On ne va pas se mentir, le feedback est génial. Les vibrations sont bien dosées et les armes suffisamment rares pour qu’on se rue dessus comme un débile dès qu’on en voit une nouvelle. Qui n’a pas envie de défoncer un mafieux avec un distributeur de capotes ? On en a tous rêvé un jour, arrêtez de mentir là-bas au fond. On en arrive à une question que nous nous sommes posée en lançant le jeu : comment, aujourd’hui, garder pendant toute une aventure des joueurs sur un style qui a été retourné dans tous les sens ?

Et bien c’est là le deuxième « défaut » du jeu (même si ça ne dérangera pas forcément tout le monde), c’est qu’il est vraiment court. Avoir un scénario simple, ce n’est pas dérangeant, mais finir en mode normal une aventure en 4h… Ça nous a dérangé un peu pour un jeu quand même vendu 15€ sur Steam. Certes il y a les arènes pour débloquer d’autres types de Nekro, la possibilité de le refaire en hard ou même de le refaire pour le plaisir avec 3 camarades, mais la rejouabilité ne nous a pas sauté aux yeux, d’autant que si on optimise un peu les combats ça devient très mécanique.

Révolution
Les scènes en arrière plan sont plus que soignées !

Quant aux arènes, elles sont un peu lassantes : survivre à des vagues d’ennemis. On n’y joue que pour essayer de débloquer des nouvelles drogues et du coup refaire le jeu avec celles-ci. On avait un peu l’impression d’un acharnement thérapeutique au bout du 8ème essai pour arriver à la 10ème vague d’ennemis dans une arène. Une impression que les développeurs ont rallongé la durée de vie du jeu avec des quêtes secondaires. C’est un peu comme si vous arriviez niveau 110 sur WoW en une semaine et qu’après vous faisiez des quêtes quotidiennes pour vous occuper… Ah, on me signale que c’est déjà le cas.
Baston
Il y a comme des détails qui me chiffonnent...

Mother Russia Greeds

Alors, est-ce que ce jeu est décevant ? Clairement pas. Rien que pour l’ambiance délirante, les tonnes d’armes, les dialogues soignés et la bande-son magique, il vaut le détour. On est loin de la rejouabilité d’un Broforce, on ne va pas se mentir, mais il a un gros potentiel de fun. L’ambiance, pour rentrer un peu dans le détail, fait 80% du jeu. Les décors en arrière-plan avec des scènes dantesques, les personnages secondaires sordides et violents, ou même certaines scènes qui sont limite du QTE-mais-en-fait-non font que MRB est une œuvre d’art.

La mise en scène est maîtrisée (coucou le clin d’oeil au Lab-Oratory du Berghain), les combats de boss finement amenés… La narration est excellente, et du coup on en vient presque à oublier qu’on s’ennuyait un peu 2 minutes avant. L’équilibrage des boss est un peu aléatoire, on peut se retrouver à first-try un boss comme à devoir faire 15 essais sur le suivant, parfois à cause d’une simple erreur de lisibilité. Qu’est-ce que le jeu attend de nous par moments ? Alors que les boss à patterns sont limite simplistes.

Un copain...
Ceci est normal dans Mother Russia Bleeds

Mother Russia Bleeds n’est pas à mettre entre toutes les mains : entre sa maniabilité old-school et ses scènes explicites, il peut fortement déplaire. Mais il apporte ce qu’il faut de nouveautés pour donner envie aux férus du genre de s’y plonger, et aux novices de s’y intéresser.
A ce titre, le jeu est un pari réussi : il aborde avec fraîcheur des sujets actuels et brutaux, les combos sont à la fois techniques et accessibles. C’est dommage que l’IA soit autant à la ramasse par moments, que ça soit pour les ennemis ou les alliés, car le plaisir apporté par la narration est un peu gâché. En attendant une promo sur Steam qui ferait baisser un peu le prix du jeu, je ne peux que conseiller de se le procurer, c’est une production déjà culte malgré ses quelques défauts.
02 novembre 2016 à 10h47

Par

Points positifs

  • Mise en scène grandiose et soignée
  • Graphismes maîtrisés
  • Bande-son et sound desing parfaits
  • Fun
  • LES FATALITYS

Points négatifs

  • IA à la ramasse
  • Équilibrage des boss laissant à désirer
  • Lisibilité carrément bordélique en co-op
  • Durée de vie (très) courte

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