Test : Dark Project 3 : Deadly Shadows - PC

Dark Project 3 : Deadly Shadows - PC

Dark Project 3 : Deadly Shadows - PC

Genre : Action/Aventure (série Thief)

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Dans l'esprit de chacun, voleur à la tire n'était pas un vrai métier en soi. Une sort de "hobby" qui servait à finir les fins de mois, et dont la rudesse et le manque de charisme forcait ses adeptes à oublier d'en parler. Puis un jour, vers l'an de grâce 1999, Thief a sorti son bout de CD de la jaquette. Nos gros doigts ont laissé de vilaines empreintes dessus, et le vol est soudain devenu un art.
Car Thief : The Dark Project, inventa un genre. Mais vous êtes déjà au courant je pense (HG, c'est un site pour connaisseurs, mince). MGS, Splinter Cell, et plein de ratés à la Inquisition ont tiré leur inspiration de Thief. Entre nous, Deus Ex en a d'ailleurs repris quelques grandes lignes, avant d'élargir son gameplay à d'autres oeuvres de Ion Storm, comme System Shock 2 et son petit aspect RPG. Bref Thief, à défaut d'être un titre réussi et original, a permis au genre l'une de ses dernières grandes évolutions (avant l'Ere Internet), et poussa le jeu vidéo dans une période plus subtile, où Doom n'avait plus sa place.

Place aux artistes

Après 4 ans d'attente, Thief revient pour une ultime confrontation avec votre calme et votre patience. A l'instar des deux opus précédents, vous allez désormais renouer avec un arsenal rudimentaire, composé d'armes préhistoriques (couteau, épée, arc...) et de gadgets démodés (carte griffonée maladroitement, absence de radar, et costume trop court). Bref, ça surprenait déjà dans les deux premiers opus, mais le retour à l'infiltration pure (sans aide, ni arme ultime si ce n'est votre patience) sera encore plus violent cette fois. En effet, après les allées et venues de Splinter Cell dans votre lecteur CD, avec son radar, ses lunettes thermiques, son zoom x12, vous allez être surpris par la rudesse de Deadly Shadows. Maintenant, bzzzz, retour aux sources.

Une cité peu rassurante

Thief 3 vous lâche dans une ville sombre aux allures gothiques et surtout aux ruelles super mal éclairées. Sachez tout d'abord que le scénar' est loin d'être à respecter à la lettre. Il vous enverra réaliser quelques menues missions par-ci et par-là, mais en attendant, la ville reste le point central de votre aventure, alors autant commencer par la visiter. Cette dernière contient de nombreux appartements mal fermés, quelques guildes et factions, et de nombreux marchands. Au fil de votre aventure, vous devrez vous encanailler pour quelques factions, sympathisant ainsi avec les leaders d'opinions de quelques partis religieux, pour vous attirer -destin inévitable- les foudres d'autres guildes. C'est le chemin obligé pour devenir un héros, et surtout pour avancer. Au fil des missions de Garett, le personnage haut en couleur que vous incarnez, vous trouverez chandeliers en argent, cuillères en étain, ainsi que de nombreux autres ustensiles de valeur, sur les tables, sous les lits, ou dans les coffres forts de vos clients. Ces objets, après avoir été convertis en menues monnaies, vous permettront d'acheter du nouveau matériel pour vos escapades futures. Pour cela, il ne reste plus que l'obstacle de la vente de vos produits finis. Les marchands, distillés à travers la ville, ont chacun leurs spécificités : certains n'achèteront que de l'argent, d'autres ne vous racheteront que les plus petits objets, etc. Encore une bonne raison de bien connaître la ville : savoir aller directement chez tel acheteur pour ne pas se faire claquer la porte au nez.

Un gameplay bien rodé

Les missions qui vous attendent sont parfaitement maîtrisées par les développeurs : le design architectural est bien pensé, tout comme la commodité même des appartements. Les courses poursuites sont légions, les recoins nombreux, et les gardes suivent des rondes logiques. De même, il est facile de préparer embuscades et coup de loutre, en éteignant certaines torches, ou en attirant les gardes dans des cul de sac où Garett prendra l'avantage. Il est bien évidemment à bannir la solution consistant à attaquer de front n'importe quel benêt gardien. Car si les gardes ne sont pas des monstres d'intelligence, leurs épées semblent bien plus efficace que votre brindille de métal. Non, le mieux est souvent de rester dans l'ombre, tapis sous un lit, en recitant par coeur les temps de passage des différents gardes du niveau, avant de sortir de votre cachette pour traverser la map sans rencontrer un seul malandrin. Bref, Dark Project 3 : Deadly Shadows, c'est un jeu qui demande un effort intellectuel de plus par rapport à Splinter Cell. Vos meninges devront retenir quelques détails supplémentaires. La carte par exemple, est griffonée à la va-vite, et ne permet de connaître ni la position des ennemis, ni votre propre position. A vous de regarder autour de vous pour vous faire une idée. Forcément, ça en gavera certains. Mais d'autres seront aux anges.

Façonnez votre histoire...

Reste que le titre a été décliné Xbox. Je ne crache pas sur Ion Storm, qui doit forcément remplir ses caisses (si Looking Glass a fermé, c'est sûrement à cause de ce détail), mais sachez qu'à l'instar de Deus Ex 2, on y perd un peu au change. C'est bien moins visible, mais sur certains points, c'est à déplorer. L'IA des ennemis est ainsi perfectible. Rien de nouveau depuis quelques années, les gardes vous poursuivent comme ils peuvent. Reste qu'ils abandonnent parfois un peu vite (5 secondes après vous avoir vu, ça me semble pouvoir rentrer dans la catégorie "c'est un peu court jeune homme"). Comme le disait si bien Canard PC dans un moment de lucidité (avant de retomber dans un délire psychédélique définitivement trop psychométrique pour mes gambettes), Dark Project 3 : Deadly Shadows, c'est un jeu trippant si vous vous créez votre aventure. Tout d'abord, donnez-vous des restrictions (ne tuer personne, ne pas vous faire voir, ne pas éteindre de torches...), deuxièmement, Dark Project 3 : Deadly Shadows est libre, bien plus libre que Splinter Cell. Résultat, on n'a pas la même mise en scène, forcément. VOUS avez les instrument, le jeu a l'univers. Si vous gérez parfaitement le matraquage de crane, vous pourrez terminer le jeu comme ça. Obligez-vous par exemple à utiliser un chemin différent pour l'aller et le retour, ou à tuer de 3 manières différentes, etc. Tomber dans la monotonie, même si ça vous permet d'avancer plus rapidement, ça n'est jamais très bon pour l'imagination.

Au final

Thief 3 est une bonne suite. Même si le genre a été largement repris depuis Dark Project 2, le troisième opus reste assez raffraichissant pour passer outre les nombreuses copies futuristes sorties depuis. Malgré quelques imperfections, on revient avec plaisir dans cet univers si typé, avec ses factions, ses voleurs, et ses volés. Une suite pile comme on l'avait imaginé, sans aucun trip de fou ou challenge irréalisable, mais avec assez d'ambition tout de même pour réussir ce que Warren Spector avait un brin loupé avec Deus Ex 2.
Un troisième opus qui remet la série au niveau, techniquement parlant. Moteur graphique d'appoin, bande son surpuissante, univers décadent parfaitement maitrisé, et une notion du "vol" qui en fait plus un art qu'un véritable délit.
18 août 2004 à 17h07

Par

Points positifs

  • Moteur graphique
  • Bande Son
  • Le retour de Thief
  • Pas de gadgets néo-futuristes
  • Le Vol avec un grand V

Points négatifs

  • IA moyenne
  • Mise en scène absente, à vous de créer vos exploits
  • Rame pas mal
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