Test : Virtual Skipper 3 - PC

Virtual Skipper 3 - PC

Virtual Skipper 3 - PC

Genre : Simulation de régates

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"C'est pas l'homme qui prend la mer, c'est la mer qui prend l'homme. Tatatin ! Moi la mer elle m'a pris, je m'souviens, un mardi...". C'est sur ces quelques paroles de Renaud, grand amateur de bonne flotte, que ce test hisse les voiles en espérant que Virtual Skipper 3 ne prenne pas l'eau…
Pas franchement fan de voiliers à la base, et après le test de F-Zero GX, j'avais peur que ce Virtual Skipper 3 ne fasse un peu pâle figure en face du titre de Sega… Mais après un second opus déjà très réussi, on attendait ce troisième épisode avec beaucoup d'intérêt

On y plongerait bien

Vous avez trouvé que les rendus d'eau de 3D Mark étaient sublimes ? Et bien réjouissez vous, dans VS3, l'eau est aussi belle, voire même plus belle que dans ces Benchs qui essayent de cramer votre carte graphique. Le rendu des ombres sur la mer est excellent et lui donne beaucoup de profondeur et un réalisme sans égal. En plus de ça, les reflets sont criants de vérité et plus que sublimes. En même temps, c'est peut être un peu trop beau. En effet, on s'arrête parfois, sans y penser, juste pour admirer le coucher de soleil qui se reflète en millier de couleurs sur l'eau. Et puis d'un seul coup on se souvient qu'on est en pleine course, le vent à disparu, bref, on est foutu.
En face de cette flotte sublime, on a la modélisation des bateaux très fidèle et très détaillée ainsi que des environnements certes un peu taillés à la hache mais plutôt réussis tout de même. Les textures ne sont pas hyper détaillées mais on le pardonnera facilement. Par contre, même en mettant l'option anti-aliasing du jeu à fond, les lignes restent très crénelées et gâchent un peu l'esthétique générale. Un défaut que vous pourrez cependant corriger avec les options de votre carte graphique ce qui est tout de même lourd et peu pratique. Petit détail tout de même : les cartes graphique gérant Direct X 9 sont plutôt conseillées pour profiter à fond du soft même si les autres s'en sortent également très bien.
Alors tout ça serait-il très gourmand en ressource ? Bah non, même pas. L'exploit est surtout là, le moteur graphique (le même que celui de TrackMania, on y reviendra) est excellent et fera tourner le jeu sur à peu près n'importe quelle config actuelle. On peut facilement pousser la résolution en mettant toutes les options à fond, ce qui est très grisant quand même.

Hissez haut, matelot

Pour ceux qui voudrait faire de la voile à 150 km/h, autant qu'ils oublient tout de suite ce jeu. VS3 est une simulation et vous devrez donc gérer de nombreux paramètres comme la direction du vent (ok, ça c'est pas vraiment une info) ou encore la direction du courant pour arriver à quelque chose. Entre le vent apparent ou le vent réel, un vent fort ou un vent faible, des courant plus ou moins puissants, on a vite peur de ne pas s'en sortir. Pourtant, l'interface en jeu est très pratique et vous indiquera beaucoup de choses très clairement et en un seul coup d'œil vous pourrez accéder à l'information désirée. Une flèche autour de votre bateau vous indique si votre position par rapport au vent est plutôt mauvaise ou plutôt bonne en variant du rouge au vert. Surveiller cette flèche devient vite l'activité principale puisque les vents peuvent tourner d'une seconde à l'autre et vous clouer sur place si celui-ci devenait mauvais pour vous.
Intervient ensuite le type de voile utilisée. Au nombre de 4 en tout (certaines ne sont pas disponibles sur certains bateaux), chacune d'elles a ses propres caractéristiques et hisser une mauvaise voile vous fera perdre énormément de temps. Il faut donc bien étudier votre position par rapport au vent ainsi que sa force avant de décider d'hisser une voile.
VS3 a donc la prétention de s'adresser autant aux novices comme moi qu'aux experts. Ces derniers auront quand même largement l'avantage car la documentation est peu présente et même si le manuel peut vous apprendre les bases, il est loin d'être complet (un lexique des différents termes aurait par exemple été le bienvenue).

Maman, les petits bateaux qui vont sur l'eau…

Sur le papier, 4 bateaux disponibles, ça fait quand même ridicule. Dans n'importe quelle autre jeu de course, ou simulation, on a le droit à bien plus. Pourtant celui-ci reste amplement suffisant car on a en fait 4 types de bateaux totalement (ou presque) différents et la voile ne présente pas non plus tant de diversités dans ce domaine. Au programme on aura donc 3 monocoques dont font partie l'ACC, le Melges 24 et l'Offshore Racer. Le dernier est donc le trimaran Open 60 qui fait office de seul multicoque du jeu. C'est bien évidemment celui-ci qui sera le plus rapide mais c'est aussi le plus difficile à manœuvrer.
Vous pourrez ensuite concourir sur un des six plans d'eau disponible et fidèlement reproduit (je n'ai malheureusement pas eu la chance d'aller vérifier sur place…). Là par contre, ça ne fait pas énorme et même si la diversité est au programme, quelques plans supplémentaires n'auraient pas été un luxe. On pourra tout de même naviguer dans la baie de Quiberon avec ses maisons typiquement bretonnes ou alors dans celle de San Francisco qui vous permettra de passer sous le Golden Gate Bridge ou encore près d'Alcatraz. La baie de Sydney est également de la partie avec son superbe Opéra et l'Harbor Bridge. Vient ensuite les falaises de Porto Cervo en Italie où les multicoques sont rois ainsi que le Golf d'Hauraki à Auckland en Nouvelle-Zélande avec des vents multiples qui vous rendront la vie dure. Enfin, l'île de Wight et les Needles en Angleterre termineront ce tour du monde qui vous fera voir de superbes paysages et des eaux très différentes.
Les plans d'eau correspondent également aux différentes nationalités que vous pourrez choisir, sachant que leur seul intérêt sera de décorer votre bateau avec leur couleur correspondante.

Port du voile obligatoire dans tous les modes de jeu

Les modes de jeu ne sont pas franchement originaux. On a le mode défi qui vous permettra de vous faire la main sur les techniques de barrage avec des challenges, des courses et des contre-la-montre prédéfinis. Le mode challenge vous proposera de courir sur des tracés existants en solo ou en multi et même d'en créer vous-même (voir plus bas). Ceux-ci sont plutôt destinés aux débutants avec des courses aux allures de didacticiels. Notez qu'on débloquera les défis un par un, en les terminant correctement (c'est-à-dire en les terminant dans le temps imparti et en arrivant premier).
Les courses se présentent sous trois formes : match race, régate en flotte et régate libre. En match race, le but du jeu n'est pas d'aller faire ses courses le plus vite possible mais bien de vaincre un concurrent dans une course très tactique et où la connaissance des règles (officielles) est très importante. La régate en flotte est une course beaucoup moins tactique mais régie par les mêmes règles. Ici, vous devrez battre 7 adversaires en étant tout simplement (ou presque) le plus rapide. Enfin, la régate libre ne comporte aucune règle et est donc idéale pour un débutant.
Avant de vous lancer à l'assaut de l'océan, il vous sera possible d'étudier les vents en présence ainsi que les courants afin de savoir à l'avance la trajectoire à prendre. Une fois à bord, les différents radars et autres indications vous indiqueront quelle est la meilleure trajectoire et vous vous taperez la tête contre le clavier en apercevant qu'elle est dans l'autre sens et que vous n'avancez pas. Enfin, vous pourrez toujours revoir vos courses grâce aux replays qui pourraient bien servir de berceuse à votre petit frère.

Multipotes

Le véritable intérêt du jeu réside tout de même dans le mode multijoueurs. Même si vous ne pourrez pas faire de courses à plus de 8 (LAN ou internet), celles-ci restent très dynamiques ce qui est presque paradoxal quand on voit la faible vitesse des bateaux. Vous n'êtes même pas obligés de courir, vous pouvez simplement observer la course et étudier les différentes tactiques afin d'en apprendre plus des joueurs confirmés. Cette fois, pas de salle d'attente pénible où vous patientiez pendant que les autres joueurs courraient en attendant le prochain départ. Cette fois, vous pouvez rejoindre une course à n'importe quel moment comme fantôme et même si vous ne participez pas réellement à la course, c'est beaucoup plus intéressant. On devrait également voir très bientôt de nouveaux packs de personnalisation des bateaux arriver comme cela avait été le cas pour VS2.

SkipperMania

Nadeo, aussi développeur de TrackMania, a inclus un éditeur à VS3 particulièrement complet puisqu'il fonctionne exactement de la même façon que pour son jeu de course. Vous pourrez donc créer vos propres sites de navigation en y ajoutant des blocs aux allures tropicales et en y définissant les directions des courants en fonction de la marée. Hop, un palmier par là, un rocher ici, une paillote chez Francis au bord de la plage, et le tour est joué. Ajoutez-y un ou deux hélicoptères, quelques bateaux par-ci par-là et vous aurez votre tout nouvel environnement où il ne manquera plus que vous, et quelques concurrents (ou pas).
Cet éditeur vous permet également de créer de nouveaux challenges dans des sites déjà existants. Définissez-y un point de départ, un point d'arrivée, quelques bouées à contourner ainsi que des éléments animés (hélicos et autres bateaux) et vous pourrez y courir en quelques secondes. Vous pouvez définir l'heure de votre course, la marée, le vent et beaucoup d'autres choses tant l'éditeur est complet et simple à utiliser. Un vrai plaisir.

En pleine tempête

Le moteur physique de VS3 est digne des plus grands simulateurs. Ici, les interactions entre le vent, la mer et votre bateau sont assez impressionnantes de réalisme. Je vous déconseille de partir de nuit par vent de force 12 et en trimaran, j'ai bien peur que vous n'en reveniez pas. L'heure de la journée est très bien représentée, les couchers et levers de soleils étant bien sur les plus beaux moments de la journée. On regrettera juste dans tant de réussite la gestion des collisions complètement loufoque puisque vous pouvez passer une partie entière de votre bateau à travers un autre ou encore rester bloqué dans une bouée. Et n'espérez pas casser votre bateau, c'est tout simplement impossible. Plutôt dommage quand même pour une simulation.
Difficile de trouver un réel défaut à ce Virtual Skipper 3 autre que le fait que ce soit une simulation de course de voiliers. Les passionnés trouveront donc le messie dans ce titre alors que les autres s'ennuieront tout de même bien vite. La réalisation est au top malgré quelques défauts mineurs et le mode multijoueur relève plutôt bien le niveau d'un mode solo un peu fade. L'éditeur très simple et très complet donne une durée de vie très longue au jeu. Si vous êtes fan de ce sport nautique, comptez un B, sinon, le D est de vigueur.
05 décembre 2003 à 20h50

Par

Points positifs

  • Les graphismes
  • La maniabilité complète et abordable
  • L'éditeur

Points négatifs

  • Pour les passionnés
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