Dès le lancement, on en prend plein les mirettes avec une cinématique décapante, un véritable spectacle son et lumière digne de ce nom. On y voit un combat entre les trois camps en présence dans le jeu : les Bêtes, l'Empire et les Déchus. Bien sûr, ils sont tous jouables et feront l'objet d'une campagne avec des bouts de scénario et de monstres découpés en morceaux dedans.
Le gamelay de chaque race est assez différent, à l'instar de Warcraft 3, titre d'où provient la majorité des idées du jeu. Cela influence sur le système de récolte de ressource, l'organisation des troupes et les sorts disponibles. Particularité : les hum... heu l'Empire ne peut construire que sur un terrain bien plat. Apparemment, un studio a enfin compris que le terraforming n'existait pas encore au Moyen-Age. Maintenant, il ne reste qu'à voir si Black Hole Entertainment fera autant d'efforts que Blizzard pour équilibrer les races au fil des patches...
Copier/coller, control C, control V
En cours de jeu, on ne peut qu'être surpris par le parti-pris des développeurs de vouloir autant s'inspirer de Warcraft 3. L'interface et la mise en scène sont vraiment proches et le jeu se joue exactement de la même façon. Les héros blondinets à cheveux longs sont bien sûr de la partie et on retrouve un système de sorts et de recherche vraiment semblables. Même le background en est inspiré et bien sûr, tout se déroule au Moyen-Age. Dans ces conditions, difficile de séduire le joueur en lui proposant un contenu innovant. La seule vraie différence est la limite du nombre d'unités, bien moins restreinte dans
Armies of Exigo puisqu'on construit ses guerriers comme qui rigole. Cela favorise les rush et un jeu plus rapide, d'autant plus qu'il est relativement facile de récolter de nombreuses ressources. Ces dernières sont au nombre de trois : or, bois et gemmes, et vous serviront pour construire tous les types de bâtiments et d'unités disponibles.
Armies of Exigo Underground
Aha je vous ai bien eus, il y a quand même une différence entre les deux titres. Les maps de
Armies of Exigo sont pratiquement toutes sur 2 niveaux, incluant un sous-sol. Vous pourrez y accéder en passant par des voies spéciales, bien qu'il soit possible de creuser pour pouvoir y parvenir. Du coup, vous serez en présence de deux mini-map en cours de jeu et une pression sur TAB vous permettra de passer d'un plan à l'autre. Le principe est vite assimilé (après quelques petites galères, quand même) mais n'est malheureusement que trop peu exploité puisqu'il suffit de placer des troupes sur tous les points de sortie pour éviter les mauvaises surprises. Les cartes disponibles avec le jeu original ne permettent pas de profiter à fond de toutes les possibilités offertes par une telle nouveauté et c'est bien dommage.
Ces sous-sols présentent malgré tout deux avantages : ils comportent beaucoup de ressources (or et gemmes) et si vous lancez certains sorts, ils toucheront ce qu'il y a en surface. Mais là aussi, l'idée n'est pas assez exploitée et il est largement possible de gagner une partie sans y avoir recours.
Des batailles épiques
L'intelligence artificielle de
Armies of Exigo n'est vraiment pas impressionnante et se contentera d'organiser des attaques basiques. Concernant vos unités, elles ne se défendront pas toujours si la base est attaquée. Il serait peut-être temps d'appeler Afflelou non ?
Plus grave : il est impossible de définir un comportement sophistiqué à vos unités. Soit elles sont en patrouille, soit en position stationnaire, mais c'est tout ! Impossible de définir une attitude agressive ou défensive, par exemple.
Au niveau de la durée de vie en revanche, la campagne comporte 36 chapitres répartis entre les 3 races et vous pourrez bien compter une vingtaine d'heures pour en venir à bout. Sans oublier le mode multijoueur qui offre tous les modes classiques via Gamespy mais aussi quelques petits délires des développeurs. Ainsi, il est possible d'organiser des captures du drapeau, des parties de King of the Hill et même jouer aux échecs ! Le terrain se transforme alors en échiquier et vous déplacez vos unités comme s'il s'agissait de pions. Sympa, bien que le concept soit vite épuisé.
Un pied dans le futur ?
Les graphismes de
Armies of Exigo sont assez agréables à l'oeil. Le monde est assez vivant, les visages et les unités sont plus détaillés que dans Warcraft 3 et les décors sont plus variés. Les effets de lumière sont aussi soignés, sans oublier les cinématiques, comme je vous le disais au début de cet article. Toutefois, le design est moins original et il manque la fameuse touche Blizzard qui a permis à Warcraft 3 de pouvoir s'en sortir techniquement (le jeu était cubique, mais joli quand même grâce à un design très travaillé). Une évolution logique, en somme.
La localisation française n'est franchement pas convaincante : d'une part, il y a un petit temps mort entre les répliques, ce qui les dénature complètement, et d'autre part, le ton employé par les acteurs manque d'énergie et de conviction. Electronic Arts aurait-il confié le texte à localiser sans montrer le jeu aux acteurs ? Possible...