Test : Prince of Persia : L'Ame du Guerrier - PC

Prince of Persia : L'Ame du Guerrier - PC
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Avant c’était Disney Land : de jolis jeunes gens affrontaient poliment des méchants et faisaient de petits bonds pour débloquer des mécanismes. Depuis, le Prince a dû avaler quelque chose de travers : il s’est mis au métal, à la décapitation, ne se rase plus…
Des changements ? La réponse n’est pas loin…
Premier lancement. Le logo Ubi passe en rouge. Je ne m’inquiète pas. L’innocent. Menu principal. Après avoir tapé mon pseudo, une musique étrangement teintée de guitare over-saturée se fait entendre : le studio a décidé de passer de l’oriental au métal oriental. Je tique un peu. Graphismes : 1600*1200, tout à fond, tant qu’à faire. Réglages des commandes : tiens, je vais commencer par le clavier et la souris, j’ai la flemme de déterrer mon pad de l’homogène foutoir autour de mon bureau. Hop, on est parti. Cinématique dans laquelle le héros court dans les rues d’une ville, pourchassé par une espèce de nuage noir. On passe de la course poursuite à un voyage en bateau. Bon, ok. Un autre navire arrive et commence à attaquer celui du héros. Mouais. Et là, blam, une énorme paire de fesses. Impossible de la rater, elle est là, à la peau ferme et au grain satiné. La propriétaire se montre : une bombe gothique vêtue de 10 cm² d’armure, caressant ses sbires avant de les charger d’une mission a la simplicité toute relative : tuer le Prince de Perse, celui-là, habillé en rouge, mal rasé, et qui semble un fervent adepte du tranchage de gorge et de l’éventration sanglante.
Ok, on a vraiment changé d’atmosphère.

Zut, j’ai fait une bêtise

En cassant les sable du temps, le protagoniste principal a fait une petite erreur, qui le voue à la mort. Afin d’échapper à son funeste destin, il doit donc revenir dans le temps pour empêcher la création des sables. Une grosse bestiole le convainc d’ailleurs de passer la vitesse supérieure : le Dahaka. Vous vous rappelez, le gros nuage noir ? C’était lui. Espèce d’immense colosse cornu, il poursuivra le bon prince à maintes reprises durant l’intrigue, pour le motiver un peu dans sa quête. Evidemment, une personne ne partagera pas le même avis sur les sables : l’impératrice du temps tient à ce que leur fabrication se fasse en de bonnes conditions.

Toi, tu vas me prendre la tête

C’est la réflexion qui m’a traversé l’esprit au bout de 30 minutes de jeu. Ca a l’air court, 30 minutes de jeu, mais avec les deux outils placés sous mes mains, jouer s’est avéré si laborieux et désagréable que j’ai failli à maintes reprises jeter ma souris contre le mur. Hop, je passe au gamepad. Deuxième problème : pas analogique. Mais la différence est flagrante : le maniement est plus aisé. Ce n’est pas le méga pied pour autant. Les premiers combats sont amusants, et l’on découvre avec joie les combos dévastateurs qui permettront de trancher l’ennemi par la verticale, l’horizontale, ou de le balancer par-dessus bord. Mais dès que le nombre de vilains passe à quatre ou plus, tout devient confus, énervant, et se faire attaquer par derrière alors que l’IA des ennemis, minable, les fait se frapper dessus lorsqu’ils sont trop près les uns des autres dans la mêlée, devient vite un motif suffisant pour faire les présentations, émouvantes mais brusques, entre le pad et le plancher. Ces mêmes crétins se retrouvent bloqués dans leur course quand un obstacle a la bonne idée de se trouver entre eux et le prince de Perse.

Ca, un Prince ?

Dans le premier opus, il était brave, beau, et s’exprimait avec dignité. Oubliez tout ça, hop, par la fenêtre : le nouveau prince est arrivé, il est crade, nargue les ennemis, et nous gratifie de réparties ridicules, genre « Les ennemis de mes ennemis sont mes amis ». 10 de QI. Je n’ai d’ailleurs pas pu m’empêcher de rire au glorieux « ça commence à devenir lassant ». Tu m’étonnes pépère. Ce doit être la VF, désastreuse, qui m’a empêché de « faire corps » (c’est une image, hein, on se calme) avec le héros : une voie éraillée à la Rambo qui sonne le glas de la subtilité féerique du premier épisode. Je passe sur les vocalises minables des méchants, et la consonance « pétasse » de la partenaire temporaire de notre vaillant guerrier, aussi peu habillée qu’intelligente.

Je saute, je tape, je cours sur les murs, je tape…

Au début, les phases de plateforme sont amusantes : si si. A la énième salle, au énième cheminement, j’ai commencé à déchanter : ouais, je saute, youpi, je m’accroche à un rebord, hé, t’as vu, je fais trop bien l’équilibre sur une poutre. Voilà les nouveautés : on peut maintenant marcher sur des poutres, jouer à se balancer avec une corde, et descendre en accrochant l’épée à un rideau. Oui, on s’arrête là. Ha non, je ne vous ai pas parlé des énigmes : taillées pour les neuneus, elles sont généralement une suite d’actions basiques ou le niveau de réflexion doit atteindre 0,5% d’utilisation du cerveau pour les plus idiots.
Seules les courses avec le Dahaka aux fesses amènent un peu d’adrénaline, et encore je suis gentil : les changements pourris de caméra obligent à répéter 5 fois la même séquence, jusqu’à l’écoeurement.
Mélangez tout ça avec les combats, et vous avez un gameplay répétitif et ennuyeux.

Beauté inutile

Le jeu est très agréable à l’œil, et la faible gourmandise du moteur permet d’en profiter sur un ordinateur assez moyen. Les décors sont généralement immenses, et faire le champion de gymnastique en plein air, à défaut de me satisfaire, a eu au moins la bonne idée d’égayer la route à suivre.
Parce que c’est un parcours fléché. Il n’est pas question de vouloir aller à droite, à gauche : vous sauterez là et puis c’est tout. Puis vous me casserez les quatre gardes, marcherez sur le mur, ici, vous accrocherez sur la corniche etc.
On voyage aussi du passé au présent, avec, au moment de s’apercevoir qu’on doit se taper une partie du chemin à l’envers, une petite douleur, là, en bas du dos.
L’impression d’être cantonné à une voie inclut non seulement une rejouabilité impossible mais aussi une frustration déplaisante, frustration accentuée quand j’ai du me taper un passage x fois de suite, à son summum quand je suis ramené au dernier point de sauvegarde (fontaines placées au petit bonheur la chance) parce que cette saloperie de caméra avait décidé que non, il ne fallait pas continuer comme ça, il fallait changer de direction sur la manette.
Alors je ne l’ai pas fini, ce jeu, j’ai craqué, et je ne veux pas le finir. C’est ça ou une consultation chez un psychiatre. Et je doute que Mr Tomate ait les fonds suffisants pour la thérapie nécessaire à une réhabilitation sociale après avoir passé plus d'une dizaine d’heures sur PoP2.
Test fini ? Hop, désinstallation.
Non, non, et non, je ne veux pas comprendre pourquoi Prince of Persia : l’âme du guerrier a plu à autant de monde. A part un environnement chatoyant et un maniement respectable, il n’a rien pour lui. Un revirement marketing ridicule (le prince gros con, du gros son et des gros seins), un gameplay répétitif, des placements de caméra à s’en arracher les cheveux, des bastons vites saoulantes malgré les efforts effectués (combos de touches), et une originalité globale proche de zéro : P-O-U-B-E-L-L-E.
27 décembre 2004 à 16h26

Par

Points positifs

  • Plutôt joli
  • Quelques passages amusants
  • Les combos bien foutues

Points négatifs

  • Répétitif
  • £¨%µ^$* de caméras !
  • Les combats vite lassants
  • Le virage marketing à deux balles
  • La VF
  • Pas original
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