Test : Kao le Kangourou 2 - PC

Kao le Kangourou 2 - PC
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- Bonjour les petits enfants, vous allez bien ?
- (en choeur) Ouiiiiiiii !
- Aujourd'hui, nous allons accueillir parmi nous... Danièle Gilbert !
- (en choeur) ...
- Mais non, c'est pour de rire. Voici Kao le kangourou !
- (en choeur) Ouaiiiiiiiis !
Ce n'est pas forcément l'éclate totale, de tester de bons jeux. Impossible comme qui dirait de laisser libre court à sa verve, d'atomiser avec délectation au lance-verbe et à l'adjectif qualificatif le sale boulot de vilains tâcherons. Lorsque je demandai au grand gourou de la secte de me confier le test d'une chouette daube à ronger, le fourbe légume avança un "Kao le kangourou 2" censé refroidir mes ardeurs. Après une sévère indigestion de guimauve, deux hectolitres de bile répandus sur la moquette et 200 grammes de stupéfiants ingérés plus tard, je suis en mesure de rendre un verdict sans appel : la mise en charpie d'un jeu, c'est pas encore pour aujourd'hui.

Rigoureusement déconseillé aux adultes

Je vais traiter rapidement le scénario, car mon petit doigt me chuchote que les deux égarés qui lisent ceci s'en cognent comme de la santé papale. Kao le kangourou, qui sort de cure de désintox, est réquisitionné par son pote le perroquet (sa vioque a oublié de lui donner un nom) qui lui demande de l'aide. Un méchant chasseur a entrepris de capturer tous les animaux du monde, castors, ours polaires, tortues, et mêmes morpions. Vu que Kao (un jeu de mot particulièrement subtil se glisse derrière son nom, sauras tu le retrouver ?) n'a rien d'autre à foutre pour le moment et qu'il n'a pas encore touché son RMI, le gentil marsupial un peu niais accepte. Cela dit, on ne m'enlèvera pas de l'idée que le fait d'avoir à récolter des pièces de monnaie, des diamants aussi gros que lui, et des étoiles en or massif, y est pour quelque chose.
En effet, Kao (c'est bon, vous avez pigé ?) commence sa quête dans le port, qui lui permet d'aller visiter les mondes spoliés par les sbires du chasseur et faire la moisson des précieux items. Les diamants débloqueront des niveaux bonus, tandis que les étoiles donneront à Kao des capacités améliorées, telles qu'un vol plané (il revêt pour la circonstance une casquette similaire à celle du père Mario...) ou encore un coup de queue à faire pâlir Rocco Siffredi en personne. Pour avoir la chance d'affronter le chasseur, Kao devra amasser tout au long des niveaux 3000 pièces afin de soudoyer l'affreux pirate au port qui lui barre le chemin. Ah, elle est belle la morale inculquée à nos chères têtes blondes ! L'argent peut acheter n'importe quoi et n'importe qui ! Ah oui, mais en même temps, c'est pas faux...
En sa qualité de kangourou, notre gentil copain ne rechigne jamais à distribuer des bourre-pifs quand on l'ennuie. C'est pas parce qu'il a une voix d'adolescent en pleine mue qu'il va se laisser marcher sur les pompes. Bon, d'accord, jamais il n'ira chercher Dante sur son terrain non plus. En sa qualité d'australien, notre héros manie aussi le "bogmerang" (un suçon de la part de Superhero pour celui qui trouve de quel film c'est tiré). Et là, j'ai envie de crier au cliché éculé, biscotte l'autralie ce n'est pas seulement ça, mais aussi un immense héritage culturel tel que "Hartley coeurs à vifs" et "Crocodile Dundee" !

Pot pourri pas pourri

Dès les premières minutes, l'action est diversifiée. Outre des phases de plate-forme pure où Kao devra sauter tout ce qui bouge, on trouve des niveaux bonus sympatoches, une course de bateau, des séquences de jeu à finir dans un temps imparti, un niveau dans lequel Kao se la pète en snowboard, une virée à dos de pélican handicapé... La liste est longue. Les polacks de Tate Interactive ont de la culture vidéo-ludique et ils le prouvent. Leur titre regorge d'emprunts de gameplay à une bonne dizaine de jeux de plate-formes. L'ambiance glucosée à l'excès rappelle les aventures neuneu du plombier moustachu, les phases où Kao est poursuivi ainsi que le design trés cartoon évoquent l'illustre Crash Bandicoot, et on pense souvent à Maximo et Sir Daniel Fortesque de Medievil en parcourant les niveaux. Du pillage en règle, oui, mais au service du joueur, qui jamais ne s'ennuie. D'autant plus qu'à part quelques passages énervants, dus en partie à une caméra capricieuse, et qu'il faut recommencer une bonne vingtaine de fois en supportant le cri d'eunuque de Kao lorsqu'il décède, on avance à vitesse grand V sans vraiment rencontrer d'obstacles. Du moins quand on a un passif de pro de la plate-forme comme le mien. En ce qui concerne la marmaille de moins de 10 ans, la cible clairement visée par le titre, la durée de vie du soft est nettement plus balèze.

Vainqueur par Kao technique

Avec cet intertitre en forme d'indice, vous devriez pouvoir décoder l'énigme du nom de Kao. Ca y est, ou bien ? Quelle putain de mise en abîme, hein, un peu comme quand on comprend que Bruce Willis est mort dans "le sixième sens". Si en revanche vous cherchez toujours, il serait temps d'envisager un pélerinage à Lourdes, ou au contraire d'arrêter d'y aller...
Avec ses décors et ses personnages typés cartoon modélisés à la scie sauteuse, le jeu tourne avec une fluidité exemplaire en 1600 X 1200 sur n'importe quel PC de moins d'un an. L'ensemble regorge de couleurs vives et chaudes, sans effets spéciaux à vous décoller la rétine, mais agréables. Les musiques se laissent écouter, même si quelques-unes puent le bontempi des années 80 et ne dépareraient pas dans un ascenseur ou sur la hotline de tiscali. Sur ma machine de test, le stick analogique ne fonctionnait pas correctement, ce qui m'a obligé à jouer avec la croix directionnelle, rendant le contrôle du marsupial plus ardue. Mais même ainsi, la maniabilité restait tout à fait correcte.
Jouer à un tel bonbon sucré laisse des traces indélébiles. Il était temps que ça s'arrête ; je commençais à lorgner les fillettes et je me suis même surpris à envisager l'hypothèse d'un éventuel abonnement à Playstation 2 magazine. Le drame, quoi. Heureusement, je me suis repris en main grâce à une cure salvatrice de Joystick. Néanmoins, "Kao le kangourou 2" en a dans le slip et parvient les doigts dans le nez à atteindre son objectif : scotcher le petit Kevin à son écran pendant que Papa et Maman essaient l'huile d'olive extra-vierge dans leur chambre.
02 mars 2005 à 12h47

Par

Points positifs

  • Mignon tout plein
  • Varié
  • Les mioches vous foutent la paix quand ils y jouent

Points négatifs

  • Interdit aux plus de 10 piges
  • Problèmes de placement de caméra
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