Au temps où les jeux d'action, ou tout autre genre mettant le plaisir immédiat au premier plan, font fureur (vous remarquerez la très élégante définition du terme "hédéonisme" ici habilement remaniée pour parfaire mon introduction), quelques titres ont pourtant réussi à se faire une place de choix dans ce qu'il reste de la réflexion humaine sur PC. Quelle décadence. Heureusement, et encore heureux, le RPG n'est pas laissé pour compte, et même s'il est bien moins axé grand public que ses homologues consolistes, ils n'en restent pas moins très ouverts tout en, bien sûr, se placant dans un genre bien plus complet et adulte. C'est en employant cette stratégie que Black Isle a réussi à se faire une renommée mondiale sur le dos de son bébé,
Baldur's Gate. Le second opus sorti en décembre 2000, faisait grise mine aux joueurs de passage, explosant le record de la durée de vie à quelques 300 heures. Le succès fut tout de même au rendez-vous, malgré le prix (399 Frs quand même), mais aidé par la qualité de la boîte, du vrai carton, avec du vrai papier dedans. Bon d'accord, une quinzaine de chênes ont dû passer sur la table (d'après les arguments donnée par les fabricants de boîte DVD), mais mieux vaut faire envie que pitié, non ?
Il faut fêter ça
Bon, une longue intro comme celle-là sans parler du jeu testé, ça se fête. Hop, un Champomy, et je vais pouvoir m'y remettre (NDRC : T'es payé au caractère, mais je pense que je ne vais pas compter ce premier paragraphe). Bourré comme je suis maintenant, je vais pouvoir écrire normalement. Throne of Bhaal surfe un peu sur cette vague bonne à prendre, qu'avait causé BG2. Salué par la critique, encensé par les joueurs, quoi de mieux qu'une nouvelle aventure achevant définitivement les aventures de votre héros ? Mais alors il faudrait un bon gros morceau se sont dit les développeurs. Plus dur que tout ce que l'on a vu précédemment. Bien plus axé combat, pour que le joueur qui achetera l'add-on, et donc qui aura terminé BG2, ne le termine pas en une journée avec un perso qu'il aura peaufiné six mois en attendant l'extension.
Oui ! D'ailleurs
Oui. D'ailleurs, les quêtes devront ne pas trop s'éloigner pour que le joueur ne puisse pas gagner des tonnes de level, et arriver devant le boss final les doigts dans le nez.
D'ailleurs, il faudra bien moins de quêtes aléatoires que son prédécesseur, pour accentuer les combats, et les scripter un max. Tiens, pour ne rien faciliter, les donjons récelleront de pièges encore plus machiavéliques que dans BG2, et les combats devront souvent opposer au joueur des nouvelles créatures (style Géant qui peut enlever les 3/4 des PV des mages, ouais, c'est bon ça) très diverses en même temps, de façon à ce qu'aucun sorts ne puisse jamais être constamment utilisé pour tuer des classes d'ennemis. Le joueur devra se débrouiller avec une nouvelle IA, qui arrêtera de viser ses compagnons pour se concentrer sur son avatar.
Au final
Un add-on bien plus que respectable, tout aussi bon que l'extension de BG1. Bien sûr, ce dernier ne recelle pas autant de quêtes secondaires, mais avec BG2, les fanas avaient leur compte. Une sorte de Final Fantasy Tactics, où le jeu suit toujours une trame, mais ressemble plus à une suite de combats qu'à un véritable RPG pur souche, et vierge de tout nitrate.
