Test : Hard to Be a God - PC

Hard to Be a God - PC
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Difficile d’être un dieu, difficile aussi après plusieurs heures de jeu d’être satisfait par le titre de Burut. Et pourtant, ce hack’n slash avait une base solide pour nous offrir un univers intéressant. Prenant comme point de départ les œuvres des frères Strougatsky, les développeurs russes avaient matière à nous offrir autre chose que ce qui s’avère être un plantage quasiment complet.
Lancé dans le bain ou plutôt jeté dans celui-ci, c’est de cette manière que débutera votre quête. A peine est-il possible d’apprendre que vous êtes fraîchement diplômé de l’Académie des Renseignements Généraux. Vos premiers pas seront tout de même facilité par un très léger tutoriel vous permettant d’apprendre à vous déplacer, vous battre et d’effleurer quelques brèves conversations pour vous familiariser avec le système de communication. Puis vous partirez à la quête d’un monde très vaste, un peu trop par moment !

Mince comme une feuille

Le scénario n’est pas amené avec une quelconque histoire. D’ailleurs au passage, vous n’aurez pas le choix de votre personnage et vous devrez vous contenter du sieur que l’on vous impose. Pourtant, avec comme point de départ une reprise des œuvres des frères Strougatsky, il y avait moyen d’amener l’histoire avec de nombreux détails dans un univers très attachant. Les développeurs semblent n’avoir conservé que le nom éponyme pour leur jeu car les références durant l’histoire sont trop peu nombreuses. Ce n’est pas que la quête principale ne soit pas intéressante, elle n’est juste que le pâle reflet du Royaume d’Arkanar que l’on peut découvrir dans le livre. Il est vrai que les jeux de cette catégorie regorgent rarement de détails sur le scénario mais tout de même, tout ceci est vraiment très mince.

Les quêtes secondaires ne sont pas en reste avec un intérêt s’échelonnant entre le très moyen et le vraiment nul. Il faudra sauver des paysans, vous procurer des papiers pour ensuite entrer dans une citadelle et ainsi de suite pendant des heures qui deviennent très inintéressantes. Par contre, elles sont très nombreuses et permettent une durée de vie au titre assez généreuse. Enfin, c’est surtout dû à des allers-retours incessants sur une carte qui apparaît dans ce cas bien trop grande.

A pieds comme à cheval

L’essentiel d’un hack’n slash se résume dans le plaisir d’avancer tout en découpant un maximum d’ennemis toujours plus nombreux et plus puissants. Il ne faut pas non plus oublier ce qui fait le sel de ce genre, la cupidité des joueurs récompensée par des tonnes de coffres regorgeant d’objets magiques, de pièces d’or et autre bonheur gustatif rendant la progression plus amusante pour tout amateur de potion magique, sans pour autant craindre les représailles d’un contrôle antidopage. L’énergie que l’on dépense à détruire nos ennemis est donc essentiel. Malheureusement, Burut nous a concocté un gameplay peu intéressant du côté découpage en masse. Le style est beaucoup trop simpliste, la prise en main est d’autant plus facile lors des combats car il n’y a aucun système de combos et il suffit d’un simple clic gauche pour découper. De plus, le système est mal pensé avec des tests de collision trop approximatifs, il faudra vous approcher vraiment de vos adversaires pour les percer de votre lame. Le système, dans sa grande simplicité, en devient trop rébarbatif. Les combats à cheval ne sont guère plus intéressants, avec pour cette fois une maniabilité très approximative. Le cheval répond pourtant bien à vos injonctions mais c’est toujours du côté des tests de collisions que le défaut prend place. C’est mal foutu : au pire, tellement agaçant que l’on finit par descendre de cheval. Les phases avec un arc sont du même acabit : pas vraiment amusantes.
Comme il s’agit aussi d’un RPG, en tous les cas dans la forme, vous aurez aussi à discuter pendant des heures avec de nombreux personnages. Là encore, le système choisi est des plus simplistes avec des phases écrites où, étrangement, alors que pour les PNJ nous avons droit à des voix en anglais, pour le héros c’est dans le plus grand silence que vous pourrez lire ses dialogues. Mais le pire n’est pas cet aspect technique assez étrange mais dans l’intérêt même de ces dialogues. Les réponses qui sont allouées sont simplistes et tellement tranchées qu’elles ne laissent guère de choix dans l’instauration d’un vrai moment de réflexion. Vous allez vous ennuyer ferme et ce ne sont pas les quelques cinématiques qui amènent les moments forts de ces rencontres qui vont vous pousser à les attendre. Elles sont tout simplement très largement en deçà de ce que l’on connaît en 2004, oops en 2008 ! Et puis, notre héros est normalement diplômé d’une école des renseignements généraux mais il n’a certainement pas été très assidu car cette partie semble avoir été grandement oubliée par celui-ci, gadget pour lancer le jeu, très certainement.

Royaume d’Arkanar, c’est moche

En résumé, un scénario sans vraiment d’intérêt, un gameplay qui n’en a guère plus, qu'en est-il de la réalisation ? Pour le son, vous l’avez déjà compris avec les dialogues, c’est vraiment pas ça. Le héros étant certainement muet mais ce n’est pas précisé durant le jeu ! De plus, l’ambiance sonore est à son niveau minimal, voire indigent. Les graphismes sont dans la même norme avec des cinématiques d’un autre temps. Les décors sont simplistes pour ne pas dire moches, votre héros ressemble à pas grand chose. Il est laid, tout comme les chevaux d’ailleurs. N’imaginez pas non plus des débauches pyrotechniques. Certes quelques explosions viendront égayer l’écran mais rien de bien méchant pour votre carte graphique. D’ailleurs, le jeu requiert des capacités qui ne vous feront pas changer d’ordinateur à tel point que vous pourrez y jouer avec une bécane de plus de trois ans. De plus, le multi brille par son absence puisque le jeu est uniquement jouable en solo.
Burut s’est donc bien planté avec son titre. Du scénario qui n’intéressera pas grand monde, surtout pour les quêtes secondaires, des graphismes très moyens mais surtout un gameplay qui fait peur à jouer, préparez des vitamines si vous voulez arriver au terme de l’histoire car rien n’est fait pour vous tenir éveillé. Un titre à vite oublier et que l’on ne vous conseille pas à l’achat.
12 février 2008 à 18h43

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Points positifs

  • Inspiré de l'oeuvre des frères Strougatsky

Points négatifs

  • Scénario manquant d’intérêt
  • Graphismes très simplistes
  • Bande son minable
  • Gameplay très en dessous de la catégorie
  • Pas de multi
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