Test : Commandos 2 : Men of Courage - PC

Commandos 2 : Men of Courage - PC
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Commandos 2 est la suite de Commandos ? Non ? C'est pas vrai ? Et ben si ! Sorti en 97, le premier opus avait eu du succès, mais est-ce que son successeur sera à la hauteur ?
Les tranchages de gorge à gogo, les snipes pervers de derrière, les mines anti-personel installées par nos propres soins, et toutes ces belles choses qui pimentent ma vie commençaient à drôlement me manquer depuis Commandos sorti en 97. Malgré les évènements du moment aux USA(NDRC : tu ferais mieux de ne pas trop rigoler avec ces choses-là, c'est très sérieux tout de même), qui pourraient me redonner le sourire, et un Desperados qui, lors de sa sortie, laissait penser qu'il pouvait éclipser Commandos 2, il faut avouer que les ventes de cordes avec un noeud coulant au bout avaient drôlement augmenté. Repoussé depuis 1 an, Commandos 2 sort enfin. A deux jours près, vous ne m'aurez plus revu.(...)Pas de chance!

Nostalgie, tu es le poumon défaillant de ma vie

Faut avouer que le goût sucré salé qu'avait laissé Commandos n'arrivait pas à partir de nos gencives. On aurait pu penser à se laver les dents depuis 97(NDRC : ce genre de plaisanteries est de bien meilleur goût que celle évoquée au premier NDRC), c'est vrai, mais ce titre avait réussi à présenter un potentiel monstre et, chose rare, à l'exploiter. Voyez Hitman, qui sans être mauvais, proposait un gameplay fantastique pas totalement utilisé à cause d'un briefing trop court (on se retrouvait sans savoir quoi faire alors que les missions étaient vachement scriptées). Pour les petits nouveaux, NYRace pose le même problème, avec ses courses en vraie 3D de chez Casto, mais avec une difficulté à couper au couteau (on achète le jeu pour ne faire que la première course, étant donné qu'il faut terminer 1er pour débloquer la suivante). Commandos, pour revenir à nos moutons, alliait gameplay fantastique à une ambiance de fou(la 2D était la plus belle jamais réalisée, et les cartes posaient d'elles même le cadre), sans compter les centaines de détails qui firent de ce titre un hit incontesté. C'était le bon temps, depuis, on ne fait que des suites. Half-Life, Deus Ex, tous les grands sont remasterisés, et en fait, quand on y réfléchit, une suite à Commandos(que l'on pourrait appeler Commandos 2, par exemple), ça serait pas si con.

Présentation graphique du bébé

Mettre à jour Commandos relevait de l'exploit. Faire une suite à Pod, d'accord, c'est qu'un jeu de voitures, mais faire une suite au jeu le plus détaillé sur PII 300(config de l'époque)et donc atteindre un niveau de qualité visuelle aussi impressionnante sur P4 2Ghz, bah on dit pas non, mais le travail a dû être de longue haleine. Tiens, cela dit, vous remarquez que pod, tout comme NewmaN, se lit à l'envers, cool non ???(qu'est ce que vous avez l'air con à tourner la tête comme ça). Les petits gars de Pyro Studios, avouons le franchement, mérite une petite tape amicale, parce que leur travail est le plus hallucinant jamais vu sur un PC. La PS2, qui doit porter le titre, devra multiplier par 5 sa puissance si elle veut afficher la même qualité. Chaque détail est vu et revu, aucun palmier n'est identique à un autre, aucune maison n'a sa semblable dans tout le jeu, les 10 missions présentent des centaines d'endroits à parcourir, les cartes ont été reproduites sous 4 angles pour satisfaire les caprices des joueurs bourgeois, tandis que les célèbres intérieurs dont on parle depuis des lustres sont représentés en 3D complète (sans aucun chargement entre les 2). C'est tout simple, je serais pas dans l'ambiance "seconde guerre mondiale, on est des mecs vachement virils ici", et bien ça n'est pas une petite tape que je leur ferai, mais un bisou. Oui oui, un bisou. Que ce soit à Paris ou en plein Arctique, le décor est splendide.

Gameplay : l'accouchement s'est fait sans douleur

Commandos mettait la barre assez haut au niveau réalisme et vraisemblance de jeu. On pouvait savoir à l'avance le pourcentage de réussite de chaque action malgré quelques défauts d'une IA plus qu'accrocheuse pour l'époque. Avec l'Action Time de Desperados, on voyait mal Commandos 2 accrocher au peloton. Heureusement pour nous, le miracle s'est réalisé. Les possibilités des 9 persos(les anciens : bérêt vert, artificier, sniper, conducteur, espion, et nageur de combat, ainsi que 3 nouveaux : la salope(appelée la séductrice, je sais pas pourquoi), le chien, et le voleur)sont décuplées et permettront de se tirer des pires situations. D'ailleurs, ça tombe bien vu que les développeurs ont décidé de ne mettre que des "pires situations" dans le jeu. En fait, les invraisemblances des persos ont disparu. Comprenez que lorsqu'on ne pouvait faire enfiler un uniforme que par l'espion, ça se comprenait (c'est qu'un jeu), mais niveau réalisme, c'était pas béton. Enfin, je dis ça parce que maintenant, tous les persos pourront mettre l'uniforme, mais il sera moins crédible sur les autres comparses, qui se feront remarquer s'ils passent trop près des gardes. En fait, s'ils avaient laissé ce point comme avant, personne ne s'en seraient plaint, mais ne faisons pas la fine bouche. Les 9 persos sont assez équilibrés, même si le bérêt vert se révèle une fois encore bien plus utile que le conducteur. Heureusement, le voleur, qui paraissait surpuissant par rapport aux autres(s'infiltrait partout celui là), ne peut pas tuer les gardes, se contentant de les assomer pour les ligoter, perdant ainsi un temps précieux. C'est vrai qu'ils auraient pu lui passer un silencieux, ou même un canif de poche, mais on ne rigole pas avec le budget de l'armée. La séductrice et le chien ne serve que lorsque vraiment utiles, la séductrice servant surtout à attirer le regard (piquant ainsi l'ancien rôle de l'espion qui, pour compenser, pourra donner des ordres à ses inférieurs), et le chien ne pouvant que trimballer munitions et autres lance-roquettes sur son dos. D'un autre côté, on se pose rarement la question de savoir pourquoi est ce que on utilise plus le Bérêt Vert plutôt que le chien. En fait tout le monde s'en fout, mais on m'a dit "tu fais le test coco", d'où l'apparition de remarques dont vous n'avez que foutre.

Interface

Toute l'interface a été revue, et vous pouvez dire adieu au sac à dos qui vous accompagnait. Place aux icônes et à la touche Shift qui, un doigt dessus, sélectionnera automatiquement l'action à réaliser (cliquer sur une voiture, le conducteur s'en emparera, sélectionnez l'espion et cliquez sur un garde, il ira le distraire). Cela simplifie drôlement les choses, ce qui n'est pas trop demander vu le bordel que l'on aura à gérer à l'écran. Celui ci pourra d'ailleurs se diviser en 6 caméras distinctes que vous placerez vous même afin de gérer ce que bon vous semble. En comptant la vue intérieure qui apparaîtra lorsque vous regarderez par un trou de serrure ou par le fenêtre de bâtiments, ça risque d'être un beau bordel sur votre 35 pouces. Heureusement, les missions étant bien plus dures qu'auparavant, et le nombre de persos à gérer ayant lui aussi augmenté, vous pourrez enclenchez quelques automatismes. Le plus courant sera celui permettant à vos hommes de tirer sur n'importe quel ennemi passant dans son champs d'action. Plus de prises de tête, un fois le garde attiré, vous êtes sûr que votre pote s'en chargera, et vous pourrez passer à la personne suivante. Et oui, vous serez souvent séparé des autres pour attaquer sur plusieurs fronts et ainsi reussir à passer les dizaines d'ennemis. A chaque écran, une douzaine d'allemands sont planqués un peu partout. Une touche les entoure en rouge, ce qui permet de trouver rapidement ceux qui se trouvent perchés dans les cimes des palmiers ou derrière les batiments (à cause des 4 faces des cartes). Sympa de la part de Pyro, on aura plus à faire un quick save, balancer un kamikaze pour voir les ennemis, et puis recharger la partie.

Ambiance & immersion (un peu la même chose en fait)

Que ce soit sous la Tour Eiffel à Paris, en plein milieu de l'Arctique, sur l'île de Savo rappelant les canons de Navarone, sur le pont de la rivière Kwai, ou encore dans la base des sous-marins de La Pallice à la Rochelle, l'ambiance est plus que délirante. Le fait de reconnaître certains endroits ou de se rappeler telle ou telle action d'un film que l'on peut reproduire ne fait qu'augmenter l'intensité. Un peu à la manière d'Hitman, qui permettait par exemple de sauter sur le balcon de l'appart de la future victime, d'étrangler son garde du corps, puis d'aller éliminer notre proie sous sa douche. Le trip, oui oui. Pendant les séances de briefing, on nous informe sur l'état général des troupes et l'importance de notre tâche. Des photos nous rapellent de bons souvenirs en nous montrant les membres de notre corps d'élite en plein effort (le chien cherchant les survivants sous les débris d'une maison, le bérêt vert prenant la pose avec des vrais soldats de la vraie vie, etc...). Commandos 2 renoue avec le 7ème Art. Cela dit, encore une bonne raison pour acheter le titre.

Multijoueur, Durée de vie

L'option existait déjà dans le 1er opus, même si je n'y ai jamais fait attention. Il pourrait s'agir d'une vraie bonne surprise si les joueurs ne commencent pas à s'énerver en tuant la moitié de la carte pour accélérer les missions. En réseau ou avec des potes, le jeu devrait être agréable, mais il s'agit avant tout d'un jeu solo, et diriger une seule personne ne poussera peut être pas tout le monde à se lancer dans le multi. Néanmoins, alors que l'on hue les jeux à tendance solo qui n'ont pas prévu de multi (Deus Ex à l'origine, Outcast, Max Payne...), on ne peut que féliciter une nouvelle fois les développeurs.Bon, la durée de vie, je crois que vous avez compris, le jeu en a pour un bon siècle. Les 10 missions sont exténuantes, et sachez que chacune d'elles permet de débloquer une mission bonus en collectant la demie douzaine de morceaux de photos disséminés sur chaque carte, et ce souvent dans des endroits bien gardés. En espérant que le jeu ne se corse pas trop par la suite car il faut avouer qu'à chaque nouvelle mission, le joueur est soudainement atteint d'une sorte de saturation en voyant le travail qui l'attend. Beh oui, le joueur a perdu l'habitude de rester scotché devant le même jeu pendant plus de 20 heures, espérons que Commandos 2 passera ce cap en proposant des méthodes toujours plus diverses pour s'infiltrer chez l'ennemi (la méthode "couteau-tirer le corps" du bérêt vert monopolisait un peu la situation dans le premier opus).

Au final

Eidos n'a pas que des merdes dans ses sacs. En dehors de la série des Tomb Raider 1, vous pouvez trouver de très bons jeux, comme Project IGI, Hitman, ou encore The Nomad Soul. Si vous creusez profondément, ce sont de véritables perles qui apparaîtront. Deus Ex en est une. Commandos 2 : Men of Courage en est une autre. On ne peut qu'applaudir le travail de Pyro Studios Espagne qui trime depuis 4 ans sur des cartes magnifique, tout en ayant reussi à moderniser le gameplay, augmenter toujours plus les possibilités de jeu, et ainsi créer une petite bombe dont on n'a pas fini de parler. Rares seront ceux qui le termineront vraiment sans être vaincu par la tâche immense, mais nombreux seront les jeunôts qui découvriront une série qui n'a rien perdu de son charme. Tenez, même moi je me mets à revenir 50 ans en arrière, et ma conclusion n'a plus rien de transcendant. C'est aussi chiant que du Proust en fait. C'est l'émotion. (...) D'ailleurs je me suis mis à parler à mes gars depuis quelques temps. J'ai les marionnettes. Je refais les missions avec le 4x4 barbie de ma soeur... Je suis dingue. Et qu'est ce que c'est bon.
Comme vous pouvez le constater, Commandos 2 est un très bon jeu, à tous les niveaux, et il mérite bien quelques ovations et pas mal de centaines de milliers de ventes.
18 septembre 2001 à 10h26

Par

Points positifs

  • La beauté des cartes
  • La taille des cartes et leur trésors
  • Les possibilités tactiques multipliées
  • Le gameplay renforcé
  • La gestion de intérieurs
  • Les missions superbes
  • L'immersion

Points négatifs

  • Aucun !

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