Test : Tenchu 3 : La Colère Divine - PS2

Tenchu 3 : La Colère Divine - PS2
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Sortie des sentiers battus, la série des Tenchu a bel et bien trouvé son public. Que l'on aime ou que l'on n'aime pas, l'atmosphère et le contexte du jeu sont tels que l'on ne peut rester indifférent devant une si particulière expérience. Et le troisième volet, comme vous allez le constater, n'échappe pas à la règle.
L'histoire se déroule en 1570, siècle ou le Japon reste encore très féodal. En fait, les connaisseurs s'apercevront bien vite que ce nouvel opus débute juste après la fin du premier. Par conséquent, on retrouve une atmosphère pesante où les tensions internes se multiplient. En outre, le fameux (et mystérieux) Tenraï vient de créer une arme constituée de ninjas et de seigneurs des ténèbres, prêts à faire régner le chaos sur le pays tout entier. Le Japon est donc en guerre, ce qui n'effraie pas pour autant votre maître Lord Gohda. Celui-ci s'empresse de rappeler Ayame et Rikimaru à l'ordre, deux excellents ninjas qui seront d'ailleurs les personnages jouables. Leur mission (et donc la vôtre) sera de mettre fin à la terreur engendrée par Tenraï et ses disciples, et sauver ainsi le pays de l'emprise des forces du mal.

Premières impressions

Une cinématique d'ouverture place brièvement le cadre, l'action (arts martiaux à profusion) et les différents protagonistes. D'un style japonais très marqué, elle reste néanmoins d'assez bonne facture. A noter qu'une mélodie particulièrement entraînante l'accompagne, ce qui reste très positif, en particulier lors d'une séquence d'introduction.

Une fois la cinématique terminée, nous voilà face à face avec le menu principal. Celui-ci, plutôt sobre, vous propose un total de quatre parties : tout d'abord le mode Histoire, qui constitue en fait l'aventure proprement dite, puis le mode multijoueur qui promet d'intenses affrontements entre amis. Les options, vous commencez à connaître, tout comme le didacticiel qui s'avère ici relativement important. Disons que certains le trouveront utile, d'autres le jugeront "sans intérêt". En réalité, tout dépend de vos compétences dans ce genre de jeu. Les néophytes sont bien sûr invités à faire un tour du côté de cette quatrième partie ; tandis que les habitués doivent le considérer comme strictement facultatif. En bref, un menu simple et clair.

L'aventure débute

Sans plus attendre, direction le mode Histoire. On a donc le choix entre Ayame et Rikimaru, chacun ayant ses propres compétences. A noter qu'un troisième acolyte rejoindra vos rangs une fois le jeu terminé, mais je n'en dis pas plus. Bref, des personnages qui se distinguent aussi par leurs passés, ce qui va entraîner diverses scènes de fin en dépit d'un scénario identique. Toujours concernant les protagonistes, ceux-ci disposent d'une palette de trois actions de base : Mouvements (qui correspond à l'ensemble des déplacements pratiques : marcher, courir, sauter, pivoter, se baisser..). Ensuite, les Attaques telles que les combos, les parades, les coups bas (aussi !) ou encore les coups aériens. Enfin l'option Special qui permet d'avoir le contrôle de quantité d'éléments tels que la caméra, la carte et bien évidemment les objets utiles (le grappin étant votre plus précieux allié). Tout ceci confère au gameplay d'assez vastes possibilités.

Si les deux héros possèdent les mêmes actions de base, ils n'en restent pas moins différents sur le plan physique. En commençant par Rikimaru : sa force et sa résistance ne sont pas à négliger, d'autant plus qu'il affectionne tout particulièrement le Katana, arme favorite de la plupart des amateurs de ce genre. Néanmoins, ces grandes facultés sont contrebalancées par une rapidité moyenne. Au contraire d'Ayame qui bénéficie d'une extraordinaire vélocité ; alliée à une habileté tout aussi grande, elle permet de compenser son manque de puissance. De nature rebelle, Ayame excelle dans le maniement des couteaux ninjas. Enfin, j'ai décidé d'occulter quelque peu le dernier personnage en vue de laisser tout de même une once de surprise. De fait, vous allez voir que ce dernier possède une technique bien à lui pour se débarrasser de ses adversaires. Au joueur de découvrir de quoi il s'agit.

Le vif du sujet

Maintenant que vous connaissez bien les personnages et leurs caractéristiques, passons à l'organisation des missions. D'une difficulté progressive, elles se situent dans des environnements divers et variés (neuf au total). Force est de constater que ces derniers demeurent souvent dominés par la nuit noire et bien (trop) silencieux. Les habitués du premier volet n'y verront que du feu, tandis que les néophytes risquent de se trouver rebutés au départ. Toujours est-il que l'atmosphère morose et sombre reste présente (vous ne tarderez pas à visiter un joli cimetière) et correspond quelque part à la personnalité des ninjas, Silence et Furtivité restant leurs maîtres mots. Pour ce faire, rien de tel que de tuer vos ennemis discrètement ; cela est bien sûr possible, en assénant à ces derniers le fameux stealth kill qui s'avère pour le moins efficace. On retrouve ainsi le principe du "coup mortel" présent dans de nombreux jeux japonais. A la différence qu'ici, il demeure bien moins crispant qu'à l'accoutumée. Enfin, l'aventure promet d'être longue et riche en rebondissements. Rien à redire sur ce point-là, c'est original mais propre à la réputation de la saga. Certains adoreront le scénario et ses péripéties, d'autres non ; arrivé à ce stade, il faut savoir être tranchant.

Nouveautés toujours présentes

Certes, jusque-là rien de bien nouveau par rapport aux deux premiers épisodes. Et pourtant les innovations restent au rendez-vous ! Tout d'abord, l'inévitable mode multijoueur qui permet à deux personnes de se battre ou de s'allier en mission. Cela peut se révéler intéressant pour ceux qui n'aiment pas jouer en solitaire. Sans oublier que la puissance de la machine permet d'effacer toute trace de ralentissement ou de bug. Puis, j'en viens à la seconde grande innovation qui reste bien sûr la possibilité de débloquer ce fameux personnage caché. Je dis innovation car ce dernier possède bien une technique à lui, il représente réellement un nouveau personnage. De plus, il permettra de découvrir de nouvelles facettes de l'aventure en ouvrant la porte à plusieurs objectifs cachés. Voulez-vous vraiment savoir son nom ?.. Ok, il s'appelle Tesshu. Celui qui tue à main nues. Comment ça, j'en dis trop ? Pardonnez-moi, c'était juste pour la rime.

Réalisation perfectible, c'est dommage

En commençant par les graphismes, force est de constater qu'ils sont assez beaux. L'univers féodal est bien rendu par des décors très fins. En effet, le tout regorge de détails en tous genres. Chaque lieu semble d'époque tant il est modélisé avec soin. Certes, ça ne semble pas révolutionner le domaine, mais ça reste bien agréable tout de même. Le réalisme a d'ailleurs été poussé dans ce troisième volet, lié à cette abondance de détails notamment perceptible dans les villages et autres forêts. Notons aussi la beauté des effets d'eau, de neige (avec les pas laissés derrière) et la fluidité avec laquelle les personnages se déplacent. Ces derniers restent d'ailleurs relativement réussis malgré quelques imperfections ; les cheveux d'Ayame font trop penser à des baguettes, à mon sens. Quant aux armes, on les reconnaît, autant s'en contenter. Disons qu'elles paraissent avoir bénéficié d'une inégale attention, car certaines manquent de finesse. L'important reste que l'on s'y retrouve, et c'est le cas. De manière générale, l'aspect graphique reste orienté "japonais" et ce facteur étant rendu nécessaire par le contexte historique, il ne peut constituer qu'un point positif. Bien sûr, tout le monde ne peut apprécier ; comme je l'ai déjà dit, ça reste une question de goût.

Très sincèrement, chapeau bas aux développeurs pour les animations des personnages qui demeurent d'une grande qualité. Aussi bien lors des affrontements qu'en phase de déplacement, les actions bénéficient d'une grande fluidité. Juste un petit mot concernant le contexte sonore du titre : des musiques qui ne feront certainement pas date mais qui restent en parfaite adéquation avec l'atmosphère de chaque lieu. Classique, rien de plus.

Dernier aspect de la réalisation, la jouabilité constitue également l'un des principaux points négatifs du jeu. Le mot est peut-être un peu fort, mais certains moments peuvent se révéler très crispants ! De fait, la caméra reste décidément trop proche du héros ; tout devient alors imprécis, le champ de vision est trop réduit et ne permet pas toujours la consécration d'une tactique établie auparavant. Je vous assure, c'est parfois très énervant de voir son plan tomber à l'eau à cause d'une mauvaise visibilité ; l'exclamation tombe alors comme un couperet : "Maudite caméra !" Mis à part ce critère, la jouabilité reste correcte voire savoureuse même si la prise en main n'est pas immédiate. D'où l'utilité du fameux mode Didacticiel ; vous voyez qu'il sert à quelque chose ! L'ensemble de ces facteurs conduit à une maniabilité correcte mais perfectible.

Au final

Tenchu : La colère Divine ne décevra certainement pas ses fans. Les concepteurs ont su recréer l'ambiance de ses aînés tout en ajoutant nombre de détails sympathiques. Les graphismes, uniques en leur genre, restent très beaux ; le scénario est bien ficelé, les rebondissements ne donnent jamais la sensation d'arriver au mauvais moment. Le jeu n'est pas parfait, certes, ça sent un peu le recyclage, les musiques ne sont pas inoubliables, la maniabilité aurait peut-être mérité un peu plus d'attention.. Sans oublier le gameplay lui-même qui vise un public très particulier. Mais dans l'ensemble tout reste fin, travaillé, détaillé, un vrai délice. Rien à ajouter, si ce n'est que ce Tenchu 3 est une vraie réussite.
Une valeure sûre dans la ludothèque de n'importe qui. Bien que très orienté, pourquoi Tenchu 3 ne parviendrait-il pas à rassembler des fans supplémentaires ? Après tout, il s'agit d'un bon titre plein de mérite qui ravira sans aucun doute ses fanatiques les plus fervents, et qui pourrait bien intéresser les plus indifférents d'entre nous.
08 avril 2003 à 22h00

Par

Points positifs

  • Nouveautés intéressantes
  • Animations très soignées
  • Durée de vie longue
  • Réussite en son genre

Points négatifs

  • Très particulier
  • Champ de vision trop réduit
  • Un petit côté "recyclage"
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