Test : Resident Evil 4 - PS2

Resident Evil 4 - PS2

Resident Evil 4 - PS2

Genre : Survival Horror

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De très longs mois après la sortie Gamecube, Resident Evil 4 revient sur PS2, pour encore plus de stress, de peur et de plaisir. Et ne se contentant pas d’une vulgaire adaptation bâclée, les gars de chez Capcom ont bel et bien revu leur copie à la hausse en nous proposant cette œuvre aussi immersive qu’émotive, qui, nul doute possible, restera dans les annales de la grosse et moche boîte noirâtre qu’est la PS2.
Après avoir totalement redonné du sang neuf sur Gamecube à une série qui commençait à s’essouffler, Resident Evil 4 arrive donc sur PS2, avec de très nombreuses nouveautés et ses erreurs corrigées. Mais même si nous sommes tous en connaissance de l’excellente qualité du titre, cette version mérite amplement l’attention des joueurs car elle redonne un intérêt total au titre de Capcom au point qu’il n’est vraiment pas superflu d’acheter le jeu, même si on l’a déjà sur Gamecube, mais seulement si on est fan et fils d’un grand sultan saoudien, ce qui réduit en fait la probabilité à zéro, c’est con ça.

Leon is back

Se détachant un peu des autres épisodes par sa trame scénaristique, Resident Evil 4 nous propose d’incarner Leon Kennedy (le beau gosse de Resident Evil 2) devenu agent gouvernemental pour le bien de la nation amerloquaine. Le bougre est même chargé de parcourir l’Europe à la recherche d’Ashley, la fille du président enlevée par un groupuscule de coquins assez étranges. Le ton est donc donné, mais tel un Metal Gear l’histoire évoluera avec le temps pour en arriver à un stade aussi mystique que psychanalytique, pouvant même faire peur à Hideo Kojima himself. Ce qui donne un côté mystérieux trop forcé au jeu, il arrive qu’on fasse des choses sans savoir pourquoi, et la froideur de Leon est souvent irréaliste (ok il a déjà été confronté à des zombies, mais ils n'ont pas gardé les chèvres ensemble quand même). Les évènements semblent s’enchaîner sans maîtrise, comme si chaque chose était disposée à côté d’une autre, sans aucune transition entre les deux. Mais Leon n’accomplira pas sa besogne seul, il rencontrera tout un tas de vilains filous bien flippants, et certains l’aideront dans sa tache patriotique, comme Krauser, qui semble venir tout droit de Silent Hill.

Autant spoiler, car une fois une bonne partie du jeu effectuée, (suspens…) Leon retrouvera Ashley (naaaan ?) et devra donc se la traîner une bonne partie du chemin le menant vers la gloire et les femmes nues qui lui ont été promis si il réussissait sa mission. A partir de ce moment donc, Leon pourra donner des ordres à Ashley afin qu’elle ne serve pas d’apéritif à vos assaillants. Mais on est loin du « Open, Bang and clear the room », car on devra se limiter à des simples “suis-moi” et “reste-là”, mais c’est déjà ça de pris, étant donné que ça a le mérite de donner un peu de nouveauté au genre.

La chair de poule

Même si il est clairement porté vers l’action, la tension qui empreigne ce Resident Evil 4 subsiste absolument flippante et immersive. Notamment grâce à l’angle de vue principal du jeu, situé dans le dos de Leon, un peu excentré sur sa droite, ce qui permet non pas d’avoir un mode de vue réaliste, mais moins fantaisiste que celui des autres jeux du genre. Car ici, la camera laisse volontairement des angles morts, afin de nous surprendre si un ennemi en surgit, et nous forcer à toujours rester sur le qui-vive. Et ce n’est donc pas de la peur à proprement parler que l’on ressent en jouant à RE4 mais un sentiment assez proche, où on fait attention à tout ce qui se passe au point que le moindre bruit nous inquiète. Et les environnements du jeu contribuent fort heureusement à ces impressions, le village du début est mystérieux et angoissant, voire patibulaire. Et que dire du château et de la base militaire si ce n’est qu’ils impressionnent chacun par leur level design. On pourra quand même vraiment regretter la linéarité du soft, il n’y a toujours qu’un seul chemin de disponible, et la carte ne sert donc pratiquement à rien vu qu’il est impossible de se perdre. Pour en revenir à la peur, il est intéressant de constater qu’elle était assez due aux créatures lors des précédents épisodes, et que RE4 ne propose pas une même vision des choses, car Leon n’aura pas à se frotter aux « vrais » zombies, mais juste à des paysans asthéniques. Heureusement que quelques bestioles démoniaques (monstres géants, insectes et chiens génétiquement modifiés…) viendront vous voler dans les plumes, on s’ennuierait presque sans eux…

Bien que graphiquement inférieur à la version GC, Resident Evil 4 version Sony demeure magnifique, même si le choix du 16/9e ne ravira pas tout le monde. Les plus pointilleux pourront aussi noter l’omniprésence d’un espèce de flou sur tous les décors du jeu, on nous répondra sûrement qu’il est en place pour renforcer l’ambiance, mais nul doute qu’il sert plutôt à dissimuler les textures approximatives du soft, pas glop. De plus, certains décors ont été appauvris, les effets sont moins parlant, moins bluffant, heureusement que les personnages sont toujours aussi convaincant par leurs expressions et leur conception, malgré la bonne dose d’aliasing qui sévit sur eux, et sur tout le jeu. Mais la diversité des environnements couvre ces infimes détails pour ne laisser au final qu’une bonne impression du jeu de Capcom, certes c’est moins beau que sur GC, mais c’est superbe quand même. Surtout que les niveaux sont immenses et ne souffrent d’aucun ralentissement, pourtant si copains avec la PS2. Le bande sonore du titre est quant à elle très soignée mais assez discrète, on n’a donc pas le droit à des envolées philharmoniques hollywoodiennes, mais à de petits fonds sonores collant bien avec ce qu’éprouve Leon, et donc ce qu’on est censé éprouver. Et pour finir, la durée de vie est très conséquente, environ une vingtaine d’heures pour votre première excursion, sans compter les nombreux bonus qui donnent envie de recommencer le jeu encore et encore, et surtout sans compter le nouveau mode Separate Ways auquel nous lâcherons quelques mots plus tard.

Leon, toi t’as mangé des haricots rouges !

En passant de la Gamecube à la PS2, il était inimaginable que le gameplay n’en prenne pas un coup, ben finalement il ressort plus fort sur PS2, grâce à des ajouts qui justifient à eux seul la supériorité de cet épisode comparé à la version GC, na. Car la disposition des touches est meilleure, bien qu’elle soit assez troublante lors des premières heures de jeu. La prise en main de la Dualshock donne un meilleur feeling de Leon, on peut aisément regarder tout autour de lui grâce au stick droit, alors que et rond et la touche carré servent à courir pendant que L1 sert à dégainer et R1 à sortir le couteau pour se dégager à coups de lame. Les combats sont toujours aussi subtils, entre la pression que l’on ressent lorsqu’une violente bestiole fonce vers vous et qu’a ce moment là, le « clic » signifiant un chargeur vide résonne, ou lorsqu’on se croit protégé dans une salle avant qu’une armée de paysans peu farouches défonce la porte pour vous souhaiter la bienvenue à leur manière. Il faudra alors être d’une précision extrême pour aligner les headshot pour ne pas finir à cours de poudre, ou bien donner des coups de couteau et des coups de pieds à ceux qui oseront vous approcher de trop près (en passant il est dommage qu’on ne puisse avancer en tirant, alors que le pad de la PS2 le permet grâce à son design). Et dans la catégorie des ajouts, on pourra noter l’apparition de petites actions contextuelles comme la possibilité de sortir d’une pièce par la fenêtre grâce à une roulade classieuse à mort, ou encore mieux, le fait de pouvoir interagir dans les cinématiques ! A la façon de l’excellent Die Hard Arcade sur Saturn ou encore de Shenmue, vous aurez parfois à appuyer ou à faire une combinaison de touche s’affichant à l’écran pour éviter un danger, et tout ça en pleine cinématique ! Cette idée géniale, en plus de renforcer l’ambiance du soft, permet de stresser encore plus le joueur car il ne doit jamais lâcher la manette en jouant.

Licence Resident Evil oblige, on retrouve dans cet opus toutes les caractéristiques fidèles à la série. En commençant bien sur par l’inventaire du héros, limité cette fois à une petite mallette, où il vous faudra entasser tout ce que vous trouverez, jetant tout ce qui est inutile. Bien sûr on retrouve les fameuses herbes qui servent à se soigner (n’empêche, on ne m’ôtera pas l’idée qu’il doit s’en rouler une ou deux branche le Leon) et qui, comme de nombreux objets, peuvent être combinées pour former des sprays aux effets spécifiques, ou encore des produits illicites qui font voir des éléphant roses ou Monsieur Tomate en slip. On retrouve aussi les célèbres machines à écrire pour sauvegarder, et les diverses énigmes plus ou moins simples à résoudre. Dans Resident Evil 4 votre « fournisseur » n’est d’autre qu’un vagabond qui fait penser à O’aka de FF10 non pas car c’est un rouquin enrobé (en fait il est plus du genre grande robe en coton et dents toutes noires) mais car il apparaîtra toujours un moment sur votre chemin, sauf si votre frénétique passion du meurtre vous oblige à lui coller une bastos entre les deux yeux car il propose des prix trop chers à vos yeux. Ce serait vraiment une erreur vu que le bougre ne se limite pas à vendre des broutilles et à acheter les vôtres puisqu’il peut aussi améliorer vos armes, toujours en échange d’argent, pour les rendre beaucoup plus puissantes, ou plus facile à recharger.

Que celui qui parle de « simple portage » sombre au fond de l’antarctique

Proposant des bonus inédits à la pelle, la mouture PS2 de Resident Evil 4 a vraiment de quoi se défendre face aux assauts des fanboys roulant pour Nintendo. Car tout comme un bon Metal Gear qui se respecte, le soft de Capcom fournit de nombreuses petites babioles une fois le jeu fini, comme le visionnage de cinématiques, et divers costumes et armes ou le nouveau mode nommé Separate Ways qui vous mettra aux commande d’Ada dans 5 missions inédites, dont 2 dans des environnements totalement nouveaux à la version Gamecube. Dans ce mode, il vous faudra dessouder tout ce qui se présente à vous, tout en essayant de mater sous la robe d’Ada, il parait qu’elle est même moins féminine qu’on le dit… Déconne à part, tous les bonus de la version Gamecube sont quant à eux toujours présents ce qui rend la version PS2 énormément plus longue, et plus intéressante car plus explicite dans le scénario, en effet, certaines scènes avec Ada vous proposent de vivre ce qui c’est passé alors que vous contrôliez Leon. Pour conclure, il n’est nul doute que les développeurs n’ont pour une fois pas glandé, et l’attente des joueurs PS2 prend tout son sens à la vue du jeu qui, encore une fois, est irréprochable.
Resident Evil 4 est une expérience, unique, sublime, inexprimable et inexplicable. Un chef d’oeuvre des temps moderne auquel il est impossible de rester indifférent. Les titres proposant une telle ambiance, un tel suspens, et une telle implication du joueur se comptent sur la main d’un lépreux, bref, voici une perle rare, en un seul mot : foncez.
28 novembre 2005 à 17h22

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Points positifs

  • Immersif
  • Jouissif
  • Flippant
  • Plus complet que la version GC
  • Que vouloir de plus ?

Points négatifs

  • Moins beau que sur GC
  • On ne voit pas Ada à poil
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