Test : Bomberman Hardball - PS2

Bomberman Hardball - PS2
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Ah Bomberman ! Que celui qui n’a jamais été pris d’un rire sournois en coinçant un acolyte avec une bombe fasse un pas en avant, que celui qui n’a jamais couru voler les items des autres adversaires lève son doigt, que celui qui n’a jamais campé toute une partie (en regardant les autres se molester pour finalement l’emporter sans avoir rien fait) me lance la première pierre… ah Bomberman ! C’est bon, vous pouvez baisser vos doigts et arrêter de me menacer avec vos caillasses…
Il est de retour ! Apres les épisodes cultes sur Super Nintendo, et malgré les épisodes d’aventure en 3D sur N64 et les autres adaptations bouseuses, le petit homme blanc et ses amis ont bien décidé de dompter l’étalon noir de Sony, et pour la dernière fois on l’espère… Car ce Bomberman se veut de surfer sur la vague de l’originalité et du sport, ainsi bonjour les divers mini-jeux super envahissants tels le Baseball ou le Tennis. Le hic, c’est que vouloir transformer un standard en un mini Mario Party, c’est bien, mais enlever tout le charme d’une série mythique en reniant ses bases, c’est déjà moins bien, alors si tout le reste ne suit pas… Ca donne un jeu vulgairement moyen, dommage.

On prend les mêmes, et on recommence

Bien sûr, la seule chose qui différencie ce Bomberman Hardball à un autre épisode de la série est sans équivoque possible le nombre conséquent de modes de jeux disponibles. 100 fois moins complet qu’un traditionnel Party-Game, BH (appelons-le ainsi) ne propose qu’une poignée de mini-jeux, tellement barbants que tout joueur normal préférera les ignorer pour se taper un bon vieux Bomberman « à l’ancienne » comme disent les DJs… De ce côté-là, rien ne change, chaque joueur est à l’une des 4 extrémités de la map et a pour but de faire sauter tout ce qui bouge pour gagner. Le nombre de maps disponibles est risible, et une fois toutes les options désactivées ou activées (mort subite, chronomètre…) on n'a réellement plus rien à faire mis à part se lamenter d’une IA dosée à la moissonneuse-batteuse : en facile, le CPU se bloque tout seul et se suicide, et en hard il joue comme un stratège bulgare et lamine sans rancoeur tout ce qui se présente face à lui avec une agilité digne des pires robots de l’ère soviétique du milieu du siècle dernier. Et ce n’est pas le faible nombre d’environnements de cartes qui va faire pencher favorablement la balance, ni d’ailleurs les types de parties spécifiques qui manquent cruellement de mordant (carte sans protection, carte où l'on débute avec tous les items, ou encore des maps préalablement piégées, etc.) Heureusement, en trouvant au moins 3 amis, on peut déceler comme une accentuation certaine de l’intérêt du titre (ouf !), jusqu’au point que ça devienne marrant. Ouais, c’est comme les Party-Game finalement, y’a qu’à plusieurs qu’on se marre, et ce, même si les apports sont quasiment nuls comparé aux précédentes versions. Bref, BH n’apporte aucun réel renouveau de la base de la série, c’est certes toujours la même chose, mais au moins ça a le mérite d’être marrant à plusieurs. Reste à voir désormais si les autres mini-jeux vont suivre l’exemple afin de redorer le blason de la série, de plus en plus sali par Hudson.

Du Tennis, du Golf, du Baseball… et c’est tout

Allez hop, soyons sec, dur, efficace, et surtout court (non je ne parle pas à mon entrejambe, moi) : ces trois mini-jeux ne valent quasiment rien, ils ne procurent aucun plaisir. Tout d’abord le Tennis, sans doute le plus raté de tous, a le luxe d’être affreusement injouable, la vitesse de déplacement des personnages est bien trop faible en comparaison avec la vitesse de la balle ce qui le rend particulièrement énervant. Même en jouant à 4 on ne se marre pas ! Je parie que compter les gouttes de pluie un dimanche ou attendre le facteur sont des activités plus marrantes. De plus, ce mode Tennis se veut extrêmement fouilli, on n'y voit rien, conclusion : et hop on jette. Passons au Baseball, qui malheureusement est du même accabit. Déjà que le Baseball est aussi représenté en France que la pelote basque aux States, ce n’est pas grâce à BH qu’on va s’y mettre… Donc, comme pour le Tennis, tout est très confus et assez mal foutu, comme la gestion des passes aléatoire, qui rend impossible de mettre un adversaire « out ». En gros on s’ennuie à mort, essayant divers Home Run ou Strikes, et peu d’entre nous auront la volonté de compléter le mode championnat. Et pour finir le carnage, attardons-nous sur le mode Golf. Déjà ça commence bien, comme pour les autres jeux, on n' y voit rien, de plus on s’ennuie ! Premièrement par le fait que l’on doit attendre 20 minutes en voyant chaque adversaire réfléchir sur ce qu’il va faire, et deuxièmement car cet ennui semble conventionné, on a l’impression que tout a été fait pour qu’on se tire une balle ! La musique est affreuse et passe en boucle, les bruitages donnent l’impression d’assister à un viol de Teletubbies… Et quant au Golf lui-même ? Il est loin d’être aussi fun que celui d’un Mario Golf par exemple, ici pas de coups spéciaux, on aurait voulu des trucs avec des bombes ou autre chose, histoire que ça colle un peu avec l’univers Bomberman, mais il n’en est rien. « Rien » c’est le mot tiens, en remplaçant ces trois sports par un vide, le jeu n’aurait rien perdu en intérêt, allez hop on jette tout.

Le comble de la perversion

Si on ne devait sélectionner qu’une chose pour montrer comment un jeu peut être aussi pitoyable, nul doute que l’on sauterait à pieds joints en montrant du doigt le mode Live. A défaut d’être douée en jeux vidéo, l’équipe d’Hudson a tout de même le mérite d’avoir un bon niveau en voyeurisme puisque ce mode, aussi inutile soit-il, vous permet d’épier chaque parcelle de vie de Bomberman, et ce, en fonction des conditions ambiantes s’il vous plaît. Ainsi, si vous allez sur ce mode à 3 h du mat, le joli bonhomme dormira tendrement, alors qu’il passe le reste de la journée à glander et à mater la télévision. Enfin bon, certains dépressifs se rassureront sûrement devant tant de calme, et puis c’est vrai quoi, à l’heure où l’industrie du jeu vidéo propose de plus en plus de violence jouissive, pourquoi ne pas abandonner tout ça et contempler Bomberman sous la douche ?

Heu…

Du côté des graphismes… je me marre ! Heu nan, histoire de se montrer respectueux envers ces messieurs les développeurs, on dira que le jeu est tout moche de partout, de réalisation préhistorique. Les graphismes sont tout droit tirés des premières bêtas de la PlayStation 2. Les arènes tout comme les personnages manquent carrément de détails et les effets sont risibles, mais bon ce n’est pas avec une réalisation dernier cri que le jeu aurait percé de toute façon, et Hudson le sait, alors pourquoi bosser quand on peut glander ? Quant à la bande sonore... je me marre aussi ! Une seule musique passe en boucle en fonction du jeu choisi et les voix sont restées en japonais, quoique c’est mieux finalement. Et que dire d’autre ? L’habillage général du soft se veut coloré et assez fouilli, et la durée de vie demeure très courte une fois les épreuves finies, bref on s’emmerde à mort. Alors bon, si la fièvre Bombermanienne vous envahit tout de même, autant ressortir votre bonne vieille NES, les sensations seront équivalentes, et au moins la nostalgie sera au rendez-vous.
Argh ! Ce Bomberman Hardball déçoit, c’est indéniable. Ses mini-jeux sans intérêt et sa réalisation exécrable n’arrivent pas à relever le certain plaisir que l’on peut éprouver à y jouer entre potes. Et tout cela place malheureusement le titre d’Hudson dans la catégorie des jeux « à oublier ».
20 juillet 2005 à 11h35

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Points positifs

  • La nostalgie du mode battle
  • Heu...

Points négatifs

  • Les graphismes
  • Les sports sans intérêt
  • Le mode Live
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