Test : SOCOM 3 : U.S. Navy Seals - PS2

SOCOM 3 : U.S. Navy Seals - PS2
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Fer de lance du Online sur PS2 (si si, y’en a un), la série des SOCOM a toujours été assez bien plébiscitée malgré une profondeur de jeu très discutable, à vrai dire, seule la reconnaissance vocale et donc ce mode Online ont permis à la série de s’imposer sur le monolithe noir de Sony. C’est donc avec une certaine appréhension que je me jette sur ce troisième volet de la série, crainte qui s’avèrera pleinement fondée…
SOCOM ? Oui, mais sans penser à MGS qu’est-ce donc que cette appellation biscornue ? Hé ben, c’est tout simplement la série de jeux la plus jouée sur le Online PS2, car non seulement c’est la seule qui a été foncièrement étudiée pour, mais aussi et logiquement car le fond de jeu est fun et efficace. Cependant, un SOCOM n’est pas qu’un mode Online, le jeu veut aussi s’imposer avec son mode Offline, afin de conquérir tout les joueurs possibles. Et mazette, que les mecs de chez Zipper Interactive se concentrent sur la seule chose qu’ils savent bien faire, le Online donc, car là… Ils ont clairement redéfini la médiocrité…

Alors c’est Ben Laden et G.W Bush qui font la course…

Depuis maintenant un certain temps, avec l’arrivée de titres comme America’s Army ou Conflict Desert Storm, on était plus ou moins habitué à cette propagande américaine disséminée à travers ces quelques jeux vidéos, étant donné que le tout tenait à rester discret, placé derrière le jeu. Et ce, malgré les quelques softs qui transperçaient sans vergogne la limite du politiquement correct (America’s Ten Most Wanted en tête se liste). Le climat politique actuel a donc encore une fois joué pour beaucoup dans le développement de ce SOCOM troisième du nom, comme d’habitude, on commence le jeu en plein désert à traquer du terroriste musulman polygame, croyant, voire fanatique de surcroît et bien sur totalement anti-américain. Les missions sont donc plus nulles les unes que les autres (bien qu’un effort a été fait sur les environnement ne se limitant pas à l’Occident), les objectifs vraiment ennuyeux et le tout est répétitif à souhait… On avance, on tire, on recharge, on avance, on tire…

Un jeu pour les beaufs

Du coté du gameplay, aucun SOCOM n’a jamais jouit d’une distinction particulière, pour ce troisième épisode, et chacun s’y connaissant un tantinet comprendra après ne serait-ce qu’une minute de jeu que tout a été allègrement pompé sur les jeux à succès, eh, pas folle la guêpe. Ainsi on retrouve tout les éléments des précédents épisodes mais aussi de petits emprunts à Rainbow Six ou Conflict Global Storm comme la capacité d’ordonner les célèbres « Open, bang and clear » devant une porte ou encore d’effectuer des actions spécifiques de l’ordre du plantage de C4. Ce qui se révèle bien entendu superbement stupide et inutile car les ennemis, flashés ou pas, ne vous voient pas à moins de leur tirer dessus. Mais bon, cet épisode reste un SOCOM et on y retrouve le même gameplay que dans les précédents, on peut toujours effectuer des stealth kills, escalader quelques cailloux, et même se pencher dorénavant sur les cotés comme dans Conflict Global Storm. Toujours dans le rayon des nouveautés, les Seals ont maintenant la capacité de nager et de piquer une tête histoire de voir si l’eau est bonne en Ouzbékistan. Dans le souci de coller avec la mode, les développeurs ont eu l’idée d’incorporer toutes sortes de véhicules sensés accourir les longs voyages entre le barbu A à tuer et le barbu B à capturer, ainsi on trouvera à notre disposition des voitures et autres camions en passant par les bateaux. Mais ces offrandes se transformeront vite en prise de tête par l’imbécillité de vos coéquipiers, par exemple quand les Seals sont repartis en deux véhicule et qu’on donne l’ordre aux militaires que l’on ne contrôle pas de nous suivre, ces cons préféreront descendre du véhicule et vous suivre à pied plutôt que de l’utiliser.

Heureusement, quelques initiatives restent très intéressantes, par exemple lors des briefings, vous pourrez choisir votre armement de A à Z, j’entend par la qu’on choisit un fusil de base, et qu’on lui ajoute ce que l’on souhaite, et ce en fonction de la future mission (En prenant une carabine Colt M4, on peut donc rajouter une ribambelle d’options comme des lunettes aux zooms différents, une visée laser, un silencieux, un lance grenade…). Dommage que tout ceci ne suffise pas à rendre les sensations meilleures, car en gros, SOCOM 3 est assez lourd à jouer en solo, le soft se perd dans une simulation de tir aux pigeons, au point que toutes les facettes tactiques mises en place par les développeurs deviennent aussi inutile que le H de Hawaï.

Boulay Time

Autant aller droit au but sans s’embarrasser : L’IA de SOCOM 3 est une pure catastrophe. Vos troufions sont aussi hébétés que la progéniture d’un Rantanplan accouplé avec un bonobo trisomique, une vraie perle à inscrire au Guinness Book. Lorsque ça fusille dans tout les recoins, ils ne songent jamais à se couvrir mutuellement, ni même à tenter de renverser la situation, ils sont la, c’est tout. Parfois, un éclair de génie les pousse à lancer une ou deux grenade, voire à se coucher, mais inutile d’espérer une quelconque initiative intelligente de leur part. C’est d’ailleurs le même cas pour vos équipiers absolument lourds à diriger, le menu servant à donner des ordres n’est même pas en plein jeu, il met l’action en pause pour laisser le choix au joueur, ce qui rend le tout irréaliste et fait disparaître tout le frisson du commandant qui doit donner des ordres opportuns et rapidement. Pour éviter ce désagrément, il faut donc obligatoirement donner ses ordres vocalement, mais comme à l’accoutumée, il faut se répéter 100 fois avant de se faire comprendre, ce qui devient exceptionnellement chiant. Sinon, comme dans tout les SOCOM, un troufion est chargé de vous suivre dans vos moindres faits et gestes, ce qui anéanti toute forme d’infiltration puisque lorsque vous aurez le nez dans les buissons, priant pour ne pas vous faire repérer du garde situé à 3 mètres devant vous, lui, sera couché un peu plus loin mais toujours en plein axe du champ de vision ennemi, ah oui sinon c’est pas drôle.

Il devient quoi Jermaine Jackson sinon ?

Si on ne devait choisir qu’une chose pour refléter l’échec cuisant des développeurs, nul doute qu’un oeil avisé sélectionnerait l’aspect graphique du soft, tout simplement pitoyable. Les environnements sont cubiques et très mal pensés, l’aliasing fait mal aux yeux si bien qu’à aucun moment du jeu on ne croit être en pleine mission mais plutôt dans un tableau de Picasso. Les Seals sont modélisés vulgairement et… m’enfin bon, inutile de continuer le massacre, car en résumé, c’est de la merde, voila.

Assez contradictoirement, le mode Online se révèle assez fun, du moins lorsqu’on ne se fait pas kicker par un mauvais perdant avide de pouvoir… C’est donc le seul et unique point fort du titre de Zipper Interactive, les sensations y sont excellentes, un peu à la manière d’un Battlefield 2, les cartes sont immenses et l’esprit est relativement fair-play. On se retrouve donc avec plaisir à 32 peloys sur la même map en tirant dans tout les sens et sans aucune humanité pour l’ennemi, de plus les modes de jeu sont assez prenants et demandent une réelle tactique de groupe (donc oubliez vos pseudos stratégies sous Counter Strike…), ce qui renvoie donc à une communication et une coordination intense dans votre équipe. L’introduction des véhicules rajoute du piment même si les situations peuvent devenir très vite brouillonnes mais le tout reste vraiment hyper fun pour du Online console. Bref, on sent vraiment que le mode Online a suscité beaucoup plus de main d’œuvre que le presque mode solo, et c’est vraiment dommage, car SOCOM 3 aurait pu devenir un incontournable si il avait su rassembler le plaisir d’un solo imposant et le fun d’un Online performant. Ah oui, et si quelqu’un pouvait m’apporter une rapide réponse à la question de l’intertitre…
En fait, ce SOCOM 3 doit se juger sur deux critères de jeu indispensables. Dans son mode offline, le titre est un échec cuisant, aux graphismes d’antan et au fun inexistant, et parsemé de clichés sur le moyen orient et la puissance étasunienne. Mais de l’autre coté, son mode Online est une vraie perle, aux sensations bien fournies et au fun immédiat, un vrai petit Battlefield en somme. La conclusion est donc évidente, si vous n’avez pas le Online, préférez à ce SOCOM un Conflict Global Storm beaucoup plus jouissif, mais si vous cherchez le meilleur jeu pour tester le Online de la PS2, jetez vous littéralement dessus.
18 avril 2006 à 16h21

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Points positifs

  • Le Online

Points négatifs

  • Les graphismes
  • Aucun fun
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