Test : 50 Cent : Bulletproof - PS2

50 Cent : Bulletproof - PS2
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Il est black, s’est fait trouer huit fois, a une montre en diamant, vendu des millions de disques, roule sur l’or, enchaîne les conquêtes de grognasses, a sorti un film, et vaut 50 Cents, selon lui. Moi en tout cas je suis d’accord. 50 Cent se lance dans le jeu vidéo, mais il aurait dû se lancer dans un ravin. Attention, ce qui suit peut choquer la sensibilité des plus jeunes et admirateurs du rappeur à la mode.
Il fallait bien que quelqu’un s’y colle. Personne dans la team ne voulait se le farcir. Cela s’est joué en trois manches. Très soft, j’ai d’abord perdu aux chaises musicales. Evidemment, la musique, c’était du 50 Cent pour bien foutre les boules au malheureux testeur. Ensuite il a fallu se travestir. Là aussi j’étais le moins classe, mais face à Dudy, ce n’est guère évident. Ensuite, c’était le plus gros fanboy pathétique qui a été désigné. Face à Jivé et DBZ j’ai tout de même été élu fanboy désespéré de l’année avec mon éternel STALKER. Voilà pour la petite histoire, mais parlons du jeu. Aucun doute, c’est bien le mauvais bon jeu que j’ai lancé (non, pas encore par la fenêtre). Après avoir coupé le son, je suis parti à l’assaut de l’aventure qui bénéficie au passage d’une histoire à couper le souffle : ça s’inspire du tragique évènement qui lui est arrivé, quand il a encaissé huit balles (ou neuf, peu importe) et qu’il n’en est pas mort. Ok, c’est cool.

GGGGGGAAAY- UNIT !!!

Sous ses airs de gros dur dans un jeu où l’on défonce tout le monde, il y a une sorte d’aura très gay qui se dégage. Difficile à décrire, 50 Cent est souvent torse nu, ses potes sont toujours avec lui, quand ils se regardent, on attend le bisou qui ne vient pas, on a l’impression que le jeu a été fait par des gays pour des gays. C’est très dangereux pour la future sexualité des k3v!ns b00lzors qui joueront au jeu. C’est ça l’avenir ? Merde. Puisqu’on parlait des potes de 50 Cent, alias Curtis Jackson, alias CJ (ça ne vous rappelle rien ?), notez que ses parents sont présents, à savoir Eminem et Dr. Dre. Les séquences avec Eminem sont d’ailleurs cultes tellement elles sont ridicules, du moins autant que le personnage. Dire que si j’avais 14 ans j’aimerais sûrement. Ah en fait non, pas possible. Pendant qu’on y est, si les animations font pitié, les graphismes de celles-ci restent corrects pour un jeu console. C’est déjà ça. Les slurpeurs de 50 Cent sont dotés d’une IA au moins aussi bonne que celles des ennemis dans The Outfit ou que celle des carapaces vertes dans Mario Kart, oui celles qui rebondissent sans réfléchir. Ah ça pour tirer ils tirent, ils doivent sûrement sortir les chargeurs de leur cul tellement ils tirent. C’est bien, mais ils tirent où ? Les murs n’ont pas de dégâts, les ennemis encore moins, ennemis qui d’ailleurs peuvent se trouver à un mètre de vous sans vous toucher, je tiens à le préciser. Bref, c’est catastrophique. Et comme parfois on n’a plus de munitions il y a le combat au corps à corps, ou plutôt le super coup spécial de la mort qui tue hyper violent qui défonce l’ennemi en un seul trait.

Fifty Cent : boulette prout !

Beaucoup vous diront (si c’est le cas, ne leur parlez plus) que 50 Cent est proche d’un GTA, notamment de San Andreas pour ne pas le citer. Avoir de la merde dans les yeux, ça arrive, mais là, c’est le faire exprès. On va faire court : GTA est moche mais a un réel fond et une durée de vie conséquente. 50 Cent : Cacaplouf, c’est l’inverse. Les développeurs semblent être des nostalgiques des bons vieux jeux de shoot comme on les aimait. Ils ont donc voulu faire un jeu simple, accessible à tous, mais vraiment à tous. De ce fait, on a un jeu au gameplay basique, on fonce, on tue, c’est la vraie guerre (j’ai l’impression de l’avoir déjà dit). Le pire, c’est que c’est vrai. Mais le souci, c’est qu’il ne suffit pas de tuer tout en avançant et en « s’amusant ». Les supers développeurs de Genuine Games (qui se feront bien plus de fric que ceux de Lionhead ou du jeu Victi) ont eu l’idée pourrie de nous gratifier d’une maniabilité aussi pourrie que le reste. La caméra n’en fait qu’à sa tête, les déplacements sont crispants, viser un ennemi et le toucher relève du hasard (à un mètre en même temps, c’est moins dur). Le level design est aussi bidon que celui de Black, c’est linéaire à mort, et la progression fait penser à celle des mauvais Tomb Raider. Alors que Lara tirait des leviers qui ouvraient des portes en pierre, 50 Cent appuie sur un interrupteur, qui sert à activer un autre interrupteur. En fait, le jeu est une compilation des pires défauts qui existent dans tout un tas de jeux déjà sortis.

Get 50 Cent or die tryin’

Il avait déjà plein de fric, il en aura encore plus. Tant mieux pour lui, mais le constat est alarmant. Alors que les studios qui tentent de mettre un brin d’originalité dans leurs jeux ferment à tour de rôle, les gros capitalistes d’éditeurs nous inondent de daubes insupportables, inacceptables et indignes d’être jouées et même créées. Dans le genre grosse star dans un jeu vidéo, on pense à Vin Diesel qui a créé sa boîte pour pondre un Chroniques de Riddick excellent. 50 Cent se déclare amateur de jeu vidéo, il doit jouer à GTA et basta. C’est à peine s’il a dû superviser le jeu, et si c’est le cas, ça craint. Entre son film, le jeu et ses disques, les pépettes doivent bien rentrer. Seuls les fans du rappeur apprécieront le jeu. Faut dire qu’il a été fait pour eux avec dans le jeu ses clips et meilleurs morceaux, sans oublier le fait de pouvoir incarner Fifty en personne ! Waou.
F comme Fan, voilà à qui est destiné 50 Cent : Bulletproof, un jeu qui ferait mieux d’être water que bullet pour servir à quelque chose (planche de surf ?). Je ne sais pas quoi faire de mon jeu, je le jette, je le brûle, je chie dessus ? Mieux, je vais le revendre, mais pas pour 50 centimes…
06 mars 2006 à 11h23

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Points positifs

  • Pour les fans absolus
  • Cinématiques marrantes (car ridicules)
  • J'ai bien ri

Points négatifs

  • 50 Cent
  • Gameplay bidon
  • Maniabilité à chier
  • IA à chier aussi
  • Level design encore plus à chier
  • Durée de vie à gerber
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