Test : Driver : Parallel Lines - PS2

Driver : Parallel Lines - PS2
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Après moult péripéties, Driver, la série qui a tout simplement été la source d’inspiration majeure des GTA en 3D, se dote enfin d’un quatrième épisode censé effacer l’expérience désastreuse qu’était Driv3r. Proposant enfin un scénario totalement inédit et une ambiance des plus travaillées, le titre de Reflection n’arrive pourtant pas à pleinement convaincre, faute à des lacunes toujours pas éradiquées…
Souvenez-vous, 1999, la dance braillait ses contes inintelligibles dans tous nos CD et le peuple Français ne s’était toujours pas remit de l’épopée des bleus (« Chaaaampions du moondeuhh »). Vidéoludiquement parlant, la Psone écrasait la concurrence, et Driver, édité à l’époque par GT Interactive prit d’assaut nos salons en Juin, pour y demeurer… longtemps, très longtemps. Le jeu avait naturellement tout d’un grand, un scénario banal mais efficace, des personnages on ne peut plus charismatiques, une ambiance très années 70 qui décoiffait sa race de l’espace, et des graphismes époustouflants et colorés. Tout simplement un titre comme on n’en fait plus, basé sur le plaisir, celui qu’on éprouvé les concepteurs du jeu en le développant, et celui bien sur des gamers jouant au jeu. Driver 2, lui, répondit aux attentes des joueurs en partie grâce à ces nouveautés, mais le titre laissa quand même un arrière goût de bâclage, d’inachèvement. Enfin, la série toucha le fond avec Driv3r, jugé comme l’épisode le plus chaotique de la série faute à ses indénombrables défauts techniques, sa trame galvaudée et ses gunfights d’un autre monde. Ce nouveau Driver a donc beaucoup plus qu’une mission à parachever pour ranimer la flamme qu’a connu chaque joueur du premier épisode, mais bel et bien un exploit, un miracle. Alors, défi réussi ?

La vengeance est un plat qui se mange avec un bon rouge

New York 1978, la grosse pomme est à cette époque grandement avariée, bouffée par des vers avides de corruption et autres persécuteurs patibulaires, du moins dans son coté officieux, les préjugés eux ne prônent que d’indénombrables débauches sexuelles et un fun gratuit et sans limites. Et c’est cette année, celle de ses 18 ans, qu’a choisi notre protagoniste pour s’installer à NY. Avec le rêve américain en tête, ses intentions sont claires : se faire un max de thunes grâce à son talent de pilote hors pair. Pour cela il entreprend de démarrer au plus bas de l’échelle, il effectue quelques larcins, fait le taxi pour voleurs, jusqu'au coup de pouce de son vieil ami Ray, le présentant à un certain Slink, un espèce de proxénète à l’afro impeccable. De chapardages en grappillages, TK, ou The Kid, ou encore « Petit » de ses sobriquets, se fera un nom, une bande, une destinée… Seulement la vie n’est pas aussi facile qu’on ne le pense à NY, et une sombre histoire l’enverra en zonzon, trahi par ceux qu’il pensait être de sa famille. A sa sortie de taule, en 2006, seule la vengeance pourra rassasier celui qui n’a finalement plus rien d’un « Petit ».

Quand l’ancien maître copie l’élève

Dans sa conception, Driver PLn’a pas grand-chose à voir avec le précédent Driv3r, les développeurs préférant la facilité en pompant allègrement toutes les idées des gars de chez Rockstar. Les missions sont diverses, parfois novatrices, et tres longues, et contrairement à GTA, un échec n’implique pas de recommencer totalement la mission, mais on se retrouve quelques temps avant le foirage, ce qui rend le jeu moins chiant, mais trop facile. Finalement, la seule différence majeure de gameplay avec les GTA est le fait que le jeu est complètement axé sur la conduite, les trajets sont super longs, et tout est fait pour rendre les courses poursuites spectaculaires. La possibilité de pouvoir tirer en ciblant tout en conduisant est superbement pensée et c’est vraiment qu’en conduisant qu’on prend du plaisir, dommage qu’on doive se limiter aux autos, les hélicos, avions ou bateaux n’étant pas du show. Les caisses répondent bien, dérapent outrageusement et seules les motos enlaidissent le tableau faute à leur maniement trop rigide. D’ailleurs, tous vos véhicules pourrons être stockés chez Ray, pour les réparer, les tunner, les maquiller et pouvoir les sélectionner quand bon vous semble, la classe. Malencontreusement il n’en est pas de même pour le héros, absolument non modifiable, il est donc impossible de se changer ou de changer de look (sûrement faute aux cinématiques et non à l’intention des développeurs), ce qui aurait été pourtant utile pour passer incognito auprès des keufs.

Les phases à pied, heureusement peu représentées, sont assez injouables, mettant en avant le médiocre système de visée. Très semblable à celui de San Andreas, celui-ci prend souvent l’habitude de ne jamais pointer sur la bonne personne, ce qui rend les gunfights confus, surtout lorsqu’on doit viser manuellement. Sinon, de nombreuses armes sont dispo, bien qu’elles soient toutes à feu, et on peut à peu près tout détruire. TK a aussi un souci physique persistant, le bougre ne sait sauter, ni s’agripper, ce qui donne un coté très limité à une ville pourtant immense. Mais venons en plutôt aux flics, qui comme dans tout Driver qui se respecte, sont catégoriquement plus avisés que ceux se San Andreas, tout excès de vitesse est sanctionné si vous vous faites griller, mais pour une fois ils fermeront les yeux pour les viols du code de la route. Le système d’indice de recherche est aussi bien pensé, en commettant un délit à bord d’une voiture, seule celle-ci sera recherchée par les flics, et donc en la quittant, la menace disparaîtra. Mais si les flics vous voient sortir de la voiture suspecte, ou si ils vous voient commettre un maraudage cul nu, c’est le personnage qui sera recherché, ce qui en plus d’être réaliste, est bien fun. Les policiers seront donc la principale source d’amusement, les défis disponibles (braquages, contres la montre, vendeur de beignets…) étant vraiment chiants et super répétitifs, ce qui diminue grandement la durée de vie…

New York, Neeew Yooooooorrrkkkeuuh

Agréablement représentée, la ville de New York est tout bonnement immense dans le jeu, et totalement accessible des le début. Bien que la réalisation de la 1ere ville mondiale par Reflections est loin d’égaler le boulot fourni par pour leur True Crime : New York City, qui inspire tout bonnement le respect. Mais b>Driver : Parallel Lines se démarque encore une fois dans sa diversité, cette danse sur deux époque, qui instaure une double vue sur New York : l’époque 78 fait resurgir de très bons sentiments, une ambiance cool très disco, des voitures nerveuses comme pas possible, pendant que les nostalgiques iront lâcher une larme devant le World Trade Center encore debout. La bande son est plus qu’appréciable (quoiqu’à des années lumières d’un GTA Vice City qui reste quand même le must du must), composée de titres assez connus, et d’autres assez underground. Le seul reproche qu’on puisse attribuer aux années seventies dans le jeu demeure sa durée de vie, d’à peine quelques missions, soit même pas le temps de découvrir tous les recoins de New York, car la transition est vraiment soudaine, et laisse carrément pantois. 2006 se veut futuriste, NY est pollué de partout, la carte et l’HUD deviennent bleu virtuel et la bande son perd tout son charme avec des titres inconnus pour la plupart, des mix foireux et de la Dance électronique, wow. La transition laisse donc un certain mauvais goût, le joueur étant contraint à quitter une période jouissive, fun et à l’ambiance travaillée, pour un monde limite, ou tous les bon éléments ont fuit. C’est con.

Driv3r, simple erreur de parcours ?

Graphiquement, Driver : Parallel Lines est un de ces jeu indéniablement inégal, ou certaines textures affreuses croisent des effets magnifiques. Si dans son allure générale, le titre de Reflections est à peine plus beau que GTA San Andreas (sorti depuis des lustres quand même), des petits détails font de ce Driver un jeu pas aussi à la ramasse techniquement qu’on peut le penser. Le soleil reflète merveilleusement sur les carrosseries, la nuit instaure une incertitude constante, comme si la ville devenait autonome, laissant s’exprimer ses cotés les plus périlleux, les plus insécurisant. Dommage que les véhiculent soient tout simplement moche, même pas inspirés de models réels pour la plupart, c’est pareil pour TK, maigrichon quelle que soit l’époque, avec un look trop frileux et très « victime » dans les 70’s, et une allure de vieux barbu ex-tolar qui ne lui va pas du tout pour l’année 2006. Heureusement, les cinématiques sont vraiment impressionnantes, sauf peut être pour les visages des protagonistes aux expressions un peu ratées, mais le reste, les décors, sont incroyable de réalisme, du niveau des dernières productions cinématographiques crée par ordinateur. L’habillage général du jeu est du même acabit, les présentations des missions sont classieuses à souhait, les menus sont variés, et mis à part quelques ralentissements le soft est très fluide, à ce demander pourquoi l’option 16/9ème est activée par défaut, ce qui ratatine le tout…

Hors musiques, la bande son est irréprochable, les doublages sont de très grande qualité et parfaitement joués. Un hic réside néanmoins dans les traductions, car Atari a opté pour un doublage français semi-intégral, les cinématiques sont interprétées dans la langue de Zizou, ainsi que les prises de paroles de TK et d’autres protagonistes en plein jeu, mais les piétons, eux, parlent anglais. Ce qui crée un décalage important, des qu’on vole une voiture par exemple, le héros, voleur, s’adressera en français alors que le volé criera son désespoir en anglais, comme si le joueur était dans un climat étranger. Pour finir, un mot sur la durée de vie, pas terrible, car la trame scénaristique se perce vite et que les missions prioritaires sont pas si nombreuses, ce qui fait que Driver : Parallel Lines, contrairement aux GTA, n’a pas une durée de vie illimitée, les codes qu’on débloque ne servent à rien et les sous-quêtes vraiment pas terribles.
Non exempt de tous reproches, Driver : Parallel Lines est finalement un assez bon jeu, bien loin de Driv3r, les développeurs ont donc, par force d’abnégation, enfin réussi à faire quelque chose d’intéressant avec la série. Le gameplay du soft regorge de bonnes idées, l’ambiance des 70’s est de mise et le scénario est bien ficelé et agréable à suivre. Certes tous les défauts n’ont pas été corrigés, et le titre semble être très (trop ?) inspiré de la franchise GTA, mais le principal est bien que l’âme du premier Driver semble ressurgir… quelques instants.
07 avril 2006 à 15h09

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Points positifs

  • L'ambiance des 70's
  • Le système d'indice de recherche

Points négatifs

  • Répétitif
  • Gunfights fades
  • 2006 complètement ratée
  • Court
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