Ratchet et Clank nous laissaient, à la fin du précédent épisode, sur un suspense prometteur. Ce nouvel épisode (on ne les compte plus) reprend la suite de l’histoire, dans un scénario très complet, élaboré avec celui d’
Opération Destruction. Même s’il vaut mieux avoir joué à cet épisode pour tout saisir dans un premier temps, les premières heures de jeu surprennent tant le produit semble abouti, et on se laisse embarquer immédiatement par l’aventure. Attachez vos ceintures.
Du crack in time
Ce qui frappe immédiatement, c’est le ton très décalé qui se mêle au sérieux de l’aventure. L’enjeu est de taille : Ratchet et Clank, séparés, évoluent chacun dans des univers différents en affrontant des dangers plus périlleux les uns que les autres. L’Univers entier les sépare, autant dire que la route sera longue… et pleine de rencontres. Ainsi Ratchet se frottera à différentes peuplades loufoques, au design original, et au caractère assez timbré la plupart du temps. Appelons ça le choc des cultures. Mais le plus barré de tous, c’est l’ennemi juré de Ratchet : le Dr Nefarious. Ce robot déglingué du ciboulot apparaît dans de nombreuses cinématiques burlesques, vrai clown malgré lui. Mettez en face de lui un autre acolyte de Ratchet, le Capitaine Qwark, un super-héros à qui il ne manque non pas une mais deux cases, et le spectacle est assuré. Les personnages, nouveaux comme anciens, bénéficient dans cet épisode d’une véritable profondeur qui pouvait faire défaut auparavant et apporte une consistance plus solide au scénario. Bref, pour ceux qui connaissent la série,
A Crack in Time reprend les mêmes éléments, en mieux. Le seul élément capable de les déstabiliser est le doublage, dont l’équipe a changé.
"Attention, attention ! Nous détectons une forte dose de Funk dans le morceau qui va suivre."
Pour les autres, il convient de détailler toutes les petites choses qui font de ce
Ratchet & Clank un jeu à part. Chose très importante et très plaisante : il se compose de différentes phases qui évitent de se lasser. Outre une alternance entre le Lombax et son ami robot (lequel prend enfin une véritable importance), le jeu propose entre chaque niveau l’exploration de systèmes solaires à bord d’un vaisseau. Et vous n’imaginez pas à quel point l’Espace est fréquenté. On trouve des énergumènes un peu partout, et des lunes sur lesquelles se poser pour chercher tel ou tel bonus (un peu à la manière de ce qu’on peut trouver dans
Super Mario Galaxy). Et puisque le Dr Nefarious a des sous-fifres un peu partout dans l’Univers, quelques combats spatiaux viendront étoffer l’affaire, même si on a déjà vu mieux dans le genre (ils ont toutefois évolué depuis l’épisode précédent). Ces segments de jeu confèrent une certaine liberté de mouvement, cassant la linéarité de l’intrigue pour nous permettre de retourner sur des planètes où l’on n'avait pas trouvé tous les bonus qui nous tendaient les bras. Elles sont également accompagnées d’un petit plus, cerise sur le gâteau : un autoradio, composé de quatre fréquences, pour écouter la musique qui vous plaît pendant vos balades. Vous aurez non seulement droit à de la musique, mais aussi des publicités ou des bandes-annonces, voire des émissions à thème, bref du grand n’importe quoi qui fait vivre cet univers déjà bien animé.
Mais où range-t-il tout ça ?
Le fun de cet univers s’étend jusque dans l’arsenal de Ratchet. Outre quelques gadgets et une armure évolutive, un sacré paquet d’armes viendra aider le Lombax dans ses combats contre les machines du vilain Nefarious. Et c’est encore une réussite. À mesure de votre progression, vous pourrez acheter, en plus de votre flingue laser, des armes telles qu’une espèce crapaud qui rote (attendez qu’il ait les joues bien gonflées pour plus d’effet), un robot volant qui répond au nom de M. Zurkon et tire sur tout ce qu’il voit, ou des aiguilles pour générer un champ électrique. Chaque arme possède d’ailleurs différentes fonctions, et il vous est possible d’en changer les couleurs à volonté. Le détail qui tue : avant d’acheter votre arme, vous aurez droit à un spot publicitaire, sur le ton de ceux des années 50.
Insomniac Games nous fait plaisir une fois de plus en ne se limitant pas au nécessaire dans un jeu au contenu déjà bien vaste. Clank, quant à lui, se voit confier de nouveaux pouvoirs lui permettant de contrôler le temps. Si les phases de Ratchet sont de l’action pure, celles du robot demandent un petit effort de réflexion. Pour progresser à travers les salles de la Grande Horloge où il est prisonnier, il devra actionner différents mécanismes, par exemple en se multipliant grâce à un système d’hologrammes. Tout sera alors question de timing entre les moments où il faudra activer ou désactiver les interrupteurs. Des énigmes presque dignes du
Professeur Layton… Et qui nous sortent de la routine guerrière du Lombax.