Test : Killzone 3 - PS3

Killzone 3 - PS3
Partager
Il y a maintenant pile poil 2 ans, Sony sortait son second épisode de Killzone, un FPS bourrin, puissant, affichant une impressionnante montagne de pixels dédiés à l'extermination d'une saloperie de bande d'extraterrestres envahisseurs. On remet le couvert cette année, avec un nouvel opus qui ne fait pas dans la dentelle.
Avant toute chose, apprenez qu'à l'heure où nous écrivons ces lignes, le multijoueur de Killzone 3 n'est pas encore disponible, le test ne se concentrera donc que sur l'aspect solo du jeu. Le multi fera l'objet d'une update du test ou d'un autre article qui aura peut-être pour incidence de modifier la note finale. Ou pas.


Rapide rappel des faits. Les Helghast sont des descendants des humains qui, il y a fort fort longtemps, ont colonisé la planète Helghan. Bon, en quelque centaines d'années, la mutation n'est pas évidente puisqu'ils sont simplement un peu plus blancs que nous et parfois aussi plus chauves. Mais il semblerait que les conditions difficiles de leur planète d'origine leur fournissent aussi une constitution plus robuste que nous, pauvres humains. On remarquera la fascination évidente qu'ont les extraterrestres pour le 3e reich puisqu'ils leur ont gaulé leurs costumes, leur code couleur et leur politique dictatoriale invasive sauce culte de la personne.

Et tes deux yeux brillent toujours autant si j'y fourre mes deux pouces et que j'appuie fort ?

L'histoire de Killzone 3 reprend là où elle s'était arrêtée la dernière fois qu'on avait laissé nos troupes de l'ISA (Alliance Stratégique Interplanétaire). Vous êtes en territoire ennemi et vous venez de mettre fin au règne implacable de Scolar Visari. Maintenant, vous devrez vous frayer un chemin à travers la planète Helghan, ce qui permet de découvrir un peu l'environnement hostile de la planète et surtout de diversifier les décors. Le scénario n'est pas uniquement centré sur les humains puisqu'on peut suivre en parallèle les démêlés politiques au sommet du pouvoir Helghast dont les principaux protagonistes sont un homme résultant de l'union génétique improbable de Staline et de Hitler et une sorte de Goebbels albinos au caractère plutôt axé Iznogoud. Le scénario est un peu cliché, reprenant sans vergogne les recettes des bons gros films de guerre américains de série B. Combattants de la liberté? Check. Une armée de nazis communistes pourris jusqu'à la moelle? Check. Des soldats héros qui ne veulent pas laisser leur pote derrière, un chef dur au langage fleuri et aux ordres non discutables? Check. Vous me direz, si on jouait à Killzone pour son scénario, ça se saurait et s'il n'est pas bien original, il a surtout le mérite d'être un très bon prétexte à une visite touristique du plus bel effet de la planète ennemie. Exit les décors métalliques quelque peu redondants du dernier épisode, dans Killzone 3, vous vous émerveillerez devant la jungle Helghast et sa flore luxuriante, vous greloterez face aux vents tranchants de ses montagnes enneigées, vous travaillerez votre cardio à travers ses tranchées de taules de la décharge géante... Les graphismes, déjà difficilement critiquables dans Killzone 2, sont absolument somptueux, réalisés avec un impressionnant souci du détail.

La plus belle des boucheries

Techniquement, il faut bien avouer que Killzone 3 est irréprochable. La maniabilité a été assouplie, permettant un contrôle plus intuitif qui ravira probablement les adeptes du multi. Vous pourrez même courir et effectuer des glissades pour vous mettre à couvert. Le bestiaire Helghast n'a pas énormément évolué depuis la dernière fois, ce qui mine de rien est d'une logique implacable, ceux-ci n'ayant pas renouvelé de manière significative leur arsenal militaire en quelques mois. Toutefois, on retiendra principalement deux nouvelles unités à affronter. La première est un soldat agile, rapide et à l'armure très résistante dont l'unique but est de se frayer un chemin entre vos rafales pour vous abattre d'un coup de couteau dans la poitrine. La seconde quant à elle a déjà pu être observée maintes et maintes fois à travers les différents teasers du jeu, les fameux Helghast équipés de jet-packs. Le rythme est très soutenu, les charges des ennemis nombreuses, obstinées, inlassables et les explosions omniprésentes. Un vrai boulot a été fait sur l'intelligence artificielle des ennemis. Ils décampent à l'approche d'une grenade assez systématiquement, alternent fréquemment positions de tirs et couvertures et tentent de vous déloger lorsque vous vous planquez comme une fillette... On remarquera aussi l'arrivée d'une arme peu commune dont la principale caractéristique est de faire exploser les ennemis dans un torrent de douleur grâce à une énergie verdâtre. Le travail d'équipe devient plus intéressant puisque vous pouvez soigner vos alliés mais maintenant, eux-même peuvent vous remettre sur pieds lorsque vous flanchez au combat. Mieux vaut ne pas faire trop souvent cavalier seul si vous voulez vous faire réanimer, puisque si vous êtes trop loin de vos équipiers, vous crèverez la gueule ouverte sur le champ de bataille, les derniers mots sonnant à vos oreilles étant ceux de vos frères d'armes, quelques mètres derrière, hurlant : "t'es trop loin mec, on peut pas te sauver!". Si vous abusez de leurs bonnes grâces, il se peut que vos amis, même à proximité, disent "on ne peut plus rien pour lui", signifiant "nan mais mec ça fait 3 fois qu'on te ranime, ce coup-ci tu reprends au dernier check point".

Et on lui pèlera le jonc comme au baillis du Limousin

Ce qu'on appréciera plus particulièrement dans ce Killzone 3, c'est qu'il a su s'inspirer intelligemment de ses concurrents sur la mise en scène et ça c'est un gros plus. On est pas encore au niveau immersif d'un Modern Warfare, mais l'on sent que la réalisation a été soignée pour nous mettre au cœur de l'action. Les exécutions à la main ont été diversifiées et on ne fait pas vraiment dans la dentelle, à base de pouces dans les yeux, de crânes fracassés contre le mur et autres plantages astucieux de couteaux de chasse. Plus de mise en scène donc, et plus de gameplay "exotique", puisque vous serez appelé à piloter à toute berzingue et à dégommer tout ce qui bouge dans la neige, vous retrouverez l'exo-squelette qui vous attendait sagement depuis le dernier épisode et même un vaisseau spatial pour se la jouer Star Wars le temps de quelques scènes sympathiques. Si la descente de la piste noire dans les montagnes a franchement de quoi faire frissonner puisqu'il faut à la fois maîtriser l'engin et le tir, les scènes où vous n'êtes que tireur sont, malgré une réalisation impeccable, un petit peu simplistes. S'emparer du jet-pack, équipé de sa mitraillette, est aussi plutôt rigolo, même s'il propose plus de faire de grands sauts que de vraiment voler. Le souci d'un tel outil est qu'on peut supposer qu'en multijoueur, le manque de maniabilité du bouzin peut faire de nous une sorte de cible morte pour les ennemis. Le fait est que toutes ces phases, disséminées avec parcimonie dans le scénario, permettent de diversifier les gameplays et ainsi d'éviter la lassitude due à la redondance des combats. D'ailleurs, et c'est selon moi le plus gros défaut du soft, il est diablement trop court. 6 heures pour tout boucler, sachant que votre serviteur est tout de même une quiche qui met plus de temps que les autres à aller au bout des jeux, c'est extrêmement peu. Attention, la phrase qui suit n'est pas un spoil mais POURRAIT s'y apparenter. Je m'apprête à donner mon avis sur la fin du jeu. Je ne vais pas raconter la fin, juste donner mon avis sur celle-ci. Si vous ne voulez pas le connaître, ne lisez pas les trois prochaines phrases en italique. Sans mauvais jeu de mot, la fin nous laisse sur notre faim. On se demande parfois qu'est-ce qui passe par la tête des développeurs de se dire "tiens, on va les laisser là-dessus". Très énervant.
Killzone 3 propose aussi de se jouer au move et au pad. Ce que l'on pensait de prime abord se révèle confirmé : ce type de gameplay n'apporte pas vraiment grand chose hélas en l'état. La précision au move est agréable, c'est un fait, mais difficile d'être précis dans ses déplacements avec le controler. On lui préférera donc le gameplay manette pour l'instant. Pourquoi pour l'instant? Car nous n'avons pas eu l'occasion de tester l'accessoire fusil qui sortira avec le jeu, or il semble que les premiers échos sur sa prise en main soient très positifs, alors pourquoi pas? Et comme tout seul c'est bien, mais à deux c'est mieux, on ne saura que trop féliciter les studios Guerillas d'avoir pensé à inclure la campagne jouable à deux en écran splitté. Dernière option, pour les élus : la 3D. Les démonstrations faites lors des salons, il faut l'avouer, étaient plutôt bluffantes, pourtant, difficile de savoir ce qu'elles valent dans la longueur dans le jeu. Pourquoi me demanderez-vous ? Eh bien parce que GameHope est un magazine de pauvres, tenu par des mecs très pauvres, et rédigé par des gars encore plus pauvres. Alors vous l'aurez deviné, nous n'avons pas d'écran 3D. Déjà qu'on ne sait pas ce qu'on va manger demain, vous comprenez...

Update:
Lire le dossier sur le multijoueur de Killzone 3
Killzone 3, sans grande surprise, s'impose comme une référence FPS sur PS3. Techniquement irréprochable, il a su mûrir grâce à une meilleure mise en scène, à une plus grande diversité des environnements et des différents gameplays. On lui reprochera tout de même une beaucoup trop courte durée de vie solo, heureusement rattrapé par la coop en écran splitté.
07 février 2011 à 03h37

Par

Points positifs

  • Graphismes toujours impressionnants
  • Diversité des décors
  • L'I.A. alliée et ennemie
  • La coop en écran splitté

Points négatifs

  • Durée de vie trop faible en solo (entre 5 et 6h de jeu)
  • Certains gameplays pas assez poussés (jet pack, vaisseau spatial)
Revenir en haut