Alors qu’ils vivaient tranquillement comme des jeunes de leur âge et ne demandaient rien à personne, Aden et Sonia sont frappés par une mystérieuse malédiction : l’âme de la demoiselle se retrouve enfermée dans le corps de son ami. En outre, les voilà qui se réveillent sur une île sensiblement différente de la leurs où ils ne connaissent personne. Heureusement, les habitants de Fenith sont très sympathiques (surtout le curé qui semble particulièrement attiré par le jeune héros…) et les accueillent à bras ouverts, leur proposant même de leur prêter une maison inhabitée le temps de leur séjour. Entre deux conversations avec les villageois(es), Aden et Sonia tenteront de faire la lumière ce qui leur est arrivé.
Rune-away : a life adventure
Rune Factory Oceans n’est en fait pas un RPG classique puisqu’il lorgne allègrement du côté de la simulation de vie. Pour progresser, il faudra donc se lier d’amitié avec les personnages en leur parlant régulièrement, leur offrant des cadeaux, en acceptant les quêtes qu’ils proposent ou en n’oubliant surtout pas leurs anniversaires. Car le jeu se déroule en temps réel lorsque le joueur se trouve sur la map (le temps est mis sur pause lorsqu’il se trouve dans un bâtiment) : on avance au fil des jours, des saisons, des années. On jette très souvent un coup d’œil au calendrier se trouvant dans la maison d’Aden, histoire de se rappeler que l’épicerie proposera des soldes demain, que le marché se déroule tous les jeudis ou que le festival du début de l’été prendra place mardi prochain. Bien entendu, le temps a une influence directe sur notre héros, car si on ne l’envoie pas se coucher le soir, il s’évanouira au bout d’un moment et se réveillera le lendemain très fatigué et atteint d’un bon gros rhume. Bref, une vie paisible bien remplie.
Mais il ne faut tout de même pas se changer en vieux beauf qui passe son temps à draguer tout ce qui bouge (il est d’ailleurs possible de se marier malgré le fait que le héros doive tourner autour des, à vue de nez, 14 ans) lorsqu’il a un petit coup dans le pif. Il est ainsi possible de monter sur le dos d’Ymir, le golem géant, pour explorer les mers alentours afin de dénicher des îles en friche. C’est là que l’aspect action prend le dessus, Aden devant faire face à la multitude de monstres se trouvant sur les lieux. Les combats se passent en temps réels et se déroulent tous de la même manière puisqu’il faut principalement spammer le bouton d’action pour que le héros, armé de l’arme de votre choix, attaque. Une fois le terrain dégagé, il sera alors possible d’y créer des cultures en plantant des graines invoquées grâce à une baguette spirituelle.
Atelier Factory : un océan de possibilités
Mais hors de question de salir vos belles petites mimines en ramassant des patates, vous allez envoyer vos sous-fifres à votre place, à savoir vos monstres. Car oui, il est également possible de copiner avec les bestioles qui ont tenté de vous tuer. Pour se faire, rien de plus facile puisqu’il suffit de les câliner avec une brosse spécifique ! Une fois ces petites boules de poils sous votre emprise, il vous sera alors possible de choisir à quoi elles serviront : vous accompagner dans un donjon afin de vous défendre, entretenir vos cultures ou rester à l’étable afin de s’occuper des matières premières comme le lait ou les œufs. Le tout, c’est d’aller souvent les voir pour les brosser et leur laisser de la nourriture afin qu’ils n’organisent pas une mutinerie dans votre dos. Le golem est également bien utile puisque, outre vous balader sur l’eau et renfermer une étable à monstres, il peut sortir des îles et des trésors de sous l’eau ainsi que se battre contre des monstres sous-marins à grand coups de poings dans la face.
Vous l’aurez compris, il y a de quoi faire sur la sympathique île de Fenith. Mais ce n’est pas tout car Aden, décidément très doué de ses mains, peut également accomplir de multiples tâches tel que mijoter de bon petits plats afin de restaurer ses PV ou forger de nouvelles armes. Mais pour s’adonner à l’artisanat, il n’y a pas de secret : il faut aller dénicher les ingrédients nécessaires sur les diverses îles alentours. Il faut néanmoins faire attention à la santé du héros lorsque l’on se met à fabriquer des objets car sa barre de points runiques diminue lorsqu’il est en action. Heureusement, plus il s’adonne à la tâche et plus le coût en points se réduit. Bref, le joueur est libre de vivre sa vie comme bon lui semble puisque le titre s’adapte au rythme de chacun. Il est ainsi possible de passer 30 heures à pêcher des truites saumonées sans progresser un brin dans l’histoire. Autant dire que les moins patients n’y trouveront pas leur compte, le tout pouvant être parfois extrêmement lent, comme par exemple pendant les premières heures du jeu…
Et tu plantes, plantes, plantes, c'est ta façon de jouer...
D’un point de vue technique, le jeu souffle un peu le chaud et le froid. D’un côté, nous avons des musiques qui s’adaptent parfaitement au contexte (douces lorsque l’on bulle, plus rapides pendant les combats…) avec des textes en français et des doublages dans l’ensemble réussis – même s’ils ne sont disponibles qu’en anglais, et d’un autre côté nous avons des graphismes pas franchement dignes d’une PS3, même si le côté manga-esque hyper coloré atténue tout de même un peu la chose. Mais les deux gros points noirs ne proviennent pas de là. Il y a tout d’abord la caméra, impossible à déplacer soi-même (il est seulement possible de la replacer derrière le héros) et qui prend parfois des angles un peu douteux, surtout en combat, faisant de temps à autres sortir les ennemis du champ de vision. Et il y a ensuite (et surtout) l’interface franchement mal fichu et inutilement complexe, le joueur pourra d'ailleurs y passer quelques heures à suer en essayant de tout comprendre. Dommage.