Test : GTA Liberty City Stories - PSP

GTA Liberty City Stories - PSP
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« Comment transposer l’univers énorme d’un GTA sur une petite PSP innocente ? » Tel était le problème exposé aux gars de chez Rockstar Leeds, et à défaut d’être fortiches en maths, les bougres peuvent sans vergogne se la péter en répondant simplement par un « comme ça », montrant du doigt leur dernière œuvre, GTA : Liberty City Stories.
Ayé, il est là… Superman ? Non. Zorro ? Non plus. Duke Nukem Forever alors ? Ah quand même pas, je parle du nouveau GTA, vous savez, celui sur PSP. Bref, imaginez jouer à un vrai GTA en 3D dans vos WC, bénéficier d’une qualité graphique et sonore jamais vue sur console portable, et le tout dans un soft qui est à des années lumière d’un pauvre portage exempt d’intérêt. Oui donc, les quelques incongrus qui osaient enterrer vivant ce GTA : Liberty City Stories doivent désormais se taire, et quant à ceux qui recherchaient en vain la première bombe atomique de la PSP, ils peuvent se réjouir, Rockstar Leeds leur a pondu un œuf d’or massif.

Back to Atlantic City… euh Liberty City !

Portant en sous-titre « Liberty City Stories », le titre de Rockstar a le mérite de calmer les pulsions des le départ : l’intrigue et tout le jeu portent sur la seule ville de Liberty City, connue pour son extrême violence et ses gangs qui la régissent. On est bien sûr tous déçu de retourner dans la ville que l’on arpentait dans GTA III et tous auraient préféré un épisode 100% pur beurre dans une nouvelle contrée. Mais il faut quand même prendre en compte que les développeurs se devaient de sortir ce GTA le plus vite possible (il était même prévu pour le line up de la PSP), dès lors avaient-ils le temps de réfléchir à un épisode totalement indépendant des autres ? Et surtout est-ce que tout ceci n’aurait pas rendu la série totalement incohérente avec ses retours dans le passé, puis le présent avec un autre larron, puis le futur pour le passé avec encore un autre gus inconnu ?… Il ne faut pas non plus oublier le fait que GTA Liberty City Stories est un jeu PSP, portable donc, et qu’il faut donc être un peu plus souple lors de sa comparaison avec les épisodes consoles, c’est la moindre des choses. Car Rockstar Leeds auraient très bien pu pondre un pauvre jeu étant une copie conforme de GTA III sans réelle nouveauté, un peu comme la majorité des portages PSP du moment, mais heureusement ce ne fut pas le cas, tout a été soigné et repensé, en passant notamment par le scénario.

On aura donc la joie de contrôler Antonio Cipriani, dit « Toni » dans ses frasques mafieuses avec son boss Salvatore Leone (que l’on tue dans GTA III). Le jeu prend place 3 ans avant GTA III, ce qui fait que l’on retrouvera avec plaisir la très grande partie des personnages du premier opus de la série sur PS2, on dessoudera même des persos célèbres... La ville de Liberty City est aussi parfaitement conservée, tout en bénéficiant de quartiers et routes nouvelles, alors que par exemple le Callahan Bridge qui reliait l’île de Portland à Staunton Island n’est pas encore construit, tout comme le réseau de tunnels. Ce qui fait qu’on pourra à la place prendre le ferry pour se déplacer, ce qui n’existait pas dans GTA III. Rockstar Leeds a pour une fois revu nettement sa copie à la hausse puisque des tas de nouveaux véhicules ont été ajoutés à Liberty City (dont les motos), tout en gardant les anciens.

Pas du nouveau GTA, mais du vrai GTA

La principale peur qui réside dans un titre de la sorte adapté sur une console portable reste indéniablement sa maniabilité, si on sent vraiment le jeu, ou alors qu’il faille avoir la souplesse du dalaï lama pour profiter des immenses combinaisons qu’offre le jeu. Et c’est la seconde option qui prédomine, la maniabilité est moyenne faute à l’ergonomie douteuse de la PSP. Par exemple, il faudra presser simultanément L1 et la gauche de l’analogique pour voir la voiture de côté, ce qui fait qu’on ne peut pas se diriger tout en regardant, ce qui rend les gunfights en voiture assez fouillis. C’est d’ailleurs un cas de figure similaire pour les armes, car désormais on les change grace aux touches directionnelles, ce qui rend impossible de changer d’arme en bougeant (sauf si on a 15 doigts). On ne peut plus aussi se baisser pour mieux viser, ni avancer en visant manuellement. Grimper aux murs comme CJ ? Laissez tomber. Faire des roulades ? Oubliez aussi. Certains petits plus de San Andreas ne sont pas de la partie, comme le fait d’exploser une voiture en une balle en tirant sur son réservoir, mais bon, au moins on peut tirer dans les pneus.

L’atmosphère GTA est donc au rendez-vous, et les habitudes que l’on a pu prendre grâce aux divers épisodes de changeront pas avec cet opus. Le jeu s’organise donc toujours en missions qui font évoluer l’histoire, mais bien sûr, tout un tas de boulots annexes s’offrent à vous. Parmi les nouveautés s’ajoutant aux classiques (Policier, Pompier, Taxi, Ambulancier…) on retrouvera la possibilité d’être éboueur (Ouah…) ou vendeur en concession. La durée de vie est donc infinie, et de nombreuses fanfaronnades ont été ajoutées, comme des sauts uniques, des défis… Tout a été fait pour qu’on ne s’ennuie pas une seconde, et le défi est largement réussi, même en se baladant à pied on prend du plaisir, en prenant le métro ou en écoutant les conversations des badauds, qui sont d’ailleurs très nombreux en ville contrairement à ce qu’on a pu lire un peu partout. Mais malheureusement, le jeu est beaucoup moins complet que San Andreas, Toni ne peut pas s’habiller dans des magasins (seuls quelques costumes sont disponibles à la façon d’un Vice City), il ne peut pas non plus tunner des voitures ou se nourrir dans les fast-food, ni même nager, et aucune jauge de graisse, de force ou d’habilité aux armes n’est présente. Par contre la police est d’une agressivité extrême, les étoiles se collectionnent comme des poils pubiens et ces bougres n’hésitent pas à vous balancer des herses au cul et à barricader toute la ville pour vous voir en taule.

Petits meurtres entre amis

Il était capital pour la PSP que ses jeux soient tous jouables à plusieurs via le Wifi, comme c’est le cas sur DS, et le défi est donc relevé dans ce GTALCS. Car non content de leur « mode multijoueur » de GTA San Andreas l’équipe de développement nous a donc gracieusement offert pas moins de 7 modes de jeu en Wifi reprenant les grands principes du genre. Ainsi, le Liberty City Survivor représente un deathmatch normal, par Get Stretch il faut entendre un classique mode « capturer le drapeau », Tank for the Memories est un dérivé du « tous contre un », Protection Racket vous permettra soit de défendre, soit d’attaquer une base. On retrouve aussi la course par checkpoints Street Rage, la chasse à l’homme par The Hit List et enfin The Hedding List consiste à voler le plus de voitures possible. Et vous pourrez ajouter à tout ça des bonus bien connus afin de pimenter les parties, la classe. Pire même ! Puisqu’on pourra jouer par équipes de gangs, sans pitié à s’éclater la cervelle comme des bêtes, et jusqu'à 6 ! Lâchés comme des fauves dans la ville, pour faire couler l’hémoglobine avec passion ! C’est marrant quand même, GTA à plusieurs, ça rend fou.

La plus belle pour aller danser

Graphiquement, GTA Liberty City Stories établit une nouvelle référence sur toutes les consoles portables confondues, rien que ça. Il regorge d’éléments empruntés à chacun des épisodes et de nouveautés bien ensemencées, comme par exemple les reflets sur les véhicules qui n’étaient présents que sur PC, les divers effets flous à la Vice City, l’impression de vitesse à la San Andreas, et des originalités comme la neige qui tombe. La distance d’affichage est très correcte, et la vitesse d’animation est bluffante. Mais du côté des textures pures, le jeu se situe un minuscule cran en deçà de GTA III, ce qui est quand même assez impressionnant pour une console portable. Les personnages sont d’ailleurs mieux modélisés que sur l’épisode PS2 (du moins leur visage) au point que les développeurs ont pu se permettre de réaliser des zooms extrêmes lors des cinématiques, sans pour autant que le joueur soit choqué par une bouillie de pixels rutilants, cte classe. Les seules choses que l’on peut regretter résident dans le cruel manque de polygones sur certaines voitures, et surtout dans les divers bugs graphiques du jeu (pas de bruit de moteur lors des premiers mètres en voiture ou en moto, radio qui continue quelques secondes après qu’on ai quitté un véhicule, route qui apparaît en retard…), de plus, les temps de chargement sont assez longs et il arrive même que le jeu freeze environ une seconde quand on monte dans un véhicule, un peu à la manière de Virtua Tennis World Tour.

GTA oblige, la bande son est d’une efficacité diabolique, entre les radios bien connues qui diffusent des tubes et autres émissions à longueur de journée, avec des artistes toujours aussi célèbres (DMX, Redman…) et la possibilité d’écouter ses propres mp3 en conduisant grâce à un petit logiciel qui convertira vos pistes issues d’un CD dans le format adéquat, ainsi, on peut se créer sa propre radio ! Toujours dans les radios, une petite nouveauté agréable prend place dans GTALCS, il s’agit d’interruptions pour des flashs spéciaux (même si cela existait déjà dans les autres épisodes, en beaucoup moins développé) qui relatent des faits que Toni vient d’accomplir en mission par exemple, et avec une forte connaissance de l’anglais on peut comprendre certains détails subtils pour la suite de l’aventure, on peut alors être sur que cette idée sera reprise pour les futurs épisodes, quelle que soit leur plate-forme. Et ceci reflète à merveille ce GTALCS, les intentions des développeurs, qui n’étaient pas de juste plaquer un GTA sur portable, mais d’essayer d’adapter le jeu à la console, et non l’inverse, et ça change tout.
Moi, j’aime tuer des gens dans la rue, voler des voitures, me foutre de toutes les règles et autre éthique de la société, j’adore magouiller avec des politiques, prendre des prostitués une par une, laminer les forces de l’ordre, et m’habiller en cuir le samedi soir. Non je ne suis pas Monsieur Sarkozy, mais juste en pleine partie de GTA : LCS dans mes toilettes. Que dire de plus mis à part « jetez-vous dessus comme une vieille se jette sur le dernier album collector d’Adamo ».
14 décembre 2005 à 22h39

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Points positifs

  • Les graphismes
  • L'ambiance

Points négatifs

  • La jouabilité
  • Les bugs
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