Test : NARUTO Shippuden : Clash of Ninja Revolution 3 - Wii

NARUTO Shippuden : Clash of Ninja Revolution 3 - Wii
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Devinez qui revient après trois ans d’entraînement intensif ? Oui, c’est bien lui, Uzumaki Naruto, dans un jeu au nom inutilement long : Naruto Shippuden Clash of Ninja Revolution III European Version. C’est donc le moment de lui poser la question : « Wesh, quoi de neuf ? »

(Je vous l’accorde, on a déjà vu mieux comme problématique)
En effet, ce n-ième numéro de la série peut offrir des doutes sur son contenu : est-ce qu’il a vraiment changé depuis le dernier ? Pour la majeure partie du jeu, non. Même gameplay (à la fois simple à prendre en main et dur à maîtriser entièrement, reposant sur le timing), mêmes graphismes, jusqu’à recycler les arènes sans y retoucher, mêmes modes de jeu, les missions (du mode « missions », pas du scénario) étant souvent identiques d’un épisode à l’autre. Il y a d’autres choses qui changent légèrement : en combat, nous avons enfin droit aux voix japonaises, donc aux noms japonais des jutsu, même si les voix américaines restent présentes dans les menus et les cinématiques. La façon de déverrouiller les personnages et d’autres éléments se fait maintenant par un système d’achats (plutôt chers) à l’aide de points gagnés en combat. Et surtout, les personnages ont enfin évolué pour avoir le skin et les jutsus de Shippuden, absents lors du précédent jeu à cause de l’avancée de la série en Europe. Ce qui implique également que le scénario, cette fois-ci, suit la trame de Naruto Shippuden que tout le monde connaît.

« J’ai un scénario »

Oui, ça y est, les joueurs européens peuvent revivre la véritable aventure de Naruto telle qu’ils l’ont lue ou vue à la télé. Joie, bonheur et petites fleurs, on va enfin oublier la frustration causée par le scénario hors-série du jeu de l’année dernière et passer de longues heures à partir à la poursuite de Sasuke pour le ramener au village. Oui… sauf que non. Après seulement deux heures de combats (moins si on zappe les cinématiques à vomir, en anglais et animées à la va-vite), le mode scénario s’achève sur (attention, spoiler) la guérison / résurrection de Gaara une fois celui-ci délivré des griffes de l’Akatsuki. On n’a donc droit qu’au tout début des aventures de Shippuden, malgré le fait qu’elles soient bien plus avancées en France dans la version papier du manga. Un autre défaut est que de nombreux raccourcis sont empruntés, ce qui rend l’enchaînement des combats et leurs enjeux dramatiques totalement incompréhensibles pour qui n’aurait pas suivi le manga.

« J’ai plein d’amis »

L’éventuel intérêt du jeu ne se trouve donc pas dans son mode histoire : cherchons-le ailleurs. Peut-être dans son nombre de personnages à déverrouiller ? Vous commencez avec 8 combattants seulement, pour en trouver 40 si vous prenez la peine d’aller jusqu’au bout. Certains, comme Ino, ont disparu de la liste, probablement parce qu’ils n’interviennent pas pendant cette période de l’histoire. D’autres, comme Asuma qui était légèrement cheaté, ont vu leurs compétences rééquilibrées. Certaines attaques ont changé, y compris pour les techniques secrètes, et une position permet de se mettre en garde pour contre-attaquer férocement si on reçoit un coup, étoffant l’aspect stratégique des combats (très lié au timing des attaques), ce qui parvient à rendre le jeu encore plus captivant qu’avant malgré sa faiblesse scénaristique. On s’étonne d’ailleurs que les personnages de la suite de l’histoire soient déblocables (Saï, Yamato, Hidan, Kakuzu, Sasuke, Orochimaru, etc.), sans que cela donne lieu à un nouveau scénario jouable, qui s’achèverait autour du volume 38 sorti chez nous il y a pas loin d’un an.

« J’ai un mode online. »

Pour certains, le véritable intérêt du jeu ne sera pas non plus dans la grande quantité de personnages à obtenir. Du moins, pas sans la combiner à la grande nouveauté de la série : le mode online, enfin disponible dans notre version. Rien de révolutionnaire dans son principe : affronter des joueurs du monde entier (ou de l’Europe entière ?), gagner des points dans le classement, dans des combats à un ou deux persos. Petit bémol : par moments, de gros temps de latence viennent perturber les combats, empêchant de placer une technique secrète ou entraînant une défaite qui n’aurait pas eu lieu en local. De ce point de vue, un Tatsunoko VS Capcom s’en tire mieux. Heureusement, ce n’est pas le cas à chaque fois et la plupart des parties se déroulent sans accroc. En revanche, on tombe parfois sur un adversaire peu honnête qui se déconnecte juste avant de recevoir une patate assassine : il ne perd pas ses points au classement, et vous n'empochez pas les vôtres.
Naruto bidule machin-chouette 3 confirme donc les impressions que nous avions eues lors du 2. À savoir, que la série est l’une des meilleures adaptations des aventures du blondinet en jeu vidéo (de combat), son gameplay étant plus stratégique que supposé à première vue. Si le scénario est dix fois trop court, en revanche on passera beaucoup de temps à débloquer chacun des 40 personnages, notamment grâce au mode missions qui permet, entre autres choses, de se refaire quelques combats n’apparaissant pas dans le scénario (lequel couvre les volumes 29 à 32 du manga, soit dit en passant). Peut-être cet épisode n’apporte-t-il que trop peu de nouveautés par rapport au précédent, rendant l’achat moins intéressant pour qui se serait procuré celui-ci, à moins d’avoir absolument envie de jouer avec les nouveaux personnages et de s’essayer à un mode online pas toujours bien géré. Si ce n’est pas le cas, c’est une acquisition qui vaut le coup pour tout bon fan de Naruto.
14 juin 2010 à 18h01

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Points positifs

  • 40 personnages
  • Voix japonaises en combat
  • Nouveau mode online

Points négatifs

  • Scénario de 2h seulement
  • Cinématiques fades et en anglais
  • Latences dans les combats online
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