Test : Mirror's Edge - Xbox 360

Mirror's Edge - Xbox 360
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Après avoir bavé pendant des semaines sur les vidéos du titre développé par DICE pour le compte d’un Electronic Arts qui prend des risques pour une fois avec un jeu qui propose un gameplay totalement novateur, nous avons enfin la possibilité de prendre en main la jolie Faith, héroïne d’un jeu dont l’inspiration vient des fameux banlieusards français, les Yamakasi. Un monde paranoïaque s’offre à nous, Big Brother is Watching You !
Le monde de Faith n’a rien de très marrant avec des multinationales surpuissantes qui contrôlent les communications, qui observent tout le monde et tout le temps. Heureusement, tels les chevaliers modernes, les runners sont là pour maintenir un peu de correspondance discrète et maintenir un semblant de liberté. Mais pourquoi Faith, petit bout de femme, se transforme-t-elle en énervée gesticulant entre les buildings de cette ville maudite ?

La frénésie pour seule solution

Faith est une rebelle depuis sa plus tendre enfance. Alors que sa sœur entre dans la police pour servir la population, notre jeune héroïne ne conçoit le service de ses congénères qu’à travers une seule mission, celle de faire parvenir le courrier à l’abri des regards inquisiteurs des entreprises qui ont pris le pouvoir sur notre belle planète. Pour cela, une seule solution : devenir un de ces runners, facteurs clandestins des temps modernes ayant pour seul solution de leur mission de passer là ou le commun des mortels ne se frotterait pas au risque d’une mort violente. Elle choisit donc les toits des bâtiments pour aire de jeu. Pour elle, sauter ou virevolter entre deux précipices devient plus qu’un travail mais un mode de vie jusqu’au jour où ce sera aussi pour sauver sa peau et celle de sa sœur. Appelez sur une tentative de cambriolage d’un responsable politique, la jeune policière se trouve mêlée à une sombre affaire d’assassinat. Faith, alertée par l’affaire, se rue à son secours. C’est le point de départ d’une fantastique aventure sur les toits de la ville.

Dès le départ de l’aventure vous comprendrez que vous n’êtes pas face à une énième production qui propose un gameplay classique. Les vidéos ne nous ont pas trompés, l’expérience est inédite pour un jeu de plate-forme en vue subjective qui nous propose pour la première fois la sensation d’un jeu abouti et d’une fraîcheur que l’on n’attend pas d’un éditeur comme Electronic Arts pourtant si souvent décrié. Vous allez sauter, glisser, le funambulisme n’aura plus de secret surtout que le gameplay va vous obliger à une frénésie rarement atteinte dans un jeu d’action.

Les premiers pas sont une gifle ludique

La prise en main peut surprendre les premières minutes avec une disposition des touches un peu particulière mais cela ne durera moins longtemps que la surprise qui vous attend avec cette galette qui sent bon l’épiphanie ludique. Cette prise en main ne pose donc aucun problème surtout que pour trouver votre chemin et rendre le jeu plus dynamique les développeurs ont eu l’excellente idée de nous proposer le runners vision. Cela consiste en une aide qui vous présente la direction à prendre à travers un coloris rouge d’une petite section (pas toujours du plus bel effet graphique par ailleurs). Le fait de savoir en permanence l’endroit vers lequel on va se diriger apporte un gameplay bien plus dynamique qui si l’on avait du tâtonner pour trouver le bon chemin. Heureusement d'ailleurs car les pièges sont déjà très nombreux et l’on recommence déjà assez souvent certains passages par la petite surprise qui nous attend après un saut, après un recoin. Le titre joue totalement sur une orientation plate-forme à l’ancienne avec des passages où l’on doit être particulièrement précis.

Le point fort du titre n’est pas uniquement dans le passage d’une zone à une autre. C’est l’ambiance dans laquelle cela se déroule. Un mélange de paranoïa de voir des policiers surgir avant que l’on puisse atteindre l’autre toit. Et pour renforcer cela DICE n’a pas hésité sur la puissance de vos ennemis qui sont surarmés, suréquipés. En un mot, la fuite est votre meilleure arme. Faith peut désarmer ses adversaires et s’emparer des armes. Mais la manœuvre n’est possible que dans le cas d’un tête à tête car elle est fragile et il ne faudra pas beaucoup de balles pour qu’elle décède. Alors on préfère toujours la fuite à l’affrontement. Les phases de FPS sont de surcroît pas ce qui se fait de mieux dans le jeu et l’on y passe avec l’envie que celles-ci s’achèvent pour continuer à s’envoler sur les toits.

Une réalisation orientée gameplay

Si dès les premières minutes le dépouillement des buildings et des environnements marque le joueur par un cri de joie, il faut dire qu’à force ils finissent par lasser un peu car on a un peu l’impression de toujours parcourir les mêmes zones. Les intérieurs sont même parfois vilains. Mais c’est un prix à payer pour offrir un gameplay aussi dynamique et rapide. Trop de détails auraient de toute façon été superflus car on n’a pas le temps de les admirer lorsque l’on a à ses trousses un hélicoptère qui balance des pruneaux ferreux comme autant de confettis au mariage de l’autre cousin que l’on n’aime pas. En revanche les effets visuels se distinguent pour renforcer l’imprégnation dans cet univers. Lorsque l’action devient complètement folle, un effet bleuté apparaît en particulier lorsque l’on veut désarmer un assaillant. On pourra toujours regretter un peu plus de diversité mais l’essentiel est préservé, le plaisir de jouer au dépend d’un excès graphique.

La réalisation sonore quant à elle est tout simplement extraordinaire. Encore une fois, Mirror’sEdge fait dans le parti pris du plaisir et uniquement ! La musique qui ponctue vos actions vous plonge dans un état de stress, pas grâce à des effets macabres comme on pourrait le voir dans un Silent Hill, mais dans une forme plus dynamique qui vous entraîne toujours plus loin dans la frénésie d’évasion. Les voix sont aussi du même acabit avec des interventions toujours à propos et surtout une aide précieuse de votre cerbère qui vous indique les chemins à prendre pour fuir les renforts policiers. Un must pour vous plonger dans un jeu surtout que le style moins marqué par rapport à un survival horror a du demander beaucoup de travail et d’essais aux programmeurs, chapeau les gars, on en redemande.

Un univers imparfait

On a déjà abordé les phases de gameplay qui sont très largement un ton en dessous de ce que nous proposent les phases de plate-forme. DICE a clairement orienté son jeu vers la fuite. Toutefois, un effort non surhumain aurait pu être apporté surtout que les combats au corps à corps ne sont pas excellents et surtout évitez de vous prendre pour Dante, Faith ne peut rivaliser face à plusieurs assaillants. Autre point qui risque de rebuter les joueurs, c’est le principe de la course aux obstacles car elle intègre un point ludique qui peut agacer, la chute fatale et de recommencer les missions à plusieurs reprises. C’est un parti pris, on adhère ou pas. Ce type de gameplay apporte aussi un autre écueil, celui de la linéarité du jeu. Vous avez un chemin et un seul pour parvenir à la zone suivante. Dans l’absolu ce n’est pas vraiment gênant mais cela nuit gravement à une éventuelle rejouabilité car une fois les pièges connus, le titre perd un peu de sa saveur. C’est d’autant plus ennuyeux que la durée de vie n’est pas très longue.
Mirror’s Edge n’est pas exempt de reproches mais il est aussi le titre le plus frais de cette fin d’année proposant un gameplay novateur pour un jeu de plate-forme en 3D tout en utilisant les ingrédients de ce qui faisait le succès de ce genre dans les années 90, gameplay basé sur la précision. Si vous y ajoutez une ambiance à couper le souffle, nous vous conseillons vivement l’essai de ce jeu. Toutefois, un carton rouge pour Electronic Arts avec le pack de missions supplémentaires qui coutera 10 euros, on aurait apprécié la gratuité pour rallonger une durée de vie un peu faible.
12 décembre 2008 à 16h37

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Points positifs

  • Une réalisation sonore magnifique
  • Un gameplay jouissif
  • La nouveauté du gameplay
  • Le risque pris par Electronic Arts

Points négatifs

  • Le pack mission à 10€
  • La linéarité
  • La durée de vie
  • Des décors trop semblables
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