Preview : El Shaddai : Ascension of the Metatron - Xbox 360

El Shaddai : Ascension of the Metatron - Xbox 360
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Récemment annoncé pour l’Europe sous la distribution de Konami, El Shaddaï : Ascension of the Metatron nous a été présenté pour une preview il y a quelques jours. Entre gameplay lourdingue et créativité graphique, le titre trouve-t-il un bon équilibre ?
El Shaddaï, c’est l’histoire de sept anges qui, jaloux de la façon de vivre des hommes, décident de quitter le Paradis pour vivre parmi eux. Ils construisent la Tour de Babel et provoquent la colère de Dieu. Enoch, héros du jeu, pour protéger l’humanité de son courroux, propose à Dieu d’aller lui-même déloger les sept anges déchus de leur forteresse pour les ramener à la maison. Aidé par Lucifer (qui n’était pas encore lui-même un ange déchu), il se lance donc dans une épopée hallucinée en affrontant des créatures humanoïdes qu’on aurait peine à identifier à la lecture de l’Ancien Testament. D’ailleurs, rien ne sert vraiment d’être bercé dans la religion, sinon pour comprendre d’où viennent les noms des personnages, car le scénario n’est que très lointainement inspiré des récits du Livre d’Enoch. On remarque bien d’autres influences (un niveau à moto rappelle Final Fantasy VII ou le dernier film Tron, et le boss de ce niveau est un robot façon Transformers), et la représentation graphique est bien trop libre pour qu’on cherche à établir un rapport étroit avec les écrits d’origine.
Imaginez : Lucifer (qui sert à la fois de narrateur et de point de sauvegarde) est un golden boy toujours accroché à son téléphone portable, en costard, comme on pourrait en trouver dans les jeux Yakuza. Les Nephilim, enfants issus du croisement entre les hommes et les anges qui passent leur temps à s’entre-dévorer et à grossir, sont des espèce de quenelles géantes sur pattes. Le héros est un Chevalier du Zodiaque qui perd des bouts de son armure à chaque fois qu’il prend un coup (un système qui remplace habilement la barre de vie pour épurer l’écran de jeu, et qui est aussi appliqué sur les ennemis). Les designers ne semblent s’être fixé aucune limite dans leur créativité, quitte à adopter un style moins populaire. La personne en charge du projet est Sawaki Takeyasu, qui était lead character designer sur Ōkami. Certains passages s’en ressentent, mais d’un niveau à l’autre le style adopté peut varier pour proposer quelque chose de totalement différent, chaque niveau étant modelé selon les envies de l’ange déchu qui en a le contrôle. Ce qui frappe, c’est l’aspect globalement épuré, qui contraste parfois avec un arrière-plan très détaillé. Les éléments de décor vont à l’essentiel, souvent en n’affichant que des nuances de couleur.
Si l’aspect graphique est indéniablement travaillé, le contenu du jeu semble moins dense. Bien sûr, on n’en a eu qu’un aperçu, mais tout de même sur plusieurs niveaux. Et si la tendance se confirme, El Shaddaï risque de n’être rien de plus qu’un long couloir qui n’en finit pas. Le principe est simplement d’avancer, de battre les ennemis qui se présentent, et de reprendre sa route. C’est à peine si un mécanisme demande de temps à autre de dévier de son chemin (par la seule voie possible) pour ouvrir un passage un peu plus loin. Mais sans contrôle de la caméra, on n’a jamais l’impression d’avoir à chercher son chemin. Le joueur ne dispose donc d’aucune véritable liberté de mouvement dans cet univers certes original, mais qu’on ne peut explorer à sa guise. La variation se trouve donc dans les différents styles proposés, et dans une alternance entre 2D et 3D.
Et il n’y a pas que le parcours qui soit répétitif : les combats sont basés sur le timing, un seul bouton sert à frapper, qu’il faut marteler pour sortir des combos. Trois armes peuvent être récupérées sur les ennemis en combat, avec différents attributs (corps à corps, à distance, ou puissante) et quelques coups chargés qui font mal, mais comme le jeu est un simple enchaînement de combats on a vite fait le tour des possibilités. De ce type de gameplay ne découlent que deux challenges : jouer en mode extrême (game over si on reçoit deux coups), qui demande d’être parfait sur le timing entre les protections et les frappes, et les combats contre les boss qui demandent un peu plus de stratégie et réagissent parfois à un seul type d’arme. Certains niveaux ont un fonctionnement différent, comme celui qui se passe à moto évoqué plus haut, qui casse la routine. De là à briser l’ennui qui s’est installé après quelques dizaines de minutes de jeu, il y a du chemin…
Voilà ce qu’on peut dire sur les quelques niveaux observés ou testés. Nous n’avons pas vu ce que donnait le titre dans son ensemble, ni forcément expérimenté les niveaux dans l’ordre, donc il est possible que le jeu offre plus de variations que ce qu’on a constaté, mais rien ne permet de l’affirmer. La réalisation est très soignée, suffisamment pour qu’on accorde à El Shaddaï un regard intéressé, mais d’un point de vue de gameplay le plaisir est moins évident. Son aspect très dirigiste et son système de combat répétitif s’adressent à un public porté sur les performances (en jouant dans les plus hauts niveaux de difficulté) plus qu’aux amateurs de jeux d’aventure.
11 août 2011 à 10h34

Par SiMouth

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