Test : Watch Dogs 2 - Xbox One

Watch Dogs 2 - Xbox One
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La remise en question, ça a du bon. Ubisoft nous l’a déjà montré, en revoyant sa formule pour Assassin’s Creed 2. Aujourd'hui, après un premier Watch_Dogs largement critiqué, l’éditeur français semble vouloir réitérer l’opération. Et à ce que nous en avons vu jusqu’à présent, l’équipe de Montréal est partie dans la bonne direction. Mais à l’approche de la sortie du jeu, il est temps de voir si cette nouvelle excursion dans l’univers du hacking fait mouche.

Test effectué à partir d'une version PS4


Watch Dogs 2

Pour ce nouvel épisode, Ubisoft a opté pour un changement d’ambiance radical, abandonnant la sombre et moite Chicago pour un San Francisco lumineux et accueillant, dans lequel il fait bon vivre. De même, le vengeur sociopathe qu’était Aiden Pearce cède sa place à Marcus Holloway, justicier défenseur de la liberté. Ces deux changements suffisent, à eux seuls, à faire de Watch_Dogs 2 un titre aux antipodes du premier volet.

Dans ces aventures californiennes, nous suivons donc Marcus alors qu’il vient tout juste d’intégrer Dedsec, un collectif de hackers tendance sales gosses basé dans la ville de Bullit et qui sévit sans but précis, dévoilant des scandales mineurs à l’occasion. Cependant, l’arrivée de Marcus change la donne, et le collectif décide de s’en prendre à Blume, la multinationale derrière le CtOS.
Watch Dogs 2

Hacker, c'est cool.

Watch_Dogs 2 se veut beaucoup plus fun que son prédécesseur, envoyant régulièrement des punchlines bien senties. Mais, paradoxalement, là où les aventures d’Aiden Pearce étaient passées complètement à côté de leur sujet, celles de Marcus et ses potes l’abordent de façon frontale, en faisant la problématique principale. En effet, il est question ici de collecte de données personnelles, de leur utilisation et de la protection de la vie privée des usagers des réseaux sociaux et autres objets connectés. Vous partirez à l’assaut de géants de l’industrie numérique, équivalents de Google, Facebook et autres, pour révéler au grand jour leurs pratiques douteuses. Malheureusement, le jeu ne va pas plus loin que cela, en restant au stade du “c’est pas joli joli tout ça”. De plus, l’écriture - et la narration de manière plus générale - est maladroite dans son ensemble. Les protagonistes répondent à des clichés du genre geek, des répliques sonnent bizarrement, et nous avons droit à des ellipses hasardeuses. Au point que l’un des personnages secondaires de première importance sort de nulle part. Bref, il y a encore beaucoup de progrès à faire sur l’écriture chez Ubisoft Montréal.
Watch Dogs 2

Vis ma vie de hacker.

Comme en 2014, le hacking est au centre du gameplay. Watch_Dogs 2 reprend donc les bases posées par Aiden Pearce et y ajoute de nouvelles fonctionnalités. Pour commencer, lorsque vous piratez un objet vous avez systématiquement plusieurs options à votre disposition. Les développeurs ont même inclus un hommage au Galaxy Note 7 en ajoutant la possibilité de faire exploser certains téléphones portables. Il y a tout de même quelques ajouts plus notables, comme la possibilité de pirater les véhicules. Cette capacité est très pratique quand il s’agit de fuir la police ou de faire diversion. Marcus peut aussi prendre le contrôle des nacelles et manitous permettant de dégager des passages et d’atteindre des zones en hauteur. L’air de rien, cela ouvre pas mal de possibilités en terme de game-design pour les développeurs et d’approche tactique pour les joueurs.

Mais la nouveauté la plus importante est le fait que Marcus a deux drones à sa disposition. Le premier, le jumper, est un véhicule terrestre. Il est particulièrement pratique quand il s’agit de se faufiler discrètement dans une zone via des conduits et pirater des appareils incognito, tout en restant bien à l’abri. Le second est le quadricoptère qui, en plus d’autoriser les piratages à distance, est un excellent outil de reconnaissance. Vos armes aussi ont changé. Il n’est plus question de les acheter mais de les fabriquer via l’imprimante 3D présente dans votre quartier général. Vous aurez donc l’occasion de manier des armes au design original. Le principe est sympa, mais pas poussé à fond. En effet, plutôt que d’utiliser des matières premières à collecter ici et là, la machine vous demandera des espèces sonnantes et trébuchantes pour fabriquer vos armes. Si bien que, dans la pratique, en lieu et place de l’imprimante nous avons une boutique.
Watch Dogs 2

"C’est pas la smart car à ta mère." Kitt

Un des aspects critiqué sur le premier Watch_Dogs était la conduite. Elle a donc été retravaillée ici. Plus orientée arcade, elle propose un large éventail de comportements en fonction du véhicule piloté. Cela va de la petite citadine électrique à la supercar, en passant par les camions et autres muscle cars. Dans l’absolu, la conduite est plaisante. Mais certains véhicules sont ennuyeux à piloter, si ce n’est pénible. Mais dans tous les cas, la physique est cohérente, à défaut d’être réaliste. Quoiqu’il en soit, il y en a pour tous les goûts. Vous devriez rapidement trouver votre gamme de voiture préférée et vous amuser avec.

Les véhicules nautiques ont aussi fait l’objet d’un travail soigné. Les voiliers, notamment, vous demanderont de tenir compte du vent. En effet, pour avancer à une vitesse optimale, il faut veiller à toujours rester orienté perpendiculairement au vent. En course, cette spécificité déterminera vos trajectoires. Les habitués de compétitions sur piste seront dépaysés, car c’est toute la manière de penser la course qu’il faut changer.
Watch Dogs 2

Le temps du changement.

Au fil des années, Ubisoft a développé une formule bien spécifique pour ses titres à monde ouvert. Celle-ci, bien marquée et reconnaissable, a fini par devenir routinière et lassante. L'éditeur l’a bien compris et a procédé à des changements pour Watch_Dogs 2. Le plus flagrant est sans conteste la suppression des “tours de reconnaissance” qui avaient envahi les productions open-world de l’éditeur ces dernières années. Maintenant, la carte est entièrement dévoilée dès le départ. Et si vous souhaitez voir ce qu’il y a à un endroit donné, il vous faudra y aller. Cela peut paraître rébarbatif, mais ça l’est beaucoup moins que de grimper au sommet de 50 tours similaires pour tout découvrir.

De façon générale, le studio a élagué la formule interne, en ôtant tout ce qui a pu nous lasser avec le temps. Ainsi, les objets inutiles à collecter ont disparu. Vous aurez toujours des objets à ramasser ici et là, comme des sacs de billets verts ou des points de recherche, mais ces derniers ont une réelle utilité, immédiate, dans le gameplay, contrairement aux plumes d’un Assassin’s Creed par exemple. De même, les missions génériques à répétition ont aussi disparu, remplacées par des opérations secondaires, moins nombreuses mais plus travaillées et intéressantes. Au final, la progression est plus fluide, dynamique, et surtout plus plaisante.

La fluidité a également été le mot d’ordre pour le développement du multijoueurs. Pas de section dédiée ici, vous rencontrez les autres joueurs au fil de vos pérégrinations dans le solo. Vous pourrez alors les affronter ou vous allier à eux. Dans le premier cas, il s’agira soit de les pirater, soit de les abattre s'ils sont recherchés. Bien entendu, vous pouvez être des deux côtés, suivant les circonstances de la rencontre. Dans le second cas de figure, vous pourrez prendre part à des missions coop dédiées, ou simplement vous balader en ville. Mais si jamais vous souhaitez profiter de votre aventure seul, dans votre coin, vous avez la possibilité de désactiver les modes multijoueurs indépendamment les uns des autres.
 
Watch Dogs 2

Il est beau mon smartphone !

Techniquement parlant, Watch_Dogs 2 est une réussite. La baie de San Francisco est magnifique et pleine de vie. Vous assisterez régulièrement à des scènes de vie sans aucun lien avec vous, comme une femme jalouse qui détruit une voiture de son copain à coups de batte de baseball, ou trois amis en train de débattre sur un sujet quelconque. C’est ce genre de détail qui rend la ville vivante et crédible. La modélisation des différents éléments qui la composent est fine. De plus, les effets de lumière sont de toute beauté. Mais un tel souci du détail est très gourmand en terme de puissance, mettant les machines à rude épreuve. Ainsi, nous avons rencontré des ralentissements sur PS4. Sans parler de quelques bugs de clipping, récurrents dans ce genre de jeu. La bande-son est également au niveau. Les effets sonores sont efficaces, de même que les sons d’ambiance. Pour la musique, si les titres choisis pour les stations de radio ne resteront, pour la plupart, pas dans les annales, les compositions originales, à base d’électro, sont bien plus convaincantes, tout en s’accordant parfaitement avec la thématique du jeu. 

Watch Dogs 2

Comme cela a déjà été dit en introduction, la remise en question peut avoir du bon. Et c’est définitivement le cas ici. Non contents d’avoir retravaillé les éléments propres à Watch_Dogs, les équipes d’Ubisoft Montréal ont procédé à une refonte en profondeur de leur formule de base pour les open-world. Au final, le jeu a une structure plus classique, mais qui fonctionne. Watch_Dogs 2 n’est pas parfait, mais il tient ses promesses. Il nous offre un monde qui se visite avec grand plaisir et regorgeant d’activités. Mais, surtout, il est fun de bout en bout et offre la sensation de dominer la ville. Sans être un chef-d’œuvre incontestable, il reste un must-have de cette fin d’année.
14 novembre 2016 à 11h27

Par

Points positifs

  • La baie de San Francisco, splendide
  • Un héros pas prise de tête
  • Une thématique enfin traitée...
  • Le hacking poussé un cran au dessus
  • Un multi original ET sympa
  • Plus de tours de reconnaissance

Points négatifs

  • Une narration maladroite
  • Quelques ralentissements et autres bugs
  • ... Mais de manière superficielle

Gribouillé par...

pattoune

pattoune

Ours savant

Davantage ours que savant, ce con n'a pas compris que l'hibernation c'est en hiver. Résultat, il reste cloitré dans sa grotte à longueur d'année. Ce qui arrange bien du monde. Mais ce n'est pas un mauvais bougre. Il est même plutôt drôle à l'occasion. C'est souvent à ses dépens mais chut, il faut pas le dire. Ayant été récemment rattrapé par l'eau courante et l'électricité, il est désormais en mesure, après avoir difficilement assimilé les bases de l'hygiène corporelle, de nous livrer tests, news et autres contenus enchanteurs. Il nous reste plus qu'a espérer qu'il ne lui vienne pas l'idée de faire prendre un bain à son PC... Trop tard.
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