Avec les
DS et
DSi, nous avions l'habitude de voir débarquer des déclinaisons des titres sur consoles HD avec un petit peu de scepticisme. D'ailleurs, on en a testé très peu ici même puisque la plupart du temps, on assistait à une version cheap et souvent bâclée des gros titres, sauf rares exceptions. Alors est-ce que
Street Fighter va faire honneur à son nouveau support ou sera t-il le premier d'une longue série de déclinaisons de gros titres au rabais en devenir sur la nouvelle portable de
Nintendo ?
Quatrième Super Combattant de Rue Edtion en 3 Dimensions !
Réglons tout de suite la question de la 3D. Pour
Super Street Fighter IV, elle n'a aucun véritable intérêt, il faut l'avouer. Pas spécialement jolie, plutôt inutile et se permettant même de faire perdre un petit peu de fluidité au jeu lorsqu'elle est enclenchée, force est de constater qu'elle n'a pas de raison d'être activée. L'effet de profondeur est certes au rendez-vous, mais loin d'être aussi impressionnant qu'avec d'autres jeux (par exemple avec
Nintendogs) et surtout plus rédhibitoire qu'autre chose. Alors oui, la 3D existe, mais elle prouve ici surtout qu'elle est très dispensable. Heureusement pour
Nintendo,
Capcom prouve aussi autre chose, à savoir que la petite nouvelle a de la ressource. En effet, il est assez agréable de constater à quel point la licence n'a rien concédé à ses versions ainées dans ce portage portable. Graphiquement magnifique, difficile est de faire le moindre reproche à l'esthétique de
SSFIV 3DS. Tous les personnages sont présents, des éternels et immanquables Ken et Ryu aux petits nouveaux de la version Super (Dee Jay, Adon et compagnie...). Au total, pas moins de 35 personnages répondent à l'appel, avec le même panel de coups qu'à l'accoutumée. Chaque histoire est respectée, avec ses sublimes scènes d'animation en introduction et en conclusion des scénarios propres à chaque personnage. Vous aurez même droit aux immanquables stages bonus, propres à
Street Fighter II et revenus dans le dernier
Super Street Fighter IV, où l'on testera votre aptitude à détruire une jolie berline ou encore des tonneaux de bois. L'animation est très honnête, fluide et gagne même en fluidité lorsque vous poussez le bouton 3D à son minimum. En réalité, si
Super Street Fighter IV 3DS n'est pas une bonne démonstration pour montrer les fonctions 3D de la console (sans pour autant être véritablement une mauvaise pub), il montre par la qualité de son développement que nouvelle
Nintendo portable en a sous le capot et ça c'est très prometteur pour la suite...
And now, fight your rival!
Le souci auquel se confronte
SSFIV 3DS, c'est bien sûr sa maniabilité. Les puristes des jeux de baston le savent, difficile d'obtenir les mêmes sensations avec l'ergonomie d'une console portable. La 3DS ne fait hélas pas exception à la règle, puisque la très proche distance entre les boutons du pad nuit au gameplay, tout comme la croix directionnelle peu pratique. Le stick dont est équipé la console remplit plutôt bien son office mais reste moins précis que sur une console traditionnelle. De plus, les boutons qui regroupaient les 3 poings ou les 3 pieds, présents sur les versions de salons ont disparu, ou plutôt, n'ont pas trouvé de place sur la
3DS. Pour palier à tous ces désagréments, les développeurs ont pensé à placer des raccourcis directement sur l'écran tactile de la console. Cela permet en toute logique d'effectuer ses attaques les plus simples sans avoir à tenter des combinaisons un peu trop complexes pour le support qui les propose. Cette nouveauté permet, certes de sortir plus facilement ses coups, mais hélas retire aux amateurs de jeux de baston pas mal de sensations. Bien sûr, vous pouvez toujours réaliser les combinaisons en les effectuant à l'ancienne, mais rien qu'appuyer sur tous les boutons de coups de poing à la fois pour réaliser votre attaque Ultra relève un petit peu de l'exploit. Dommage donc pour les puristes du genre, mais
Capcom a fait le choix de l'accessibilité pour sa version 3DS et bien sûr le public un petit peu moins mature, dans lequel sont attendus les clients de la console, est visé. Mais de toute façon, les puristes ne vont pas nous enquiquiner très longtemps parce que jouer à un jeu de baston sur portable est déjà une hérésie en soit pour eux je présume.
Jean Claude Vandamme toujours désespérément absent du casting
Du côté exclusif à la console, on notera la présence d'un mode dynamique avec une vue 3/4 arrière de son personnage. Si celle-ci fait un peu plus ressortir la 3D, elle reste parfaitement inutile puisqu'on juge assez mal les distances entre son joueur et l'adversaire. Le mode 2 joueurs ne souffre pas de problèmes particuliers et il est même prévu une petite démo si vous n'avez qu'une seule cartouche pour 2 consoles. Elle propose de jouer à Ryu contre Ryu advitam et constitue une mise en bouche convaincante pour ceux qui se demandent si le versus est efficace en WiFi. Et puis parce que c'est la mode, des tas de petites figurines de vos personnages sont à collectionner. Elles permettent de se faire joliment contempler en 3D mais surtout d'utiliser à bon escient le mode
Street Pass, permettant de détecter les autres
3DS alentours même en mode veille. Vous pourrez constituer stratégiquement une équipe de 5 figurines, prêtes à affronter la prochaine dream team qu'elle pourrait croiser dans la rue. S'il n'est pas indispensable, ce mode constitue un bonus sympathique qui vient s'ajouter à la longue liste de qualités du titre.