Chris Redfield est porté disparu. La dernière position connue de son signal est située sur un paquebot en Méditerranée. Etant héros du premier et du dernier
Resident Evil,
Capcom ne pouvait décemment pas laisser crever Chris seul sur un rafiot en plein milieu de la mer . En conséquence de quoi ils envoient Jill Valentine, sa partenaire du premier épisode pour le secourir. Celle-ci est accompagnée d'un nouvel équipier en la personne de Parker Luciano. Un peu comme dans un bon film d'horreur, il fait nuit, il fait moche, et ils se retrouvent bloqués sur leur nouveau navire à peine ont-ils posé les pieds dessus.
Une chose est sûre avec ce
Resident Evil, c'est une bonne tarte graphique. Le moteur MT Framework mobile, moteur développé en interne par
Capcom, se montre très performant. C'est probablement le jeu le plus réussi techniquement que la 3DS ait pu nous proposer jusqu'ici. L'effet 3D est même vraiment agréable par moment, notamment lors des cinématiques, et pourrait convaincre nombre de réfractaires à l'option. On observe quelques chutes de framerate ça et là mais dans l'ensemble, c'est fluide et joli à la fois, même il faut admettre que question animations, le jeu n'est pas extrêmement demandeur. On connaît la rigidité habituelle des héros de la série bien sûr, mais il faut aussi savoir que la plupart des ennemis de cet épisode sont relativement amorphes, ce qui est un peu agaçant il faut le reconnaître. Comme dans tout bon
Resident Evil, le jeu reprend énormément de codes de la série, à commencer par une grande quantité de cinématiques absolument sublimes.
Previously, on Resident Evil
Cet épisode s'est donc donné pour objectif de renouer avec les bases de la série, ses sursauts et son ambiance angoissante. C'est une mission à moitié remplie, qui ne déçoit pas nécessairement d'ailleurs. Le scénario du jeu se déroule en deux phases plutôt distinctes s'alternant régulièrement, celles avec l'héroïne et d'autres où vous incarnez des personnages plus secondaires à l'histoire. Ces derniers se trouvent souvent dans des situations simples et orientées action. En revanche, lorsque vous incarnez Jill, il s'agit principalement de phases survival horror, où il faut explorer, fouiller, courir après des clefs, des cartes magnétiques ou l'un de ces inénarrables rouages de mécanismes qui bloquent une grosse porte. L'ambiance est glauque, les munitions manquent rapidement... On avance parfois à la seule lumière de sa lampe torche, les ennemis sortent des endroits les plus incongrus... On retrouve les plantes vertes pour se donner de la vie, mais contrairement aux autres épisodes, nul besoin de les mixer les unes aux autres pour plus d'efficacité. De même, les améliorations d'armes se font sous formes de kits que l'on place ou déplace sur des emplacements, de manière simple et intuitive. On utilisera souvent un nouvel accessoire, le Genesis. Il s'agit d 'un scanner dont rêveraient les experts Las Vegas qui permet d'analyser une zone donnée. Cela offre la possibilité de trouver des informations, des objets cachés, ou encore de voir les ennemis invisibles ou planqués sous l'eau. La collecte d'information renforce un petit peu l'immersion du côté "Jill" de l'aventure, et sachant qu'il faut alterner entre Genesis et son arme principale, vous vous doutez bien que lorsque vous êtes surpris par un ennemi en pleine recherche d'indice, c'est un peu la panique.

Piège en haute mer
Les missions se font toujours en duo avec un partenaire, et il est plaisant de constater que celui-ci vit vraiment son aventure. Il peut rester empêtré avec des ennemis lorsque vous franchissez une porte et ne vous rejoindra que lorsqu'il aura réussi à s'en sortir. Pendant les phases de shoot, s'ils n'achèvent que très rarement les ennemis, ils représentent parfois un soutien appréciable et surtout, surtout, ont le mérite de se faire discrets et de, par exemple, ne jamais bloquer la progression dans un couloir un peu étroit. La bande-son est parfaitement réussie, qu'il s'agisse des bruitages pétant d'un coup dans un coin de la 3DS, ou des musiques, accompagnant magistralement les scènes d'action comme les scènes d'angoisse. Au final, le rythme entre phases d'exploration et d'action est plutôt bien géré, même si parfois on a un petit peu l'impression de tourner en rond dans cet immense paquebot et que l'on aimerait secouer un peu les ennemis, tant ils sont mous. Le scénario est bien écrit, servi par de magnifiques cinématiques, et on regrettera seulement l'absence de vraies énigmes dans le déroulement de l'histoire qui auraient pu palier au calme parfois un peu trop plat des phases de recherches. De plus, il est un peu dommage de constater qu'au final, on ne retient pas vraiment de grande scène épique qui marquera l'épisode.

Mais où est Steven Seagal ?
Le titre se joue avec ou sans le nouvel accessoire de la 3DS, le Circle Pad Pro. Il faut admettre que la maniabilité de
Resident Evil Revelations est assez difficile de prime abord, la 3DS ne se prétant pas vraiment aux jeux du genre, notamment justement à cause de l'absence de second stick pour manipuler la caméra. Pourtant, il est intéressant de constater que les développeurs se sont très sincèrement penchés sur le souci et proposent 3 différentes configurations de bouton, plus ou moins intuitives selon les utilisateurs. Si les débuts peuvent être franchement rebutants tant que l'on n'est pas familiarisé avec les commandes, on finit par se faire à l'une des configurations jusqu'à pouvoir jouer normalement. Bien sûr, la solution de facilité est le Circle Pad Pro. On retrouve alors la jouabilité d'une manette console et le gameplay devient instantanément parfaitement intuitif. Pratique ce nouvel accessoire, certes. Le souci, c'est qu'outre le fait de payer une quinzaine d'euros pour quelque chose qui selon beaucoup, aurait dû être intégré dès la création de la console, on atteint moins facilement les boutons Y, X, B, A avec le pouce ce qui corse les QTE surprises. Et aux mauvaises langues que j'entends d'ici maugréer que leur 3DS ressemble maintenant plutôt à une Game Gear, je dis que c'est petit comme réflexion. Une fois le jeu terminé, vous accédez au fameux mode Commando, permettant de jouer en duo en ligne ou en réseau local. Celui-ci, faisant pourtant office de bonus, pourrait presque reléguer
Resident Evil Mercenaries au rang d'obsolète puisqu'il propose de jouer avec tous les personnages du jeu dans des missions reprenant certaines parties du mode solo. Le but est de relier un point A à un point B en éliminant tous les ennemis sur sa route, ceux-ci apparaissant maintenant avec une barre de vie au dessus de leur crâne. Selon ses performances, on débloque de l'expérience pour monter le niveau de son personnage et des PB, permettant l'achat de nouvelles armes à la boutique (uniquement destinées au mode Commando, cela va de soit). Un mode très sympathique, offrant une bonne replay value au titre et qui s'ajoute à la bonne dizaine d'heures d'aventure que le mode solo propose.