Pour ceux qui auraient loupé (plein de fois) le coche, Monster Hunter propose aux joueurs d’incarner un chasseur devant aller trucider toutes sortes de bestioles à écailles peu recommandables et souvent assez énormes. Cette version
Ultimate ne déroge pas à la règle. Après être passé par la phase de création, qui offre d’ailleurs très peu de possibilités, le joueur débarque dans le village Moga. Les habitants lui demandent alors de les défendre contre une grosse bête qui a décidé de semer la terreur dans la région. Mais pour ce faire, le chasseur devra d’abord s’attaquer à des monstres moins puissants, en premier lieu des herbivores puis des carnivores de plus en plus balèzes, afin de récupérer sur eux des matériaux qui lui permettront de se forger de nouvelles armes et pièces d’équipements, voire simplement les améliorer. Puisqu’il n’y a aucune trace d’expérience et de montée de niveau, l’artisanat est donc la seule manière de gagner en puissance.
Afin de pouvoir se tailler des steaks dans les bestiaux qui peuplent les environs, le joueur dispose d’un panel d’armes assez conséquent : doubles lames, morpho-hache, arc, grande épée… Tout ce beau monde dispose de ses propres atouts et défauts (rapidité ou lenteur, puissance, utilisation de munitions, etc) et il s’agit donc de bien toutes les essayer afin de choisir celle qui convient le mieux à son style de jeu. Car autant le dire tout de suite, la maniabilité de
Monster Hunter 3 Ultimate s’avère être extrêmement rigide et nécessite un certain temps d’adaptation, surtout pour les combats sous-marins. D’autant plus qu’il est impossible de locker ses adversaires, il est simplement possible de tourner la caméra vers une bestiole, et seulement si elle est assez grande. Mais une fois le titre bien pris en main, c’est un vrai petit bonheur de partir à la chasse afin de décimer des monstres, et encore plus gratifiant de les capturer vivants afin d’obtenir de plus grosses récompenses. Les développeurs ont en plus eu l’idée d’inclure de nombreuses animations qui expriment la santé et le niveau de colère des animaux. Ainsi, une bestiole qui commence à agoniser se couchera souvent sur le flanc alors qu’un monstre énervé s’apprêtera à charger. En outre, certains n’hésiteront pas à appeler du renfort là où d’autres préfèreront prendre la fuite s’ils sont en mauvais point. Bref, autant de détails qui renforcent l’immersion et donnent l’impression que le tout se déroule dans un réel écosystème.
Hunter the Matrix
En parallèle à la chasse, toutes sortes d’activités plus ou moins passionnantes attendent le joueur. Il peut par exemple procéder à quelques emplettes dans les quelques magasins à sa disposition. Mais pour progresser, il lui faut surtout partir à la chasse aux matériaux. Afin de récolter ces matériaux (os, écailles, champignons, etc), qui s’ils ne sont pas utilisés pour l’artisanat peuvent être transformés en points de ressources afin de reconstruire le village, il est possible de s’adonner à de la cueillette, à de la pêche ou encore à de la chasse aux insectes. Le village Moga comporte également une ferme qui permet de faire pousser divers plantes bien utiles en combat. Forcément, c’est bien moins intéressant que de courir après des monstres géants, mais ces phases sont de toute façon obligatoires afin de rendre le personnage principal plus puissant. On peut regretter cependant que
Capcom n’ait pas fait franchement d’effort pour rendre cette mécanique de jeu moins laborieuse. Par exemple, lorsque l’on veut récupérer quelque chose sur le cadavre d’un animal ou sur une plante, on doit se baisser plusieurs fois pour prendre la même chose en plusieurs exemplaires, là où demander au joueur une seule fois de se baisser aurait suffi. Inutilement fastidieux.
Une fois qu’il a passé quelques heures sur le titre, le joueur peut – et doit ! - se lancer dans le multijoueur. Si le mode solo est sympathique, proposant ainsi de nombreuses missions et tout un tas de monstres, c’est à plusieurs que ce
Monster Hunter dévoile tout son potentiel. Pour l’occasion, il faut quitter le village Moga pour se rendre à la Marina, un autre camp au bord de la mer. Là, il peut rencontrer d’autres joueurs afin de se lancer dans des quêtes à plusieurs (maximum quatre) ou des arènes. Les monstres se montrant forcément plus difficiles à combattre, les compétences des chasseurs (attaque, défense…) peuvent être boostées dans un restaurant en fonction des mets ingérés. Les effets ne durent que le temps d’une mission, il s’agit donc d’y retourner avant chaque quête si besoin est. Bien pensé, le multi est particulièrement agréable, d’autant plus qu’il est parfaitement fluide. Les utilisateurs peuvent échanger via le chat (vocal ou non) et un signal sonore est même de la partie afin de rapidement montrer aux autres où l’on se trouve. Les maps étant divisées en plusieurs zones numérotées, cette balise est donc particulièrement utile. Précisons qu’il existe aussi un mode multi en local : il suffit alors de connecter la Wii U à jusqu’à trois 3DS afin de partir chasser à plusieurs.
Les spécificités de la version 3DS
Niveau contenu, la 3DS propose foncièrement la même chose que son homologue Wii U. Et pourtant, elle s’avère être légèrement moins intéressante. On peut noter ainsi en premier lieu la gestion de la caméra, particulièrement insupportable si l’on ne dispose pas du Pad Circulaire Pro. Ainsi, là où la version console de salon permet de tourner la caméra grâce au joystick droit, la mouture 3DS ne permet de le faire que via une croix dédiée sur l’écran tactile. Les graphismes, plutôt convaincants pour une version portable, souffrent d’un aliasing persistant et d’une étrange sensation de flou en ce qui concerne les sous-titres, obligeant l’utilisateur à couper la 3D et, par la même occasion, à se priver d’un sympathique effet de profondeur. Mais le plus triste reste l’impossibilité de jouer en ligne si l’on ne dispose pas d’une Wii U ! Une décision incompréhensible pour un titre de ce genre, qui prend tout son sens à plusieurs. Ceux qui n’ont qu’une 3DS sous la main devront donc se contenter du mode solo, qui s’avère être tout de même plus qu’honnête. Quant au multi local, c’est-à-dire connecté à une Wii U, il marche très bien et sans lag.