Test : Super Mario 3D Land - 3DS

Super Mario 3D Land - 3DS
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« A chaque console son Mario » dit la maxime de Nintendo. Pratiquement neuf mois après la sortie de la 3DS qui connait des difficultés pour s’imposer, il était temps que ce nouveau Mario sorte. Beaucoup d’espoirs reposent sur Super Mario 3D Land. Mais est-ce que ces espoirs sont fondés ?
Si l’on regarde les Mario de chaque console, on remarque qu'ils ont tous une particularité. Mario Sunshine sur GameCube, qui affublait Mario d’un jet d’eau à tout faire, apportait une nouvelle dimension au jeu de plateformes. Sur Wii, Mario s’en va dans les étoiles et apporte à la licence une profondeur de gameplay encore inégalée. Sur DS, malgré un léger bond en arrière avec le retour à la 2D, le jeu accusait une augmentation de la difficulté et accueillait de nouvelles capacités pour Mario comme la possibilité de devenir un géant. Super Mario 3D Land, lui, prend le parti pris de la nostalgie.

Oui ! Moi j’aime les queues et le revendique haut et fort

Pour ce Mario, les développeurs avaient expliqué vouloir se rapprocher de Super Mario Bros 3. Il suffit de jouer 5 minutes pour en être convaincu. Le jeu était caractérisé par la fameuse transformation de Mario en raton laveur. Il obtenait ainsi la queue de cet animal et pouvait voler ou attaquer les adversaires. Dans Super Mario 3D Land, il y a des queues de raton laveur à toutes les sauces. A tel point qu’on en fait une overdose ! Tout le monde en a une, Mario, Bowser, les Gumpa, les bombes, les missiles, les cubes, les rochers et j'en passe. Cela ne m'étonnerait pas que les développeurs aient pris quelques substances illicites lors de la création du jeu.
Mais le fan service ne s’arrête pas aux queues et c’est tant mieux. Non, ce nouveau Mario est une ode aux vieux briscards du jeu vidéo. Les musiques recensent dans leur répertoire à peu près un ou deux morceaux de tous les Mario des époques Famicom et Super Famicom. Même Super Mario World est de la partie avec la musique de Yoshi. Les décors sont également empruntés à Super Mario Bros 3 avec les bateaux volants, les cubes de couleurs, les notes de musique qui permettent de rebondir vers de nouvelles zones dans le ciel, et bien d'autres clins d’œil. On a même parfois l’impression d’être dans les tous premiers épisodes, avec des décors pixellisés à la 8 bits. Le Mario de la carte de sélection des mondes, Mario pixel tout droit sorti de Super Mario Bros, ou le système de drapeau pour clore les niveaux (et le jingle qui va avec) font également partie des innombrables Easter Egg que les développeurs ont semés ça et là. Ils ont poussé le vice du clin d’œil si loin qu’il en existe même sur Zelda. Question nostalgie, rien n'est à redire. On verse une larme toutes les cinq minutes.

Mario perd du poids …

Maintenant que l’on a placé le contexte «surenchère de fan service », voyons ce que le jeu a dans le ventre. Super Mario 3D Land se présente comme un New super Mario. Il se divise en 8 mondes avec environ 6 niveaux par monde. Chaque niveau se termine soit en ligne droite, en atteignant directement le drapeau de fin de niveau, soit à 100 % en cherchant les trois grosses pièces d’or. Le dernier niveau de chaque monde étant un "niveau boss" se déclinant soit en bateau volant dans lequel on doit abattre un Bowser junior ( oui c'est du Super Mario Bros 3), soit dans un château de Bowser dans lequel il faudra faire s’effondrer un pont pour le faire tomber dans la lave comme dans le tout premier Mario sur Famicom. Les niveaux normaux reprennent les différents thèmes traditionnels abordés dans un Mario. Le désert, la neige, les cieux, les volcans et ainsi de suite. Les obstacles sont pour la plupart tirés du troisième épisode comme les plateformes qui s'écroulent si on marche dessus, mais également des nouveautés comme les plateformes qui changent de place à chaque saut, ou qui apparaissent et disparaissent au rythme d'un métronome.
Une quarantaine de niveaux pour un jeu considéré comme l’ambassadeur et l’espoir de la 3DS c’est un peu faible. Le pire est que les niveaux sont aussi grands que Sarkozy sans ses talonnettes. Ils se finissent très vite et n’apportent que très peu de challenge par rapport à un Mario Sunshine ou même un Mario Galaxy que l’on veut finir à 100 %. Est-ce dû à une console dont les capacités sont limitées ? Ou alors tout simplement à la flemme des développeurs qui se disent que Mario se vendra de toute façon ? Alors ok, une fois le jeu fini, on a accès au Subworld qui lui aussi se divise en 8 mondes sauf que les niveaux sont identiques au 8 premiers mondes, mais avec des défis différents comme finir un boss en moins de 60 secondes, échapper à un Mario maléfique qui nous poursuit, ou tout simplement finir le niveau dont la difficulté a été réhaussée. Malheureusement, là encore, aucune réelle difficulté pour ramasser les trois pièces d’or. Un Mario au contenu fortement allégé en somme.

… mais il reste Mario

Malgré tout, la magie opère. On a beau pester contre la trop grande facilité des niveaux qui se terminent rapidement, une fois la 3DS posée de déception en se disant que plus jamais on ne fera confiance à Nintendo, on n'a qu'une envie, c'est de replonger dedans. Le jeu est agréable à contrôler, bien qu’il faille un petit temps d’adaptation pour s’habituer à la 3D et bien estimer les distances pour les sauts. On peut sauter, s’accroupir, faire un dash qui permet de sauter plus loin. Les commandes de base ressemblent beaucoup au Mario de la Famicom, un bouton pour courir et un pour sauter. Les mouvements plus complexes permettent de marcher accroupi, de s’écraser sur un ennemi une fois en l’air, de faire des roulades et de canaliser son énergie en s’accroupissant pour sauter plus haut. Des contrôles simples mais efficaces. On prend un réel plaisir à s’immerger dans ce nouveau monde en essayant de fouiller le jeu dans ses moindres recoins pour tout découvrir. Sans oublier les larmes de joie à chaque clin d’œil aux anciens Mario.
Au niveau des transformations, la plus percutante reste le fait que Mario devient tout petit s'il se fait toucher et qu'il n'est pas transformé. Une première dans un Mario en 3D, et un retour au source qui démontre une fois de plus la volonté des développeurs. Vous avez donc la possibilité de grandir en mangeant un champignon, de tirer des boules de feu avec la fleur, de planer et donner des coups de queue avec la feuille marron qui vous transforme en raton laveur, la feuille grise vous transformant en Tanuki ce qui permet à Mario de se métamorphoser en pierre au cours d’un saut. Le boomerang est aussi de la partie vous permettant d’en lancer sur les ennemis. Le champignon maléfique, croisé dans super Mario Bros 2 (Lost Level chez nous) est également de la partie. Bref, on est bel et bien dans un Mario.

Mais pourquoi la 3DS alors ?

On peut se poser la question de l’intérêt du support pour ce Mario. Qu’apporte la 3D au jeu ? Rien en toute logique, car Nintendo demande expressément que les jeux soient également jouables sans la 3D. Pourtant, cette dernière est très bien exploitée. L’effet de profondeur est très réussi et on prend un réel plaisir à jouer avec la 3D. A certains moments on a même la possibilité de voir Mario sortir de l’écran. La 3D n’apporte rien au gameplay mais reste un plus très agréable. Par contre petite déception par rapport au Street Pass. Ce petit bijou de la 3DS qui peut apporter beaucoup à notre façon d’utiliser la console, comme sur un Street Fighter 4, est ici sous-exploité. Régulièrement, vous rencontrez dans les mondes des cubes roses dans lesquels vous devez tuer tous les ennemis pour récupérer une pièce d’or, ou des objets bonus. Vous rencontrez également des maisons champignons qui permettent d’obtenir des objets facilement. Croiser quelqu’un permet de recharger ces lieux qui sont déchargés après le passage du joueur. Rien de bien excitant. Nintendo aurait pu mieux exploiter leur propre système de Street Pass. Encore une fois ils donnent l’impression de ne pas s’être donnés à fond pour ce Mario, ce qui est très désagréable.
Après trois heures de jeu, Mario serait reparti au vestiaire avec un 7 à la limite du 6. L'espoir qui reposait sur ce jeu avait été trahi. Pourtant, avec un peu de recul, on se rend compte que Super Mario 3D Land est addictif à souhait. En effet, il possède de nombreuses qualités. Il est immersif, beau même avec la 3D activée et surtout, on s'amuse. Ce Mario est fun. Peut-être est on difficile avec lui car on est frustré de ne pas en avoir plus, et on se venge en étant critique. Au final, ce n'est pas le jeu qui révolutionnera la 3DS mais c'est un bon jeu. On pourrait même dire que c'est un bon Mario.
08 novembre 2011 à 15h03

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Points positifs

  • Les clins d’œil
  • Les graphismes
  • C'est fun

Points négatifs

  • Les niveaux vraiment trop petits
  • Le Street Pass inutile
  • Peu de challenge

A propos de...

Super Mario 3D Land

  • Genre : Plate-formes
  • Date de sortie : 18 novembre 2011 - France
  • Développé par : Nintendo
  • Edité par : Nintendo
  • Parfois appelé : Super Mario Bros., Super Mario 3D
  • PEGI :  Interdit aux moins de 3 ans

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Wildchoc

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Le wildchoc sauvage est un petit animal farouche au poil soyeux. Passionné de jeux vidéo il ne sort que très peu souvent pour subvenir à ses besoins naturels tels que se nourrir et se reproduire. Il est cependant facile d'en capturer un en faisant résonner à l'extérieur de sa tanière une douce musique Chip tune. Pourquoi en attraper un ? Ils font en général de très bon coussins.

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