Dès les premières minutes, on sait qu’
Heroes of Ruin sera un concentré de clichés. L’intrigue dépose le joueur dans un monde médiéval fantastique où les hommes-bêtes cohabitent avec les humains, des monstres visqueux envahissent les cavernes tandis que les forces du mal préparent un sale coup. C’est sans aucune surprise que l’on incarne un mercenaire parmi quatre classes, bien décidé à lever la malédiction qui pèse sur Ataraxis, un sphinx bienfaisant qui mit fin à la guerre qui secoua jadis le monde de Ruin. En se rendant par bateau à Nexus, la grande ville du coin, le mercenaire que vous êtes voit son voyage perturbé par le vil Leviathan qui détruit d’un bon gros coup de queue le rafiot qui vous transportait. C’est le début des emmerdes.
Les hommes-crabes, les hommes-crabes, ont le goût du crabe, parlent comme les hommes
On se retrouve donc très vite dans une grotte qui grouille de bestioles en tout genre. Des hommes-poisson, des crabes, des gobelins ou encore des tortues de mer monstrueuses, toute cette saloperie souhaite faire la peau du malotru qui a osé pénétrer dans leur antre. On ne peut pas leur reprocher d’être radin tant ces derniers larguent armes et armures à foison (comme dans tout bon hack’n slash soit dit en passant). De plus ces bougres se laissent gentiment charcuter dans des combats qui manquent de punch. Le gros problème dans Heroes of Ruin c’est bien son extrême facilité. On avance donc dans cette grotte maritime, on tue, on ouvre des coffres et on finit enfin par monter de niveau, nous donnant par la même occasion de nouvelles capacités.
Un guerrier, un mage, un tireur, ok on est bien dans un hack'n slash
Chaque classe dispose bien entendu de ses propres capacités dans un arbre de compétences que l’on upgradera au fil des niveaux. Le rugisseur d’abord, sorte de gros félin avec une épée tout aussi imposante, débloque des compétences qui lui permettent de taper violemment au corps à corps ou de soigner ses potes. L’alchitecte peut balancer quelques sorts bien puissants tandis que le pistolero a la possibilité de balancer grenades et bastos pour tuer ses ennemis à distance. Le sauvage enfin est le tank de l’équipe et ne réfléchit pas à deux fois avant d’aller au front. Tout ce petit monde se révèle plutôt complémentaire et aucun n’est réellement plus puissant que les autres. Comme ça personne ne sera jaloux lors de partie à quatre joueurs.
A plusieurs, c'est meilleur
Car le grand intérêt de ce genre de jeu, les fans de
Diablo vous le diront, c’est bien la possibilité d’arpenter les donjons à plusieurs pour dérouiller du montre. Heroes of Ruin s’avère justement plutôt bien pensé pour cela. Il est tout d’abord possible de rouler sa bosse avec des inconnus via Internet. Il suffit alors de rejoindre une partie pour dégommer de l’affreux dans les diverses missions que proposent le jeu. Là où les choses deviennent plus intéressantes, c’est que l’on peut jouer avec trois potes en ne possédant qu’une seul e cartouche. Il est loin le temps de la GBA où il fallait à chacun une cartouche et un câble link pour pouvoir jouer à 4 à
Pokémon.
Naufrage graphique
Pour ce qui est de la technique, le titre s’en sort très moyennement. Les musiques ne sont tout simplement pas à la hauteur avec des mélodies parfaitement oubliables. Le jeu a le mérite d’être doublé entièrement en français même s’il n’échappe pas à quelques écueils. Du côté des graphismes, le titre de
Square Enix déçoit. Les environnements sont dépouillés, se ressemblent tous et souffrent d’un level-design pas franchement inspiré. Il n’y a que trop peu d’embranchements et la position de chaque ennemi est cramée à dix kilomètres. Seule la 3D stéréoscopique, plutôt bien utilisée, parvient à maintenir le rafiot à flot. C’est le comble après un naufrage.