Test : Spirit Camera : Le Mémoire Maudit - 3DS

Spirit Camera : Le Mémoire Maudit - 3DS

Spirit Camera : Le Mémoire Maudit - 3DS

Genre : Fantôme Japonais à la maison

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Quand la 3DS est sortie, elle se la pétait avec des caractéristiques prometteuses comme le gyroscope ou la 3D. Parmi elles, on comptait aussi la réalité augmentée. Deux logiciels intégrés à la console étaient d’ailleurs là pour faire la promo : la Guerre des têtes et les jeux avec les cartes RA. Depuis, pas grand chose à se mettre sous la dent. Mais voici que Spirit Camera : Le Mémoire Maudit se pointe pour laver cet affront…
Il doit y avoir un gars qui a des problèmes à la poste japonaise. Car souvent, le début d’un film de fantôme japonais commence avec un pauvre quidam qui reçoit un objet maudit. Cela peut-être une cassette chelou ou alors, comme c’est le cas dans Spirit Camera : Le Mémoire Maudit sur 3DS, un carnet maléfique (qui se trouve vraiment dans la boite du jeu, RA oblige). Et la pauvre victime qui reçoit le colis piégé, c’est le joueur. En effet, avec le principe de la réalité augmentée sur lequel repose quasi entièrement le jeu, le héros de cette histoire, c’est bien vous.

Spirit Camera est donc une sorte de spin-off de la saga Project Zero. Et l’idée de la réalité augmentée se prête bien à cette saga puisque le but y est de tuer les fantômes avec un appareil photo nommé la Camera Obscura. Ici, le rôle de l’appareil photo est tenu par la 3DS. Tout commence donc avec le carnet violet dans le mode histoire. Votre Camera Obscura/3DS réagit à cet étrange objet. Vous allez sur la première page du carnet qui est vierge. Là, comme à chaque fois que vous devez interagir avec le carnet, deux cercles apparaissent : il faut les aligner pour que la magie de la réalité augmentée fasse effet. Alors, vous vous retrouvez embarqué dans le carnet. Il s’agit en fait d’un manoir bien sombre dans lequel vous marchez dans des couloirs lugubres. Du moins, la caméra avance toute seule, vous ne pouvez que regarder autour de vous avec le gyroscope de la 3DS. Vous rencontrez alors une jeune fille, nommée Maya, qui vous expliquera qu’une certaine femme en noir hante le carnet et qu’elle attire des pauvres victimes pour qu’ils lui tiennent compagnie. Si la personne refuse, la femme en noir arrache son visage. Tout est dans la finesse.

Ghost Photographer

C’est alors que le jeu commence. Il se passera quasi exclusivement dans votre salon, votre cuisine ou même vos toilettes, si ça vous dit. Accompagné de Maya, qui était enfermée depuis des années dans le carnet et qui ne se rappelle de rien de sa vie passée (comme par hasard), vous passez aux choses sérieuses. On peut voir deux phases dans le jeu. La première phase, c’est de l’énigme pure. Vous entendez un bruit qui émane du carnet ou de l’appareil photo. Il faut trouver la page en question, souvent liée à un personnage déjà maudit par le carnet. Et c’est parti pour quelques devinettes pas bien dures mais réussies. On prendra l’exemple du fantôme du petit garçon qui jouera à cache-cache dans le carnet avec vous. Pour le retrouver, le petit malandrin vous donne un indice. La chasse dans les pages peut commencer. C’est là le grand plaisir du jeu : élucider les énigmes de manière originale. Pour y arriver, il faudra feuilleter le carnet et, quelques fois, le retourner ou manipuler les pages pour s’en sortir. Il y a aussi différents objectifs pour l’appareil photo qui permettent de trouver la solution à certaines questions. L’idée est excellente, mais sous exploitée.

Généralement, une fois plusieurs énigmes liées à un personnage résolues, s’engage alors un combat contre son esprit. Et cet esprit fera irruption chez vous. Il faudra alors vous déplacer et tourner la console autour de vous pour trouver le fantôme et le battre à coups de flash d’appareil photo. Même si ces phases sont amusantes, elles sont plutôt répétitives. Lors du combat, vous pourrez charger le pouvoir de l’appareil en gardant le fantôme dans votre objectif. Une fois chargé, l’appareil provoquera plus de dégâts sur votre ennemi. Il y a aussi un cercle rouge (l'Instant Fatal) qui apparaît juste avant que le fantôme ne vous attaque. Si la photo est prise à ce moment-là, les dégâts seront plus forts et cela l’empêchera d’attaquer l’apprenti chasseur de fantômes que vous êtes. De plus, si vous faites des gros plans ou si vous réussissez votre cadrage, l’effet sera un peu plus efficace. Mais pas de quoi faire des combats variés (l’affrontement final mis à part).

Le fantôme en plein jour

Un petit problème du jeu vient de la réalité augmentée. Il faut une bonne source de lumière puissante sur le carnet pour que cela marche. Et à moins que vous n'ayez les moyens de mettre en place une installation qui n’éclairera que le carnet, vous devrez jouer en plein jour ou avec toutes les lumières allumées (et encore, dans ce dernier cas, nous avons rencontré des difficultés à faire marcher le jeu). De quoi casser complètement l’ambiance survival-horror du jeu. Un gros travail a pourtant été fait sur l’ambiance. Les musiques sont réussies et le fait de voir les fantômes apparaître dans son salon fait son petit effet. Les graphismes sont plutôt réussis pour les personnages. Le peu de décors créés par ordinateur pour le jeu ne s’en tirent pas trop mal non plus. L’histoire n’est pas très originale mais on se laisse prendre au jeu.

En revanche, le défaut rédhibitoire du jeu, c’est sa durée de vie : le jeu sera bouclé en moins de 3 heures. Cela aurait pu être évité si le jeu ne s’était pas contenté de la réalité augmentée. Multiplier les voyages entre la réalité et le manoir de la Femme en noir aurait pu être une bonne idée. On aurait d’ailleurs aimé pouvoir explorer ce lieu mystérieux. De plus, les idées de RA sont excellentes mais il est indéniable qu’elles auraient pu être poussées un peu plus loin. De plus, le jeu est très facile. Les développeurs ont bien ajouté quelques amuse-gueules à côté mais pas de quoi rallonger la durée de vie de manière significative. Un mode extra corse l'histoire une fois que vous avez fini le jeu une première fois. Le mode appareil photo n’est même pas un vrai mode de jeu : vous pouvez prendre des photos où vous verrez apparaître des fantômes dans votre maison ou qui déformeront le visage de vos proches avec le mode photographie spirite. Ectographie vous invitera à prendre des photos de vos proches et révèlera l’identité et l’histoire du fantôme qui les hante. Amusant quelques minutes mais pas au-delà. Le mode Exorcisme se base aussi sur les photos de vos proches. Leur visage sera ensuite apposé sur un fantôme japonais et vous devrez le combattre. Chaque nouvelle photo apportera un nouveau type de fantôme. Un peu plus consistant, mais toujours pas convaincant.

Project Zero Party

Le mode Livret Hanté ferme la marche. Il s’agit de mini-jeux et, comme tout mini-jeux qui se respectent, ils occupent une heure mais pas plus. D’autant plus que deux jeux sont directement repris du mode solo. Un jeu avec des masques et l’autre avec les énigmes du petit garçon dans le carnet. A cela s’ajoute le jeu de la Poupée Maudite. Une poupée apparaît hors du carnet. Il faut la mémoriser pour la retrouver au milieu de toutes les poupées qui tournent autour de vous. Enfin, le jeu Manoir hanté vous invite à parcourir (encore une fois, vous avancez tout seul) les couloirs du manoir pour prendre un certain nombre de photos de fantômes. Au final, on passe, malgré tout, un bon moment.
Malgré quelques défauts (les combats répétitifs, les petits problèmes de lumière pour la réalité augmentée), l'expérience Spirit Camera est plaisante et l'on encourage les développeurs à pousser leurs idées plus loin dans le domaine de la RA. Mais le jeu est bien trop court. Moins de 3 heures pour un jeu vendu environ 40 euros, ça le fait moyen, hormis pour les joueurs voulant à tout prix découvrir une expérience différente. Les mini-jeux à côté ne permettront guère de prolonger la durée de vie du soft même s'ils sont amusants.
01 juillet 2012 à 11h53

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Points positifs

  • La réalité augmentée bien utilisée
  • Une histoire prenante sans être originale
  • Une ambiance réussie

Points négatifs

  • 3 heures pour 40 euros
  • La réalité augmentée qui nécessite une grosse source de lumière
  • Des mini-jeux amusants mais bouche-trous
  • Des combats répétitifs
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