Raphaël est l’archétype du héros de base. Jeune garçon normal la journée, la nuit il se transforme en Fantôme R pour dérober les trésors de Paris. Une occupation peu commune motivée par la recherche d’un père mystérieusement disparu 3 ans plus tôt. Le père avait laissé à son fiston un médaillon avec un symbole non moins mystérieux dessus. Raphaël va alors tout faire pour savoir ce que veut dire ce symbole et trouver ainsi son paternel. Sa quête lui fera croiser le chemin de chevaliers mystérieux (décidément après
Lautrec les japonais doivent penser qu’on vit toujours au moyen-âge) et de Napoléon, ni plus, ni moins. Un scénario pas révolutionnaire mais qui se laisse suivre avec plaisir.
Sega part donc de cette histoire aventuresque pour nous livrer avec
Rhythm Thief & les mystères de Paris, un jeu de rythme et (un peu) d’énigmes plein de promesses. Encore une fois, le jeu profite d’un traitement artistique à la
Layton (comme
Lautrec), d’un fonctionnement différent d’un
Layton (comme Lautrec) mais le résultat est encourageant (pas comme
Lautrec). Il propose tout d’abord une variété (toute relative) d’épreuves qui permet de ne pas s’ennuyer.
Et tu tapes, tapes, tapes, c’est ta façon d’aimer
Plongeons nous directement dans le cœur du jeu : les épreuves de rythme. Il n’y a que quatre manières de jouer à proprement parler. Mais leurs mises en œuvre sont assez différentes pour ne pas avoir l’impression de toujours faire la même chose. Il y a tout d’abord les épreuves où il faut appuyer sur le bon bouton au bon moment (quand un cercle plus grand se rétracte pour rejoindre un cercle plus petit). Une fois, ce sera pour sauter au dessus des policier ou pour glisser lors d’une fuite. Une autre fois ce seront les gâchettes qui serviront dans une épreuve de tir en rythme toujours. Ou alors, il faudra appuyer sur A pour que le chien du héros mange un bout de pain en rythme. Ils ont des occupations bizarres dans le Paris fantasmé de
Sega. Toujours est-il que ces jeux reprennent les bases du jeu de rythme mais restent bien efficaces. Même si les boutons de la 3DS pourront paraître quelques fois un peu rêches. D’autres phases verront des « boutons » apparaître sur l’écran inférieur de la 3DS. Il faudra les toucher d’un léger mouvement de stylet pour effectuer l’action voulue. Ça permettra de prendre une pose pour se cacher derrière une statue lors d’une infiltration dans le musée du Louvre ou bien d'adopter une position de défense lors d’un combat à l’épée. Toujours du basique mais du bien efficace.
Les deux autres phases utilisent bien les features de la 3DS. Dans le secteur de l’écran tactile, les phases où il faut faire un coup de stylet ferme dans la direction indiquée (toujours avec le système des cercles pour vous aider dans le rythme) sont bien présentes. Ce pourront être des phases de danses où il faut faire le mouvement correspondant ou bien des phases de combat contre un boss pour lui renvoyer ses projectiles dans la bonne direction, le vil manant ! Notons enfin l’utilisation du gyroscope, ce qui est assez rare pour un jeu 3DS, il faut le signaler. Car, depuis
Zelda, la fonction est un peu à l’abandon. Encore une fois, tout est une question de rythme (en même temps, le jeu c’est
Rhythm Thief). Il faudra donc incliner la console dans la bonne direction au bon moment pour éviter des attaques ou pour que le chien du héros mange un bout de barbaque. Le héros fait vraiment des choses bizarres avec son chien. En général, ces épreuves restent sont engageantes et prenantes même si elles n’inventent rien. Si vous réussissez, une jauge se remplit, si vous ratez un mouvement, elle se vide. Le maniabilité est plutôt bonne si ce n’est lors de certaines épreuves avec le gyroscope qui mériteraient encore quelques réglages. On pense notamment à la phase avec cette saloperie de deltaplane.
Il jouait de la 3DS debout…
Entre ces épreuves, où l’impression de redondance ne se fera pas trop sentir (mais elle est pas loin quand même), d’autres phases de jeu permettent un peu de diversifier le jeu. Vous vous baladerez en général dans les rues de Paris ou dans des lieux mythiques comme Le Louvre pour faire avancer l’histoire. Il arrivera quelques fois que, pour débloquer un passage, il faille enregistrer un son ailleurs dans Paris afin de se débarrasser d'une situation fâcheuse genre une bibliothécaire un peu chelou qui fout son téléphone à l’autre bout de la pièce. Des petites phases de recherches qui permettent (de manière très vague certes) d’explorer la ville. Quelques fois, une énigme vous bloquera également, toujours en lien avec le rythme. Tout cela permet une homogénéité des phases de jeux assez bienvenue dans votre quête principale. Oui, je dis bien quête principale car quelques quêtes secondaires sont là pour prolonger la durée de vie du jeu (une dizaine d’heures en filant ce qui est honorable mais pas fantastique). Il faut trouver des sons pour l’élaboration d’un instrument de musique incroyable et trouver des notes fantômes dans les différentes parties de la ville représentées par de petits tableaux dans l’écran inférieur. Ces deux quêtes débloqueront deux nouvelles histoires. Quelques jeux de rythme secondaires sont également éparpillés ça et là dans les rues de Paris. Il sera également possible d’y trouver des médailles, pour acheter des choses à la boutique, ou bien des disques de musiques.
Pour finir le jeu, il ne faut pas être un hardcore gamer. Une mauvaise note (disons un D) vous permettra de faire avancer l’histoire. Mais obtenir le A s’avèrera plus difficile car une erreur est punie de manière sévère. Les habitués des jeux de rythme trouveront donc leur bonheur. D’autant plus qu’obtenir la sacro-sainte note à tous les jeux de rythme sera récompensé d’un scénario en plus.
Pour ce qui est de la réalisation, elle est de bonne tenue. Les cinématiques en animation sont superbes. Les phases de jeux profitent d’un petit cell-shading pas désagréable (même si les graphismes sont plutôt passables). La 3D ne sert à rien même si elle à au moins le mérite de pas faire mal aux yeux. Les musiques vont de « pas terribles » à « très bonnes ». Elles sont tout de même assez variées et vous aurez même à quelques reprises de bons morceaux classiques. Pour le reste, un mode multijoueur (que votre compagnon ait le jeu ou pas) permettent de refaire certaines épreuves à deux en versus. Un petit ajout fort sympathique.