Test : Castlevania : Lords of Shadow - Mirror of Fate - 3DS

Castlevania : Lords of Shadow - Mirror of Fate - 3DS
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Deuxième volet du reboot de la série Castlevania par Mercury Steam, Mirror of Fate fait suite aux événements de Lords of Shadow, épisode sorti sur consoles de salon en 2010.
Après une redirection très God of War-esque de la saga, assez réussie dans son domaine, Mercury Steam nous fournit un épisode 3DS dans l’esprit du premier opus. Alors, que vaut ce nouveau Castlevania ?

Test effectué à partir d'une version 3DS

Avant de rentrer plus en détail dans le jeu, il est de bon ton de bien séparer le reboot de la série proposé par Mercury Steam, et les volets Castlevania 100% Konami sortis jusqu’alors. En effet, la vision apportée par la jeune firme espagnole apporte non seulement un nouveau regard d’un point de vue scénaristique sur la chronologie Castlevania, mais également un certain virement de bord quant au gameplay et à l’esprit de la saga en elle même. Nous testerons ici ce dernier opus en gardant ce fait à l’esprit, sans bien sûr oublier de faire en fin de test une analogie avec les anciens opus Castlevania, comparaison inévitable.

Eu Seunt Dracul !

Castlevania LOS : Mirror of Fate vous propose donc d’incarner tour à tour Simon Belmont, Alucard et Trevor Belmont, tous trois ayant des comptes à régler avec Dracula. Lors d’un court prologue et de 3 actes de jeu, vous traverserez donc le château du vampire le plus badass de tous les temps pour aller lui toucher deux mots. Certains d’entre vous n’ayant peut être pas fait Castlevania : Lords of Shadow premier du nom, nous ne rentrerons pas dans les détails concernant les motivations de chacun des personnages, mais sachez qu’ils ont de quoi être énervés, les monsieurs.

C'est foutrement bien fait, dis

Question réalisation, Mirror of Fate fait plaisir à voir. L’impression de profondeur des décors est excellement rendue, et bien que la direction artistique de certains lieux aurait gagnée à être plus travaillée, on est globalement enchanté de voir ce que notre petite 3DS arrive à rendre à l’écran. Le character design est plutôt réussi, et bien que les cutscenes auront leurs parts de fans et de détracteurs dûes au cel shading, on est globalement en face d’un jeu artistiquement réussi.

Enough Talk ! Have at Y.. Nothing !

Simon Belmont, Alucard et Trevor Belmont ont tous comme arme principale un fouet, et possèdent des armes secondaires propres à chacun. Vous disposerez au début de très peu de possibilités de combos, de nouvelles aptitudes se débloquant au fur et à mesure de votre gain de points d'expérience. Et c’est là qu’est un des plus gros points noir du jeu ; le système d’upgrade, l’évolution du personnage en terme d’xp et de skills, et les compétences déblocables.
Concrètement, vous n’aurez rien à gérer pour l’évolution de votre personnage ; au fur et à mesure que vous amasserez de l’expérience, votre niveau montera logiquement, et vous débloquerez automatiquement de nouveaux coups. Vous n’aurez pas le choix, contrairement au dernier Lords of Shadow et à la plupart des beat them all actuels, d’orienter le gameplay de votre personnage en achetant tel ou tel mouvement ; ici rien de tout ça, tout est fait à votre place. Vous gagnez en level, on vous indique qu’un nouveau coup est disponible, vous regardez dans le menu, et basta. Et c’est extrêmement ennuyeux. Ne pas avoir de droit de regard sur l’évolution de votre personnage vous rend presque indifférent à son gain d’expérience, puisque vous n’avez pas à mettre votre grain de sel dedans. Ah, j’ai gagné un niveau ? J’ai gagné ce mouvement là ? Ok, on continue. C’est vraiment dommage, la gestion du gain de possibilités en combat est survolée et absolument pas participative, ce qui en résulte d’un plaisir de jeu amoindri.

Look what I found ! ... Ah, nevermind

L’un des autres plaisirs des opus Castlevania, qui se retrouve également (dans une moindre mesure) dans Lords of Shadow, est la méritocratie de l’objet. Alors comme ça vous voulez l’équipement ultime ? Le pack complet du casseur de gueule le plus puissant du jeu ? Bah il va falloir le mériter, mon coquin. Dans les précédents Castlevania, parcourir le château à la recherche de nouveaux items était un plaisir en soi, en plus d’être une nécessité. Quel plaisir de parcourir un pan de château inconnu et difficile, pour au final trouver une épée qui allait vous donner l’avantage sur la suite du jeu !
Ici, rien. Les seuls objets que vous pouvez trouver lorsque vous fouinez un peu, sont des coffres au contenu qui … vous rallongent soit votre vie, soit votre magie, soit votre nombre de munitions. Super. On s’en fout. Résultat, on n’a même pas envie de passer dans des endroits autres que là où l’objectif nous dit d’aller, car il n’y a strictement rien à trouver, à part quelques parchemins creusant un peu le background du jeu, où les gemmes précédemment citées. Et encore une fois, c’est dommage.

Nous passerons également le fait qu’il n’existe concrètement qu’une seule et même arme pour les trois personnages, un fouet. Nous attendions tout de même un léger changement pour Alucard, qui dans l’histoire de la série est plutôt adepte des épées, mais non. Tout le long du jeu, malgré le changement de skin et les armes secondaires et capacités propres à chacun, vous ferez toujours les mêmes combos.

Out of your league

L’ambition de Mercury Steam était de transposer l’ "âme" de Lords of Shadow dans une version portable ; force est de constater que le résultat est satisfaisant, mais pas au maximum de son potentiel. Là où LOS tirait son épingle du jeu par une démesure des paysages, des combats de boss épiques et impressionnants ainsi qu'une mise en scène grandiloquente, la 3DS montre vite ses limites pour assurer ces aspects. On sent l’effort de Mercury Steam d’avoir voulu bien faire, mais il faut se rendre à l'évidence, on est rarement impressionné par les scènes de QTE lors des bossfights, donnant lieu à des cinématiques au faible rendement visuel et émotionnel, ou encore à des cutscenes dont la trame est en soi très bonne, mais où la réalisation n’est pas à la hauteur des ambitions dévoilées. En gros, c'est censé être épique, mais ca ne l'est pas, faute de puissance de la console.

Mais, car il y a un mais

Malgré ces aspects, Mirror of Fate reste un jeu agréable à parcourir. Divertissant, c’est un bon petit jeu d’action sur 3DS, avec le « presque » background de l’univers Castlevania. Ici à la rédaction nous sommes des mordus de la série depuis ses tout premiers épisodes, et nous avons pris du plaisir à y jouer en dépit de ses quelques défauts et de sa différence flagrante avec les Castlevania précédents. Oui, il n’est pas pareil, non, il n’a pas de côté RPG, mais Mercury Steam nous propose un opus de qualité, dans son style, pour un premier opus sur portable.

Inévitable face à face

On ne pouvait pas ne pas comparer, pour au moins un paragraphe, Mirror of Fate aux anciens opus Castlevania « 100% Konami ». Ceux qui attendent ici un équivalent aux opus DS ou encore à Symphony of the Night pour ne citer que lui, vont prendre une légère claque. Mais était-ce l’ambition de Mercury Steam, et peut-on leur en vouloir ? Certes, les styles sont différents, et la qualité aussi. Dire que Mirror of Fate arrive au même niveau d’excellence qu’Aria of Sorrow ou Dracula X / Vampire Kiss serait mentir. Mais pour un premier essai, le résultat est plus que satisfaisant. Mercury Steam a développé sa vision et l’a prolongé sur la console portable de Nintendo, et malgré quelques points noirs, le résultat est agréable à prendre en main, et à expérimenter. Pas optimal certes, mais dans la continuité de ce que proposait Lords of Shadow. Un bon jeu, qui aurait gagné à être plus travaillé sur certains aspects pour atteindre véritablement le panthéon des excellents Castlevania, mais cependant vibrant et agréable à découvrir.
Pour finir, le mot qui nous reste à l’esprit lorsque l’on joue à Mirror of Fate est : potentiel. Car le titre en est réellement gorgé, c’est un plaisir de retrouver l’action et l'esprit proposés dans Lords of Shadow premier du nom, sur 3DS. Cependant, certains aspects de ce Mirror of Fate n’ont pas été assez travaillés et entâchent l’expérience de jeu. Bon départ pour Mercury Steam sur version portable de Castlevania, mais pas excellent.
07 mars 2013 à 23h46

Par

Points positifs

  • La profondeur des décors, et les paysages en général
  • Alucard !
  • Combats plutôt punchy
  • Le twist du scénario

Points négatifs

  • Système de Leveling Up très moyen
  • Pas de plaisir de découverte du château
  • QTE dispensables
  • Scénario sous exploité
  • Replay value faible, dommage
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