
Dans le monde de Mario et Luigi, les bébés naissent grâce aux cigognes. Et d'ailleurs, en parlant de ça, l'un de ces volatiles est justement en train de transporter deux poupons dans leur futur maison. Mais alors que tout ce beau monde arrive à destination, horreur ! Malheur ! Il semblerait que ce ne soit pas les bons parents. Ni une ni deux, la cigogne reprend les lardons et file en vitesse pour atteindre la bonne adresse à temps. Pas de chance, elle rencontre le groupe de Kamek en cours de route et le sorcier profite de la collision pour s'emparer de bébé Luigi et faire tomber bébé Mario. Heureusement, ce dernier tombe chez les Yoshis qui vont tout faire et se relayer pour que les deux frères puissent se retrouver et (enfin !) rencontrer leurs futurs parents. Bon, c'est sûr, l'histoire ne casse pas trois pattes à un canard, mais ce n'est pas forcément ce qui prime pour qu'un jeu de plate-formes soit réussi. Et puis bon, pour une fois qu'un épisode se situant dans l'univers de Mario et Luigi ne met pas en scène le kidnapping de Peach par Bowser... On ne va pas s'en plaindre.

Yoshi, le gentil diiiiinosauuuuure...
La construction de ce
Yoshi's New Island s'avère être extrêmement basique : plusieurs mondes, eux-mêmes divisés en différents niveaux avec des stages comprenant des affrontements contre des boss. Rien de bien foufou ni de très original donc, et il faut se tourner du côté du level-design pour savoir si le titre vaut le coup. De ce côté-là, force est de constater que le contrat est plutôt bien rempli, mais en même temps il était difficile d'imaginer le contraire. Les stages sont variés et assez imaginatifs, avec une difficulté progressive, moult passages secrets et de nombreux items à récupérer. De nombreux ennemis sont de la partie et il s'agit de soigneusement les éviter sous peine de perdre bébé Mario et, dans ce cas, le joueur ne dispose que de quelques secondes pour le récupérer sous peine de devoir recommencer le niveau. Si la durée de vie en ligne droite est finalement très courte (avec 6 mondes proposant chacun 8 niveaux, le tout peut être plié en 5 heures), compléter le jeu à 100% prend déjà bien plus de temps. Dans chaque stage, Yoshi et bébé Mario peuvent récupérer 5 fleurs, 20 pièces rouges et 30 étoiles, en plus de médailles à débloquer en fonction des scores de fin de niveaux. Autant dire qu'il y a de quoi faire, d'autant plus que certains d'entre eux doivent être récupérés dans un temps imparti sous peine d'être définitivement hors d'atteinte. Bref, de quoi mettre les skills de certains à rude épreuve et les obligeant parfois à refaire plusieurs fois un même niveau pour le compléter.

Afin de mener à bien leurs missions, les Yoshis – car oui, il n'y en a pas qu'un seul puisqu'à chaque fin de niveau bébé Mario passe d'un dino à un autre – bénéficient de sympathiques nouveaux pouvoirs. Il y a en premier lieu les œufs géants destinés à détruire à peu près tout ce qui se trouve aux alentours, notamment les tuyaux. Non seulement cela permet de dévoiler des passages autrement inaccessibles et, surtout, si le joueur réussit un « perfect », à savoir détruire absolument tout ce qu'il est possible dans une certaine zone, il aura droit à une petite récompense, souvent une pièce rouge ou une vie. Une autre catégorie d’œufs, métalliques cette fois-ci, a pour sa part une utilisation différente. Ceux-ci peuvent bien entendu tout détruire sur leur passage sans se briser, mais ils sont aussi bien utiles lors de passages sous-marins. Grâce à eux, Yoshi peut rester au fond de l'eau et donc récupérer tous les petits trésors planqués ça et là. Sans ça, le dino et son bébé remontent automatiquement à la surface.

...C'est ta nounou et bien plus encoooooore !
Certains passages plutôt bien fichus utilisent le gyroscope de la 3DS. Yoshi y prend une forme bien spécifique (marteau-piqueur, chariot de mine, sous-marin, etc.) et le joueur ne peut le faire avancer qu'en penchant la console portable.
Nintendo prouve là encore qu'il maîtrise sa machine puisqu'il n'y a aucun problème de reconnaissance, à l'exception du sous-marin qui parfois ne tourne pas autant que l'on voudrait même si l'on penche la 3DS entièrement. Enfin, le dinosaure peut grâce à une étoile spéciale courir sur les murs et se transformer en fusée, volant à toute vitesse dans les airs. Cette dernière caractéristique est cependant assez rare et ne s'utilise qu'une poignée de fois dans tout le titre. Dommage. Bref, autant dire que ces quelques nouveautés permettent de varier le gameplay et donc de ne pas s'ennuyer. Le bestiaire est également plutôt diversifié, et si jamais le joueur bloque pendant un certain temps sur un passage, le titre à la bonté de lui offrir l'objet ultime, les ailes, qui lui permettent de terminer le niveau en tout quiétude. Les hardcore peuvent se rassurer, il n'est pas obligatoire de récupérer cet item même s'il leur est proposé. Ouf.
En plus du mode solo,
Nintendo a eu la bonne idée d'inclure un mode deux joueurs. Celui-ci n'est cependant pas vraiment mémorable puisqu'il ne s'agit que de minis-jeux à débloquer pendant l'aventure principale, mais il a au moins le mérite de permettre de jouer avec quelqu'un d'autre même s'il ne possède pas le jeu. Techniquement parlant, il n'y à rien à redire, à condition évidemment d'aimer le style graphique enfantin style aquarelle bien spécifique aux
Yoshi's Island. Les décors sont très colorés et variés (forêt, désert, volcan, mines de diamants, etc.) et la 3D est très réussie, à défaut de servir le gameplay. L'ambiance sonore est également convaincante et colle bien au thème de chaque niveau mais, là encore, elle pourrait ne pas plaire à tout le monde puisque les bruitages sont relativement enfantins. Le seul gros problème survient quand Yoshi se fait toucher par un ennemi et perd bébé Mario. Ce dernier se met alors à chialer en continu et ses pleurs sont relativement frustrants. Au moins, le joueur détient là une motivation suffisante pour le récupérer le plus vite possible.