Malgré son patronyme qui siérait à merveille à une actrice porno, Shantae ne joue pas dans des films interdits aux mineurs. Elle est simplement une jeune femme mi-génie, mi-humaine, dont le boulot est de protéger un petit village de pêcheurs baptisé Scuttle Town et situé dans un Moyen-Orient empreint de fantasy faisant forcément penser au Contes des 1001 Nuits. Mais alors qu’elle se la coulait douce dans son phare, comme la plupart du temps, un vaisseau de pirates, mené par la terrible Risky Boots, fait irruption pour foutre le bordel. Shantae ne va donc pas hésiter une seconde et se lancer dans l’aventure parce que bon, quand même, c’est pour ça qu’elle est payée, la gourgandine. Evidemment, le voyage ne va pas se faire sans encombre, et Shantae va croiser de nombreux ennemis. Pour se défendre, une seule et unique attaque : un bon coup de queue de cheval dans les dents.

Et sa longue chevelure ne sera pas de trop pour vaincre ses adversaires, car ces derniers sont nombreux, et certains repopent même à l’infini dans certaines zones. Evidemment, qui dit retrogaming dit bien souvent difficulté élevée, et
Shantae ne déroge pas à la règle. Non pas que les monstres sont trop coriaces, ni qu’ils se jettent sur la jeune femme, mais ils apparaissent bien souvent au tout dernier moment, rendant l’esquive difficile, voire carrément impossible. Heureusement, ils n’enlèvent que peu de vie à chaque coup et, encore mieux, il est désormais possible d’établir des points de récupération n’importe quand afin de pouvoir reprendre là où l’on a trépassé. Les puristes préfèreront se la faire à l’ancienne, avec des points de sauvegarde assez éloignés les uns des autres, mais les petits nouveaux apprécieront ce système rendant la progression, avouons-le, plus sympathique.
Dance Dance Revolution
Shantae prend la forme d’un titre mêlant action, donc, et plates-formes, le tout en 2D et scrolling horizontal. L’héroïne traverse plusieurs environnements et parcoure de nombreux donjons souvent labyrinthiques pour de temps à autres se reposer dans une ville quelconque, afin d’acheter quelques items grâce à des gems ramassés en chemin, faire avancer l’histoire ou régénérer sa santé en prenant un bain. Et c’est malheureusement ce système de progression qui pourrait rebuter ceux n’ayant pas parcouru le titre à l’époque, car le joueur doit bien souvent faire des allers-retours, donc se retaper des zones connues, sans carte. Il n’est donc pas forcément aisé lorsqu’un PNJ vous propose de le retrouver à tel endroit de se souvenir exactement où cela se trouve, ce qui occasionne de nombreux voyages inutiles. Le système jour / nuit accentue encore plus ce problème, certains endroits n’étant disponibles qu’à certains moments de la journée. Fort heureusement, les voyages fastidieux peuvent être raccourcis grâce au pouvoir magique de Shantae (qui est, rappelons-le, à moitié génie) : la danse. Grâce à certaines combinaisons se débloquant au fur et à mesure, la demoiselle acquiert la faculté de se transformer en animaux, ce qui lui confère des skills différents. Ainsi, se transformer en singe, par exemple, lui permet de grimper aux murs et de courir très vite. Loin de n’être qu’un gadget, ce pouvoir est indispensable à la progression dans l’aventure.

Techniquement parlant,
Shantae accuse forcément le coup : le jeu est sorti il y a longtemps et ça se voit. Néanmoins, si les graphismes peuvent paraitre immondes à notre époque, impossible de ne pas remarquer l’animation impeccablement fluide des sprites, ces derniers étant en plus suffisamment grands pour ne pas être confondus avec le décor, les couleurs pétantes et le level-design souvent bien inspiré, malgré quelques niveaux franchement trop longs et parfois répétitifs. Difficile donc de ne pas succomber aux charmes du soft, d’autant plus que la musique made in GameBoy Color fera forcément vibrer le petit cœur des nostalgiques. Après tout, c’est clairement ce que cherche à faire cette sortie eShop, et elle le fait remarquablement bien. Enfin, n’oublions pas de préciser que le titre est entièrement en anglais. Les allergiques à la langue de Shakespeare devront donc malheureusement faire l’impasse.