Cassons le suspense tout de suite, le jeu n'a dans son ensemble que peu changé par rapport à la version Wii et, dans la globalité, vous pourriez vous référer
au test déjà présent sur ce site pour découvrir l'univers et les subtilités de
Xenoblade Chronicles 3D. Néanmoins, ne nous privons pas d'en rajouter quelques lignes pour les retardataires, tout en détaillant les différences et ajouts de cette nouvelle version (tant que faire se peut).
XenoDeus 3D
Xenoblade Chronicles 3D prend place sur les corps immenses de deux titans nommés Bionis et Mekonis, chevauchants un océan infini et figés dans un combat éternel. Le temps passant, sur le corps du premier apparurent des formes de vie biologiques dont les Homz (des Hommes, en somme) tandis que sur le corps du deuxième apparurent des formes de vie mécaniques, les Mékons, les deux espèces se faisant la guerre. Tout du moins jusqu'à ce qu'une grande bataille permit aux Homz de jouir d'une victoire apparente sur les Mekons. Victoire assurée par l'épée Monado, seule arme capable de détruire ces Mekons, mais arme laissant également de lourdes séquelles aux Homz l'utilisant... Excepté pour le héros de l'aventure : Shulk !
J'ai cru voir un titan à l'horizon
C'est donc une année après cette grande victoire que l'aventure commence, nous mettant dans la peau de Shulk alors que les Mekons sont de retour, incompréhensiblement plus forts et belliqueux que jamais. L'on va alors découvrir ce vaste monde qu'est le titan Bionis : des paysages luxuriants, de vastes étendues d'eau, des colonies peuplées par les Homz, de profondes cavernes, des marais et tant d'autres zones à découvrir. Des pieds à la tête du titan, ce ne sont que de magnifiques environnements à découvrir : diversifiés, s'étendant à perte de vue et parsemés d'un large bestiaire.
La New 3DS nous prouve là sa puissance accrue par rapport au modèle précédent. Bien au-delà de ce que nous avions pu voir sur 3DS, le jeu ne souffre d'aucun temps de chargement ni de ralentissements et on se rend bien compte que les performances de la console sont très similaires à celles de la Wii. Peut-être un peu trop même car l'aliasing déjà marqué dans la version originale est ici malheureusement toujours présent et, une fois le tout en mouvement, est assez prononcé pour gâcher l'aspect visuel du jeu et ce malgré le petit écran d'une console portable qui, nous l'espérions, aurait dû masquer ce défaut. De plus, si la 3D Extra Stable (ou 3D+) de la New 3DS avait pu gâter nos mirettes sur des titres récents comme
Majora's Mask 3D et
Monster Hunter 4 Ultimate, ce n'est pas le cas ici avec un rendu 3D très peu prononcé. On passe donc à côté de quelque chose de très grand esthétiquement parlant.
Soignez vos amitiés
De la première à la dernière minute de jeu, Shulk sera escorté dans l'aventure par différents alliés : au départ Reyn et Fiora, ses amis d'enfance, puis d'autres viendront se greffer au groupe au fil des événements. On pourra alors renforcer les liens entre chaque membre du groupe au fur et à mesure des combats et des quêtes accomplies, car
Xenoblade Chronicles possède une dimension sociale très poussée.
En effet, les relations entre les différents personnages évoluent et pas seulement dans le groupe de héros : la plupart des habitants rencontrés sont rassemblés dans un sociogramme permettant de mettre en évidence les affinités entre 2 personnages du jeu ainsi que le niveau d'appréciation de chaque colonie à notre égard. Plus la qualité de ces relations s'améliore, plus l'on a accès à de nouveaux éléments ou dialogues et, plus la cohésion du groupe se renforce, plus faciles seront les combats. Bien que secondaire, ce n'est donc pas un facteur à négliger pour progresser plus facilement.
Le tour du monde en 80 heures
En terme d'objectifs secondaires, le jeu est au passage très bien fourni. L'aventure principale, déjà assez prenante pour nous tenir en haleine une bonne cinquantaine d'heures, pourra facilement se voir multipliée par 2 pour peu que l'on se prenne à aller vadrouiller hors des sentiers battus, car c'est une fourmilière de quêtes secondaires qui s'offre à nous. À tel point que tenter de compléter le jeu à 100% est un vrai défi qui aura raison de nombreux joueurs. Heureusement, le jeu a le bon goût de nous permettre de sauvegarder quand bon nous semble, mis à part certains donjons, qui justement peuvent traîner en longueur (attention à la batterie). Le bon goût également de nous proposer un utilitaire de visualisation des quêtes très clair pour escorter le courageux joueur n'ayant d'autre objectif que les 100%. Cependant, on ne peut pas franchement en dire autant pour tous les autres menus du jeu. La gestion de l'inventaire (chose ô combien importante dans un RPG), notamment, aurait gagné à être remaniée depuis la Wii car, avec les nombreux membres garnissant le groupe au fur et à mesure, ça devient rapidement un vrai casse-tête de gérer au mieux les armes, équipements et gemmes de chaque personnage sans ne serait-ce qu'un outil pour comparer les effets de chaque arme.
"Tu ne le sais pas encore, mais tu es déjà mort"
Une grosse partie du temps passé à explorer l'univers magnifique de
Xenoblade Chronicles est consacrée aux combats. Et, ma foi, c'est là où le bât blesse... Le système de combat en lui-même est celui d'un Action RPG, mais dans lequel on se battrait en mode semi-automatique : c'est-à-dire que les attaques standards sont portées automatiquement à l'ennemi à intervalles réguliers et nous n'avons plus qu'à nous concentrer sur les attaques spéciales, les "Arts", qui elles nous permettent de faire la différence en infligeant des malus aux adversaires et en se combinant à d'autres Arts pour de puissants enchaînements. Seulement, une fois dans le feu de l'action, tout est très fouillis à l'écran, la faute en partie à l'aliasing évoqué plus haut mais surtout à un écran supérieur trop rempli d'informations diverses (jauges de points de vie, données sur les ennemis ou attaques adverses à venir une fois que le Monado nous permettra de prévoir des évènements futurs). Il eut été tellement plus pratique de rentabiliser l'écran du bas peu utilisé en maximisant le nombre d'informations dessus ! Les affrontements en auraient gagné en compréhension et du coup en gestion stratégique. Les alliés sont eux gérés par la console et on n'influe pas vraiment sur leur comportement, cela est bien regrettable car leur intelligence artificielle perfectible peut parfois nous coûter la victoire pour peu que l'on affronte un ennemi un peu trop puissant (un seul niveau peut très bien faire la différence ici). Les utopistes comme moi auraient pu rêver à un mode multijoueur pour pallier ce problème, mais alors là je vais vraiment trop loin...
Ajoutons tout de même que le second stick de la New 3DS fait des merveilles en combat et qu'il eut été impensable de ne pas pouvoir en profiter.
Je n'en crois pas mes oreilles
Enfin, et afin de terminer sur une note positive, comment ne pas parler de l'aspect sonore du jeu.
Xenoblade Chronicles disposait d'une OST magnifique et c'est bien évidemment toujours le cas sur cette nouvelle mouture. C'est bien simple, c'est le casque littéralement vissé sur les oreilles que j'ai dégusté chaque minute du jeu, avec des musiques s'accordant parfaitement aux situations et accompagnant toujours très agréablement l'exploration, changeant aussi au rythme des heures de la journée et favorisant une bonne immersion dans le jeu. Si l'on peut quand même regretter la disparition de la VO japonaise, on peut se consoler avec des voix anglaises plutôt réussies et jamais en contradiction avec l'ambiance, ainsi que par l'ajout d'une section Jukebox uniquement là pour se servir de la console tel un baladeur (le StreetPass et les Amiibo ne serviront qu'à garnir sa collection de musiques). Dans l'ensemble, notre ouïe accordera donc une mention très bien à
Xenoblade Chronicles 3D.