Si vous n'avez suivi que de très loin la campagne marketing de ce
Fire Emblem : Fates, vous allez sûrement être quelque peu déroutés au moment d'acheter le titre. En effet, ce dernier se décline en trois versions :
Héritage,
Conquête et
(plus tard)
Révélations. Avant toute chose, il est donc important de préciser ce qui sépare ces opus. Ce nouvel épisode de
Fire Emblem narre une histoire unique, à savoir un héros – créé par les petites mimines du joueur – passablement amnésique et élevé depuis toujours par une famille de guerriers qui règne sur l’état de Nohr, qui va par un malheureux coup du sort se retrouver sur le territoire ennemi, l'état d'Hoshido. Mais là, rebondissement : ce héros est en fait l'un des enfants de la reine d'Hoshido. Il a en effet été enlevé lorsqu'il n'était qu'un bébé par le roi adverse, ce dernier étant peu aimable. Connaissant désormais toute la vérité, le héros va tenter de faire cesser la guerre qui fait rage depuis bien trop d'années entre les deux pays. Mais il va devoir faire un choix : quel clan veut-il rejoindre ? Hoshido, sa véritable famille qui lui était encore inconnue il y a peu ? Ou Nohr, sa famille d'adoption, même si cette dernière est sous le joug d'un roi démoniaque ? Pas facile hein ?
Choose your destiny
Héritage propose de se rallier au clan Hoshido et
Conquête au clan Nohr. La principale différence – en dehors d'une histoire qui ne sera évidemment pas vue de la même manière – est en fait la difficulté.
Héritage est plus facile et permet de gagner beaucoup plus de points d'expérience à chaque bataille, ce qui le destine aux nouveaux joueurs ou à ceux qui ne veulent pas se prendre la tête.
Conquête est pour sa part un cran plus difficile, même si en contrepartie le joueur ramasse de grandes quantités d'or : il est donc parfait pour les joueurs plus expérimentés, ou ceux qui ce sont d'abord fait la main sur
Héritage. Précisons tout de même que tous deux proposent plusieurs modes de difficultés ainsi que la possibilité d'annuler la permadeath.
Fire Emblem était en effet jusqu'à présent connu pour ses morts permanentes. Lorsqu'un soldat tombait au combat, c'était fini, il ne revenait plus. Depuis
Awakening, cette règle a été assouplie et il est désormais possible de les faire ressusciter après un affrontement, voire pendant, même s'il s'agit d'attendre le tour suivant (même si, à notre sens, cette dernière option enlève clairement tout l'intérêt dun tactical-RPG au tour par tour). Quant à
Révélation, la troisième version de ce
Fire Emblem : Fates, il faudra attendre encore un peu pour en savoir plus. Dans tous les cas, l'histoire se montre aussi agréable à suivre d'un côté que de l'autre, et les (nombreux) personnages ont tous eu droit à un certain peaufinage.
Dans son gameplay,
Fire Emblem : Fates ne diffère finalement que très très peu de son prédécesseur,
Awakening. En dehors de la nouvelle possibilité évoquée plus haut de carrément faire revenir une unité perdue dès le tour suivant, il est à noter que les armes ne se brisent désormais plus au bout d'un moment, à l'exception des bâtons de soin. De quoi réduire quelque peu le stress de certains affrontements qui n'auraient pas été correctement préparés, même si cela fera sans doute grogner encore un peu plus les puristes de la série. Les combats se déroulent d'ailleurs toujours sur des maps plus ou moins grandes, divisées en petits carrés, le joueur devant donner des ordres à ses troupes avant que le tour ne passe à l'adversaire. Avant d'entamer un combat avec un ennemi, il est possible de changer d'arme afin de faire plus ou moins de dégâts, les hypothétiques dégâts étant indiqués à l'avance. Bref, pas grand-chose de neuf de ce côté là, mais puisque ce système est solide et passablement addictif, il aurait été dommage de tout changer. Les principaux changements proviennent en fait des unités, qui varient en fonction de l'opus choisi.
Conquête propose des types de combattants assez classiques pour la série, là où
Héritage permet pour sa part de s'offrir les services de samouraïs, renards et autres ninjas, histoire de varier un peu. Précisons d'ailleurs que peu importe les unités, elles sont bien mieux calibrées que dans
Awakening, et les personnages craqués ne sont (presque) plus de la partie. Enfin, certains personnages possédant le sang du Dragon peuvent aussi parfois modifier le terrain : faire geler un lac pour le rendre praticable, créer des zones de soin pour les alliés ou encore assécher une rivière pour la passer rapidement... Quasiment chaque map dispose de zones pouvant être modifiées. Un ajout plutôt sympathique mais tout de même anecdotique puisque ces modifications ne sont pas obligatoires et ne changent que très rarement l'issu d'un affrontement.
Le feu du Dragon
En dehors du champ de bataille, le joueur passera beaucoup de temps dans son château.
Fire Emblem : Fates propose en effet un hub qu'il est possible de customiser petit à petit. D'abord vide de tout bâtiment, l'endroit peut ensuite abriter des magasins vendant armes, bâtons ou accessoires, une forge destinée à fusionner des armes entre elles histoire de les rendre plus puissantes, une source chaude destinée à se relaxer, la maison du héros – pour faire venir des alliés afin de faire grimper les jauges d'affinité – ou encore la maison d'un dragon. Ce dernier, en échange de repas réguliers, fait grimper les statistiques du château en fonction de ce qu'il mange : force, résistance, magie, etc. Pourquoi ? Tout simplement car certaines missions secondaires proposent de résister à des invasions dans ce hub, et qu'il est aussi proposé de participer à des affrontements dans le mode multijoueur en ligne. Grâce au StreetPass, les joueurs peuvent en effet aller visiter les châteaux des autres, histoire d'aller leur gratter des matériaux qu'ils ne possèdent pas forcément dans leur propre hub (poissons, perles...), ou encore d'y combattre. Là encore, il s'agit d'une vraie bonne idée, qui permet qui plus est de faire toujours plus d'activités en dehors de suivre le scénario principal. Ce dernier peut même carrément passer au second plan : entre les défis annexes, le multi ou encore les relations qu'il s'agit de faire grimper entre les personnages (sachant que l'on peut aller jusqu'au mariage et aux naissances), autant dire qu'il y a de quoi faire.
Visuellement,
Fire Emblem : Fates est dans la lignée de son prédécesseur. Les maps ne sont pas forcément très détaillées ni très jolies, à l'opposé des personnages, toujours dessinés dans un plus pur style manga. Les cinématiques sont pour leur part vraiment très bien faites et, pour le coup, la 3D stéréoscopique rajoute vraiment un plus. En dehors des vidéos, cette dernière permet d'ailleurs de séparer les différents plans du décor histoire de mieux y voir. Mais la vraie belle réussite de cette opus, c'est que les personnages ONT DES PIEDS ! Hé oui, si vous avez joué à
Awakening, vous vous souvenez sûrement de ce détail (idiot) qui vous a peut-être choqué, à savoir que personne n'avait de pieds. Les développeurs d'
Intelligent Systems ont donc préféré changer leur parti pris artistique, histoire d'un peu plus plaire aux joueurs. En revanche, il est dommage de voir que le doublage japonais est passé à la trappe lors de la localisation pour l'Europe. Il faudra donc se contenter des voix anglaises, même si fort heureusement les textes ont été intégralement traduits en français. Les musiques sont pour leur part assez classiques et ne marquent finalement pas beaucoup l'expérience. Dommage, même si cet élément ne se montre pas forcément indispensable.