Tout commence de manière plutôt classique pour le héros (ou l'héroïne) de ce nouvel opus : fraîchement débarqué de Kanto – région bien aimée des nostalgiques puisque étant celle des tous premiers épisodes – le jeune dresseur quitte bien vite sa chère Maman et son gentil Miaouss pour se lancer à l'aventure. Après avoir fait l'éternel choix de son starter (Brindibou pour le type Plante, Flamiaou pour le type Feu et Otaquin pour le type Eau, sachant que chacun développe un second type une fois évolué), le héros va se lancer dans l'aventure, prenant ici une forme différente de celle de tous les autres jeux
Pokémon. Oubliés les badges à récupérer auprès des champions d'arènes histoire de pouvoir atteindre la célèbre libre Pokémon : il est désormais question d'effectuer son Tour des Îles, teinté d'épreuves imposées par des Capitaines et de combats contre les Doyens des lieux. Car
Pokémon Soleil / Lune prend place sur l'archipel d'Alola, clairement inspiré d'Hawaï, et composé donc de quatre îles principales. L'aventure commence d'ailleurs sur celle baptisée Mele-Mele, en compagnie du professeur Euphorbe, qui fournit au joueur son Pokédex nouvelle génération : le Motisma-Dex. Ce dernier, en plus de fournir toutes les informations habituelles, permet par ailleurs de prendre à certains moments des photos, distille quelques conseils et affiche le prochain objectif sur la carte. Sympa pour ne pas se perdre.
J'ai demandé à la lune
Mais très franchement, il serait impossible de se perdre même sans ce petit coup de pouce. Si les différents opus de
Pokémon n'ont certes jamais été particulièrement ouverts, celui-ci est encore plus linéaire que d'habitude. Ici un rocher qui bloque le chemin, là un Pokémon qui barre la route, là encore une barrière qui est pour l'heure fermée... Bref, des ficelles grossières qui ont de quoi rapidement frustrer le joueur, d'autant plus que les CS (auparavant utilisées pour débloquer les passages, comme Coupe ou Force) ont enfin disparu au profit de montures et que les environnements donnent une véritable envie de liberté. Car en abandonnant le système de progression par cases, les développeurs de chez
Game Freak ont enfin pu rendre les environnements plus crédibles. Les habitués de la série peuvent enfin dire adieu aux routes bien droites et bonjour aux chemins plus sinueux, bordés de manière plus logique pas la végétation. Si l'on met de côté cette linéarité agaçante au niveau de la progression, c'est un réel plaisir de parcourir les îles d'Alola, d'autant plus qu'un vrai soin a été apporté à cet archipel. Les îles sont toutes bien différentes, les couleurs sont légion, les personnages ont des proportions plus réalistes, les angles de caméra sont plus travaillés, les compositions musicales sont inspirées, les bruitages rendent le tout encore plus vivant... Bref, un véritable bonheur pour la rétine et les oreilles, même si la 3DS montre tout de même quelques limites, avec par exemple de gros ralentissements dans les combats opposants plus de deux Pokémon à la fois.
Et que fait-on sur ces îles ? Des combats pardi ! Comme dans tout bon jeu
Pokémon qui se respecte, la version
Soleil / Lune impose tout un tas d'affrontements, que ce soit contre des bestioles sauvages ou contre d'autres dresseurs. Pas mal de nouveautés font d'ailleurs leur arrivée de ce côté-là. Impossible en premier lieu de ne pas passer à côté de tous les petits monstres faisant leur apparition avec cette septième génération : Picassaut, Manglouton, Rocabot et autres Nounourson viennent cohabiter avec d'autres plus anciens, notamment ceux de la première génération, qui sont ici assez nombreux. Certains ont même eu droit à des formes différentes, largement mises en avant dans les différents trailers diffusés par
Nintendo, à savoir les formes d'Alola (les Méga-Evolutions ayant disparu). Raichu, Rattata, Tadmorv ou encore Osselait, certains ''ancêtres'' ont donc eu droit à quelques modifications. Ces dernières sont tout d'abord d'ordre esthétique, mais servent surtout à modifier les habitudes des joueurs en ajoutant un nouveau type à ces Pokémon (Goupix passe ainsi du feu à la glace). Une bonne idée, même si les heureux élus sont malheureusement assez rares. D'autres, plus rares encore, changent carrément d'apparence en fonction de l'île sur laquelle ils se trouvent. Quoi qu'il en soit, les adeptes de nouveaux Pokémon risquent ici d'être déçus, car les ''vraies'' nouvelles bestioles ne sont finalement pas si nombreuses que ça, en tout cas comparé aux autres opus. Dommage. Si vous avez suivi la communication du titre, vous savez également qu'il est question d'Ultra-Chimères, mais ces dernières sont finalement peu intéressantes. Ce qui n'est pas plus mal au vu de leur apparence, peu inspirée, tout comme quelques uns des nouveaux Pokémon plus classiques d'ailleurs. Bref, pas la plus mignonne des générations.
Coup de soleil
Quelques nouveaux Pokémon donc, dont la plupart ont en tout cas eu droit à un petit rééquilibrage de leurs statistiques et de la puissance de leurs attaques, certaines faisant plus de dégâts qu'avant, d'autres bien moins. Pas de quoi rendre les affrontements beaucoup plus difficiles cependant : si l'on met de côté quelques combats un peu plus tendus, la plupart se parcourent sans trop de problèmes, notamment grâce au Multi Exp récupéré très tôt dans l'aventure. Sans parler des Capacités Z, des attaques surpuissantes pouvant être lancées une fois par combat. Concrètement, il s'agit de trouver un Crystal Z puis de l'équiper au Pokémon correspondant à son type (un Pokémon normal pour une Normazélite, par exemple), ce qui débloquera cette fameuse attaque. Autant dire qu'il est bien facile de remporter les affrontements par ce biais, d'autant plus que les ennemis ne l'utilisent pratiquement pas. A condition toutefois de se montrer patient, car l'utilisation d'une Capacité Z s'accompagne d'une animation un peu longuette et impossible à passer. Sachant que les combats peuvent par défaut se montrer un peu longs... Heureusement, des raccourcis viennent fluidifier le tout, comme par exemple la possibilité d'appuyer sur Y pour lancer une Pokéball au lieu d'ouvrir différents menus permettant d'accéder au sac, ce qui est toujours appréciable. D'ailleurs, concernant la durée des combats, il est à noter la disparition des combats de hordes au profit d'un appel de renforts, certains Pokémon pouvant ponctuellement appeler un congénère, ce qui a pour conséquence de rallonger quelque peu les affrontements.
Un élément qui est surtout vrai avec les Pokémon dominants, qui sont en fait les boss de fin d'épreuves. Mais si, souvenez-vous : les traditionnelles arènes ont laissé la place à des épreuves imposées par des capitaines. Loin d'être originales, celles-ci demandent la plupart du temps de mettre K.O. deux ou trois bestioles prédéfinies, pour se terminer avec ces fameux Pokémon dominants qui, une fois éliminés, laisseront le héros récupérer un petit cadeau. Capables d'appeler du renfort, donc, ces derniers ont également des stats boostées histoire de les rendre un peu plus ardus à battre. Enfin, pour terminer sur ce chapitre des combats, précisons que l'efficacité des attaques est désormais clairement indiquée durant les affrontements. Une fois un Pokémon rencontré, le joueur peut d'un simple coup d’œil durant les combats savoir si le type des attaques qu'il utilise est Efficace ou non. Une petite nouveauté qui risque de hérisser le poil des plus acharnés de la licence, là où les petits nouveaux trouveront certainement ce nouvel élément bienvenu, tant les efficacités d'un type sur l'autre ne sont pas toujours faciles à appréhender. Quoiqu'il en soit, il s'agit là encore d'un élément venant rendre les affrontements toujours plus aisés, tout comme la Poké Détente. Le joueur peut ainsi de temps en temps donner des Poké Fèves à ses bestioles ou bien les caresser, histoire d'augmenter leur affection et donc débloquer des bonus, comme la capacité d'infliger toujours plus de coups critiques. Mieux : les brosser après un affrontement permet de leur ôter toute altération d’état, ce qui évite l'utilisation des objets du genre Anti-para ou Antidote.
Poké Face
Profitant d'une durée de vie déjà assez conséquente, se situant dans la moyenne haute de la série, et d'un scénario plutôt agréable à découvrir (si l'on met de côté l'insupportable Team Skull),
Pokémon Soleil / Lune a encore bien des atouts dans sa manche pour garder les joueurs toujours plus longtemps. Outre le côté addictif de la collectionnite (rendue un peu plus difficile avec la disparition de la liste des Pokémon présents dans un lieu donné), les fans pourront ainsi s'adonner à pas mal de quêtes annexes et auront la possibilité de toujours plus personnaliser leur héros : si l'on ne choisit en début de partie que son sexe et sa couleur de peau, il devient rapidement possible par la suite de le faire passer par la case coiffeur, de choisir la couleur de ses yeux ou encore de modifier ses vêtements (chapeau, haut, chaussures, etc). Le Poké Loisir saura également ravir les éleveurs en herbe. Les Pokémon du PC s'y ébattent sur différentes îles et peuvent, au choix, aller chercher des objets dans des grottes, faire pousser des baies ou encore améliorer leurs stats. Il est même possible que des bestioles sauvages se joignent à la fête... Ce qui les ajoute automatiquement au Pokédex – enfin, Motisma-Dex. Le multijoueur n'est pas en reste, même si l'intérêt n'est pas forcément évident pour tout le mode : il y a par exemple des combats à quatre joueurs (bonjour les ralentissements), ou encore la Place Festival, qui propose de poser différents types de boutiques à débloquer. Rien de bien foufou, mais ces éléments ont au moins le mérite d'exister, et c'est déjà pas mal.