Vous êtes un habitué des RPG japonais ? Bien, dans ce cas vous ne risquez pas d'être dépaysés par le scénario de
Stella Glow. L'histoire suit les aventures d'Alto, jeune homme amnésique vivant avec Lisette et sa mère, et exerçant le métier de chasseur. Mais un beau jour, tout bascule : il rencontre Hilda, une sorcière à priori peu amicale puisqu'elle décide de cristalliser tout le village du héros, et ce grâce à un chant spécifique. Heureusement, Alto et Lisette échappent à cette apocalypse et sont récupérés par les chevaliers royaux qui les emmènent
manu militari devant la reine. Cette dernière leur explique alors qu'Hilda est en train de transformer tout son royaume en cristaux et que seule une chanson entonnée par quatre sorcières peut inverser le maléfice. Car dans le monde de
Stella Glow, seuls les êtres surnaturels sont encore capables de chanter, les dieux ayant enlevé cette faculté aux humains afin de les punir d'avoir utilisé les chants à des fins militaires. Notre jeune héros n'a donc d'autre choix que se lancer à la recherche de trois sorcières (du vent, du feu et de la terre), puisque, entre temps, Lisette s'est transformée en sorcière de l'eau. Et ce grâce à Alto, qui semble être une sorte d'élu capable d'éveiller les sorcières à leur véritable pouvoir...
Stella Alto
A ce stade là, vous l'aurez compris,
Stella Glow ne marquera en rien les habitués tant la plupart des éléments proposés sont clichés au possible. En dehors du scénario, on peut notamment citer les différents personnages que l'on a forcément déjà retrouvé au moins une fois dans une autre production : l'amie d'enfance, la jeune femme naïve, le soldat adepte de la boisson et du sexe opposé, le preux chevalier au sens de l'honneur indéboulonnable, etc. Rien de bien innovant donc, mais au moins le tout a le mérite d'être plutôt plaisant à suivre - même si les retournements de situation sont quasiment tous prévisibles. Et c'est une plutôt bonne nouvelle puisque ce titre se montre extrêmement bavard, avec moult phases de dialogues parfois interminables. Il arrive en effet souvent que l'on ne se rende pas sur le champs de bataille pendant de longues minutes, puisque l'on est obligé d'écouter les héros sortir les uns après les autres leurs phrases de dialogues assez banales. Précisons d'ailleurs à ce sujet que le soft est intégralement en anglais, que ce soit les sous-titres ou les doublages – ce qui est d'ailleurs dommage, car pouvoir choisir les doublages japonais est toujours un plus, même si ceux présents ici sont tout de même de plutôt bonne facture.

Le gameplay de
Stella Glow se montre également classique même si, dans ce cas-là, ce n'est pas franchement gênant. Comme dit précédemment, ce titre prend la forme d'un T-RPG et il va piocher de nombreux éléments ayant déjà fait leurs preuves plus d'une fois, même si certains d'entre eux ne sont malheureusement que survolés. Les affrontements se déroulent donc au tour par tour, en vue du dessus isométrique sur un terrain quadrillé. Les tours suivants sont affichés sur l'un des écrans de la 3DS et sont définis en fonction des actions des personnages ainsi que de leurs aptitudes. Par exemple, si vous décidez de ne pas faire bouger l'un de vos combattants durant un tour, son tour suivant arrivera plus vite que s'il avait marché et attaqué un ennemi. Pas forcément présent dans tous les tactical-RPG, ce système a le mérite d'ajouter un zeste de stratégie (tiens donc) aux combats. Même si ce dernier est bien souvent mis en péril par une caméra qu'il n'est pas possible de bouger comme bon nous semble. Rageant, d'autant plus que les maps sont bien souvent tortueuses, avec des ennemis pas toujours immédiatement visibles et des éléments venant altérer les conditions des affrontements. Ainsi, si l'on apprécie les hautes herbes puissent qu'elles permettent de s'assurer une meilleure défense, on aime déjà moins les cours d'eau qui ralentissent la progression de pas mal de personnages, ou encore les falaises qui nécessitent une avancée à découvert pour atteindre et donc attaquer des ennemis autrement hors de portée.

Glower Rangers
Car évidemment, les attaques (qu'elles soient basiques ou que ce soient des skills, plus puissants mais piochant des points dans la barre de mana) représentent le nerf de la guerre. Les personnages font tous partie de classes là encore déjà vues et revues dans bon nombre de RPG. On retrouve ainsi le marchand capable d'ouvrir portes et coffres, le ''tank'' à la résistance à toute épreuve, le chevalier à l'attaque dévastatrice, le soldat rapide et à la maîtrise parfaite de ses couteaux de lancer ou encore la magicienne capable aussi bien de soigner que d'attaquer. Ces dernières, qui sont donc des sorcières, représentent d'ailleurs l'un des points essentiels de ce
Stella Glow. Car en plus de pouvoir utiliser des armes basiques, comme le sceptre ou l'arc, elles sont capables de chanter. Des chants qui ont des fonctions diverses mais qui, surtout, s'amplifient encore plus quand Alto, l'élu, se situe non loin de la sorcière en question. Et si c'est le cas, les sorts sont au maximum de leur puissance et offrent d'autres bonus bienvenus, comme par exemple baisser la défense des ennemis ou encore faire augmenter le taux de coups critiques de l'équipe du joueur. Un élément intéressant, mais qui met toutefois quelques heures à rentrer dans le jeu, ce RPG prenant d'ailleurs tout son temps dans de nombreux aspects. Et qui, surtout, vient souvent faciliter les combats. Ces affrontements ne sont d'ailleurs en général pas bien difficiles, à condition tout de même de rester au niveau conseillé, et ce même lorsque des petites surprises viennent se greffer à l'équation (apparition de nouveaux ennemis, boss qui se téléporte d'un bout à l'autre de la map, etc).
Le temps dans
Stella Glow se divise en deux phases : les missions et le temps libre. Durant les phases de missions, le joueur doit se rendre dans des endroits spécifiques pour faire avancer le scénario et déclencher des affrontements, mais il peut aussi aller chercher des combats aléatoires pour gagner de l'expérience (la ''map'' se limite à des lignes à suivre pour atterrir dans des endroits différents) ou encore se rendre dans les magasins acheter un meilleur équipement. L'équipement, d'ailleurs, est réduit à son plus simple appareil dans ce tactical-RPG, puisque chaque personnage ne peut modifier que son arme, son armure et un objet complémentaire boostant certaines capacités, comme la chance ou l'attaque. Il est par ailleurs possible pour chacun d'emporter deux items en cas de besoin (potions pour redonner de la vie, des points de mana, annuler les altérations d'état...) et de sertir les armes avec des orbes. Ces dernières, qui peuvent être achetées ou créées, font grimper l'attaque, la défense, permettent d'empoisonner aléatoirement les ennemis, et ainsi de suite. Bref, rien de bien nouveau de ce côté là. D'ailleurs, l'autre phase n'est pas non plus inédite. Il s'agit du temps libre qui, comme son nom l'indique, propose de vaquer à ses occupations sachant qu'elles sont limitées (en général à trois).

So glow me maybe
Alto a alors la possibilité d'aller bosser pour gagner de l'argent, d'aller se balader pour trouver des objets ou encore d'aller parler à ses alliés pour faire grimper sa jauge d'affinité et leur débloquer de nouvelles aptitudes bienvenues. Mais sachant que l'argent et les objets tombent bien souvent en nombre durant les affrontements – les combats aléatoires repopent qui plus est régulièrement, on se contente la plupart du temps d'aller discuter avec les autres puisque les bonus alors débloqués ne sont pas négligeables, loin de là. Comme dit un peu plus haut, le temps libre est limité à un certain nombre d'actions, ce qui oblige le joueur a faire des choix stratégiques payants (ou pas). Ce qui peut être frustrant pour ceux qui ne sont pas habitués à la chose, notamment parce que l'on ne peut pas toujours parler aux personnes que l'on veut : ainsi, il s'agit souvent de faire son choix entre deux personnages, par exemple Rusty et Klaus, et une fois que l'un a été choisi l'autre disparaît. Précisons tout de même que lors du New Game +, les phases de temps libre sont plus souples et permettent donc plus de choses.

Enfin, terminons avec un petit mot sur la réalisation, qui souffle un peu le chaud et le froid : si les phases de dialogues sont plaisantes, avec des personnages joliment dessinés en style manga et des fonds fixes plutôt convaincants, les affrontements se déroulent pour leur part dans des décors 3D pas toujours réussis aux textures baveuses. Ce qui saute surtout aux yeux lors des animations en gros plans des attaques, mettant en avant des combattants à l'allure
chibi pas toujours parfaitement modélisés. Heureusement, ces courts moments peuvent être passés, ce qui est d'ailleurs conseillé pour accélérer les combats. Enfin, la B.O. est plutôt agréable mais ne restera pas dans les annales, ce qui est tout de même dommage pour un jeu basé en grande partie sur la musique.