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Après 19 versions différentes, Resident Evil 4 revient, mais dans votre casque VR cette fois-ci, avec une édition exclusive à l’Oculus Quest 2 et adaptée par Armature Studio.
Test effectué à partir d'une version Android
Resident Evil 4 est sorti en janvier 2005 sur GameCube. Je m’en souviens très bien puisque, évidemment, je l’ai eu le jour J, et évidemment, j’ai pu découvrir sous mes yeux l’avènement de l’un des jeux qui allait révolutionner le genre « action/horror » de mon médium préféré. Il est difficile d’encore parler de Resident Evil 4 après toutes ces années, surtout lorsqu’on a déjà tellement écrit de choses dessus et que le titre de Capcom fait partie de ces rares jeux qui, probablement à cause de leur qualité indiscutable, s’est vu réédité des tonnes de fois sur un nombre incroyable de supports (on pourra citer Skyrim ou encore GTA V qui sont au même niveau). En gros, si vous n’avez pas encore joué à Resident Evil 4 sur votre grille-pain, c’est que vous n’avez pas réussi votre vie.
L’annonce de l’arrivée de Resident Evil 4 en réalité virtuelle, exclusif à l’Oculus Quest 2, a été prise à plusieurs degrés. Tout d’abord, un énième retour sur un énième support n’était pas forcément super bien perçu et, enfin, le passage en VR d’un jeu de 2005 laissait planer un doute sur la qualité finale du jeu et sur la plus-value de la technologie à un titre de ce genre. Le chantier a été proposé à Armature Studio, une boîte habituée des adaptations un peu risquées (Metal Gear Solid HD Collection ou Injustice :Gods Among Us sur Vita ou encore Fail Factory ! et Sports Scramble, déjà sur Oculus).
Pour ma part, c’est toujours un petit plaisir nostalgique de rejouer à Resident Evil 4. J’ai eu la chance de le tester sur de nombreux supports (dont la Switch récemment) et c’est sans trop de mal que je me suis plongé dans cette intrigante version VR : « Comment allaient-ils réussir l’adaptation au casque de l’un de mes jeux préférés ? ». Hé bien, les salauds m’ont eu dès la première minute, à l’écran titre, avec la réplique du manoir de Salazar puisqu’on sent directement que l’ambiance incroyable du jeu est préservée tout en nous immergeant comme jamais dans un titre qu’on a déjà fait des dizaines de fois. C’est vraiment un ressenti fort dès la première session sur ce Resident Evil 4 VR : l’impression de jouer à quelque chose de neuf, le tout imprégné d’un sentiment de confort immédiat et grisant.
"Ah! I'll buy it at a high price!"
Pour l’histoire, après l’épisode Racoon City, Léon fait désormais partie de la garde rapprochée du président des États-Unis et arrive dans un petit village espagnol afin de mener l’enquête sur la disparition de la fille du chef d’état. Problème : les habitants sont extrêmement agressifs et s’en prennent à notre beau brun qui va devoir s’avancer dans ces terres hostiles pour comprendre le mal qui ronge la populace et, accessoirement, retrouver Ashley. Le jeu nous met évidemment en vue à la première personne et nous offre le choix d’un style de commande : classique ou immersif, le premier étant plutôt axé pour le jeu assis et arcade alors que l’autre est préférable si vous jouez debout et que vous voulez vraiment profiter de l’expérience « VR » à fond. En d’autres termes, les différentes armes seront directement accrochées sur plusieurs parties de votre corps : par exemple, votre arme de poing sera à votre ceinture sur la hanche droite, tandis que la grenade et le couteau seront situés sur votre poitrine. Il faudra alors physiquement les chercher pour les activer : c’est nerveux, organique et franchement agréable à utiliser. Attention toutefois, les développeurs n’ont pas prévu « l’effet forte poitrine » qui provoque des gênes en terme d’ergonomie pour attraper les objets situés sur le torse. C’est assez maladroit mais devrait être corrigé très bientôt.
Sur le terrain de l’ergonomie, ce Resident Evil 4 VR est une vraie perle d’optimisation et un vrai vent de fraîcheur pour ceux ayant connu les anciennes versions où Léon étant souvent comparé à un deux-tonnes. En effet, sur cette mouture, les déplacements peuvent se faire soit par petits pas téléportés, soit par mouvements fluides (pour ceux ne souffrant pas de cinétose). Le but dans tout ça étant la possibilité de se mouvoir tout en regardant où bon vous semble et même (attention, préparez-vous) : tirer en même temps. La visée à l’aide des joysticks VR se fait très simplement, en pointant en face de vous, toujours aidé par un viseur laser intégré à votre arme. Il n’a donc jamais été aussi simple de mettre des « headshots » aux plagas avant de les finir au couteau une fois à terre. Il en va de même pour les puzzles et énigmes du jeu : tous ont été repensés pour coller à la VR et utiliser vos mains autant que possible. Les menus et notamment la gestion de l’inventaire ont également subi la loi de la VR. Désormais, tous les objets sont attrapables à la main, pouvant être combinés à la volée, mais aussi arrangés et replacés dans le sens que vous voulez dans votre sac. A l’image de tout ce que fait le jeu, c’est simple et rafraîchissant.
Tout le jeu a donc été adapté pour la VR, ou presque. En effet, les scènes de QTE se font toujours via des petites cut-scènes où il faudra utiliser les manettes de l’Oculus pour interagir. De plus, si vous avez déjà joué au jeu, vous savez qu’il est composé de très nombreuses cut-scènes pour agrémenter l’histoire de Léon au pays des plagas. Ces dernières sont projetées sur un écran que vous visionnerez de manière passive, placé un peu plus loin, comme si vous regardiez un écran. De ce côté, on aurait aimé un effort de travail sur la refonte de ces scènes afin de les intégrer en VR même si, en tant que fan, je me suis parfaitement accommodé de cette façon de faire.
Enfin, techniquement, le jeu voit ses graphismes lissés et légèrement remis à niveau. Pour ce qui est des textures, vous avez ici le matériau de base de 2005 avec son lot de buissons à deux dimensions et ses sols ultra-plats. Fort heureusement, l’effet VR fait bien son boulot et on oublie rapidement la qualité technique des graphismes pour davantage se lover dans l’ambiance et la prise en main du jeu qui frôle la perfection pour un jeu Oculus.
Je ne pensais pas pouvoir reprendre (autant) de plaisir à jouer à Resident Evil 4 en 2021, mais apparemment l’Oculus m’a permis cette folie. Autant le dire rapidement, Resident Evil 4 VR est pour moi le meilleur jeu d’action de l’Oculus Quest, si ce n’est le meilleur jeu du périphérique, tout court. A la place de citer tout ce qui marche dans cette réédition signée Armature Studio, je dirais simplement qu’elle réussit à redonner un vrai vent de fraîcheur au jeu qui n’en avait pas connu depuis… sa version Wii en 2007 ? Bref, si vous êtes fan du jeu, considérez l’achat d’un Oculus, sinon pour les autres, ce Resident Evil 4 VR est un indispensable.
