Test : Bonelab - Android

Bonelab - Android
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Bonelab est la suite de Boneworks, développé par Stress Level Zero, qui vous emmène dans les confins d’un laboratoire secret, où la physique n’a que peu d’emprise sur le reste.

Test effectué à partir d'une version Android

Bonelab est le nouveau jeu du développeur Stress Level Zero, qui nous avait apporté Boneworks, un jeu d’expériences et de puzzles largement basé sur la physique de vos mouvements. Bonelab est également basé sur ce concept qui vous obligera à utiliser vos bras et vos mains au maximum de ce qui est facilement faisable sur un casque itinérant comme le Quest 2. Pour le meilleur et pour le pire.


À l’inverse de Boneworks qui obligeait les joueurs à traverser environ neuf heures de campagne avant d’avoir accès à un mode bac à sable, ici on y arrive assez vite. Une fois passée la première heure de jeu faisant davantage office de tutoriel, le joueur arrive dans un grand hub, représenté par un laboratoire, permettant l’accès à plusieurs mini-modes de tests et d’expérimentations en tous genres. Si, sur le papier, c’est une bonne idée pour montrer aux joueurs tout ce que le jeu a à offrir, dans les faits c’est un peu moins glorieux. Mis à part les modes de scoring où il y a un réel enjeu à aller vite, maîtriser les armes et bien viser pour détruire les différentes cibles en un temps réduit, d’autres propositions ne sont que des niveaux ouverts (pas franchement beaux, on est sur le Quest 2) pour tester les différents objets du jeu et la physique de manière générale. Le seul problème est qu’on fait très rapidement le tour de ces petites attractions.

En effet, même si ces diverses expériences restent amusantes, on a du mal à rester accroché aux modes une fois passé un certain temps dessus, sans objectif ou vrai enjeu qui nous pousse à continuer, et manque vraiment de jouets amusants. Même si la perspective de faire apparaître n’importe quel ennemi et n’importe quelle arme semble alléchante, le tout n’est pas super excitant, ni même vraiment fun. Le seul vrai réconfort vient probablement de la possibilité de lancer des « mods » créés par les joueurs, qui permettront de proposer de vrais moments d’originalité. Hélas, c’est encore un peu vide pour le moment et on a hâte de voir tout ça se concrétiser. Une fois un petit puzzle résolu dans ce laboratoire, une porte d’accès nous laisse continuer la campagne du jeu, qui s’étale sur quelques heures supplémentaires.

Bonelab

Un peu à l’image de celle de Boneworks, la campagne de Bonelab vous fait traverser divers environnements à l’aide de la physique du jeu et de votre cerveau, le tout entrecoupé de quelques combats. Encore une fois, sur le papier, l’idée est louable, mais dans l’exécution beaucoup de choses sont à améliorer. En effet, les ennemis sont fades et assez peu variés, les armes relativement ennuyeuses (même si le système de visée fonctionne bien), la conception des puzzles par moments hasardeuse, notamment dû à la physique de certains mouvements difficiles qui pourront vous faire péter une pile (l’escalade ou le fait de pousser des choses, notamment). À vouloir pousser les systèmes d’interactions physiques à fond, le développeur a un peu perdu de vue le fin équilibre entre réalisme et fun. Là où des jeux comme Half-Life Alyx ont su totalement maîtriser cette pirouette, ici vous vous retrouverez par exemple à vouloir ouvrir un coffre en tirant sur sa poignée, mais le soulèverez sans vraiment faire exprès avant de déverser son contenu dans le vide. Les exemples de ce genre sont légion, mais c’est vraiment le sentiment qui nous parcourt tout au long de l’aventure : le fait d’avoir un système physique bien pensé et généreux, mais mal exploité et souvent pas super amusant.

Bonelab

Bone to be alive

Ce manque de cohérence est également accompagné d’une ergonomie assez ignoble où, par exemple, vous n’arrêterez pas d’attraper vos armes attachées à vos holsters le long du corps alors que vous essayez simplement d’attraper un objet proche de vous. Aussi, lorsque vous approchez un chargeur (même vide) de votre arme, cette dernière éjecte automatiquement le chargeur plein installé à l’intérieur. Il vous arrivera donc de nombreuses fois de faire tomber, sans le vouloir, le chargeur plein au sol, sans même le remarquer (surtout que les munitions ne sont pas infinies). Ces problèmes sont donc à l’image d’un système global d’interactions qui se voulait total mais qui finit par être plus problématique qu’autre chose. Cependant, de ce grand foutoir viennent des petits gestes et des petits moments qui font vraiment de Bonelab une expérience parfois gratifiante : attraper une douille de flingue au vol, refermer une porte sur la gueule de notre adversaire et lui faire des dégâts, ou encore jeter une pelle sur un interrupteur à l’autre bout de la pièce pour l’activer… Certaines actions sont également sublimées grâce à la fonction de ralenti, activable à tout moment, permettant de faire des headshots en tournant en l’air. Cependant, une fois que vous serez lassé de vous faire rire à vos propres conneries, vous voudrez probablement passer à autre chose.

Bonelab

Si les choses qui fâchent sont facilement identifiables, il faut mettre le doigt sur le système de changement rapide d’avatar pour rigoler un bon coup. Bonne idée de ce Bonelab, vous pourrez passer d'un avatar à l'autre à l’aide d’un mouvement, ce qui vous donnera des avantages et des inconvénients physiques uniques, comme être rapide et faible, fort et lent, ou grand et dégingandé. Selon les situations et les puzzles à affronter, l’utilisation de l’avatar le plus pertinent vous permettra de vous en sortir plus facilement. Hélas, bien qu’étant une mécanique assez intelligente, dans la plupart des cas l'avatar que vous devez utiliser pour une tâche donnée est évident et il n'y a pas beaucoup de place pour la créativité, que ce soit pour une rencontre avec un ennemi spécifique ou une énigme. C'est d'ailleurs dommage, car on pourrait facilement construire un jeu entier autour de cette idée d'échange d'avatars.

Bonelab

Concernant les performances de Bonelab sur Quest 2, ce n'est pas le jeu le plus beau sur le casque, mais l'aspect et les sensations de Boneworks ont été traduits de manière assez fine, y compris certains effets visuels plutôt cools. Globalement, le jeu n’est pas à son avantage, prenant même le risque d’afficher des paysages qui se révèlent être assez hideux, et bénéficiant d’une direction artistique somme toute quelconque, mais il a le mérite d’assumer son moteur, même sur le casque le moins puissant du marché (ou presque).

Bonelab

Bonelab est similaire à son prédécesseur dans le bon comme le mauvais sens. La dimension physique du jeu peut être rafraîchissante et immersive dans la mesure où presque tout est interactif, cependant cette même physique peut devenir moins amusante lorsque le fin équilibre entre fun et réalisme n’est pas respecté. Bien que le contenu soit là, il souffre hélas des mêmes problèmes fondamentaux que le grand frère, à savoir des ennemis ennuyeux et peu variés, des rencontres et des énigmes mal conçues et des armes sans goût. On retiendra cependant un système de changement d’avatar très bien pensé et original ainsi qu’une porte grande ouverte aux mods qu’on espère voir arriver très bientôt et en masse pour donner l’épaisseur dont Bonelab pourrait vraiment profiter.
18 novembre 2022 à 09h11

Par

Points positifs

  • Le changement d’avatar à la volée
  • Le système de physique qui permet des dingueries (parfois)
  • La précision des tirs des armes

Points négatifs

  • Les ennemis peu variés
  • Peu de différences entre les armes
  • Trop de physique tue le fun
  • Pas assez de puzzles intéressants
  • On aurait aimé plus d’interactions moins hasardeuses

Gribouillé par...

Lorris

Lorris

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Jean-Claude Van Damme au corps, Jean-Claude Dusse dans la tête. C'est parfois l'inverse.

Twitter : @Yolorris

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