Attention, cet article contient quelques spoilers sur les précédents épisodes de John Wick. Mais en même temps pourquoi le lire si vous n'avez pas vu les épisodes précédents ? Jetez-vous sur les Blu-rays, regardez si ça vous plaît et là, pourquoi pas effectivement ne pas revenir faire un tour ici.
On ne reviendra pas sur le scénario des deux premiers épisodes, si ce n'est pour donner le point de départ du troisième et donc la fin du premier. La Grande Table, autorité suprême des assassins du monde entier, a placé un contrat sur la tête de John Wick et tous les tueurs de la planète sont à ses trousses. Il n'a à priori plus d'allié puisqu'il est formellement interdit de l'aider, mais fort heureusement son chien est toujours vivant. Chose appréciable d'ailleurs : ce chien, malgré une allure quelque peu molossoïde, n'a pas d'autre utilité que d'être un bon chien. Une oasis de pureté dans un désert de violence.
Ce troisième épisode de John Wick est jouissif à un point que vous n'imaginez pas. Il n'est pas exempt de défauts et peut avoir tendance à tomber dans le « Toujours plus » en effet, mais il est jouissif sur tellement d'aspects qu'on ne peut bouder son plaisir. Parabellum, et tout particulièrement sa première demi-heure, bénéficie d'une mise en scène exceptionnelle. Elle est astucieuse, maîtrisée et originale. La photographie est toujours aussi réussie, et profiter des scènes d'action dans un New York aussi sublimé est un bonheur de tous les instants. Manhattan, de nuit, sous la pluie et éclairé artificiellement par les lampadaires et les néons fluorescents est d'une beauté à couper le souffle, tout simplement.
Parabellum a un rythme parfois un peu maladroit, mais il s'en sort toujours. Le casting réunit, en dehors de Keanu, pas mal d'habitués des seconds rôles que certains initiés apprécient beaucoup. Le directeur du Continental, l'Hôtel sanctuaire des assassins, Ian Mc Shane (Gods of America, Deadwood) toujours doté d'une classe insolente, tout comme Lance Reddick (The Wire), son concierge aux logorrhées toujours impeccablement mesurées. Laurence Fishburne, un roi des clochards plus classe en guenilles que n'importe quel type en costard, est d'une badasserie folle lui aussi. Seule Halle Berry dénote un peu au milieu de ce casting, une tête un peu trop connue à notre goût, mais elle ne démérite pas nécessairement pour autant. Enfin, n'oublions pas Mark Dacascos, qui nous offre probablement sa meilleure performance depuis Crying Freeman dans un rôle taillé pour lui au katana.
On évitera de rentrer dans les détails du scénario mais sachez que si vous avez apprécié les précédents épisodes de John Wick, Parabellum ne démérite pas, bien au contraire. S'il tombe parfois un petit peu dans le piège de la surenchère, il le fait tout de même avec brio. John Wick, c'est le film d'action comme on aimerait en voir plus souvent. Le scénario peut ou non plaire, mais il est cohérent (pas réaliste, cohérent, à savoir qu'il ne trahit jamais sa diégèse). Le soin apporté à la mise en scène, l'ingéniosité de certains combats, l'incroyable lumière dans laquelle le film est plongé en permanence, ses acteurs plus classes les uns que les autres, font de John Wick Parabellum une référence du film d'action. Il y a une patte du réalisateur, ce n'est pas « encore un autre film d'action lambda ». C'est infiniment plus, et on espère que vous l'apprécierez à sa juste valeur.