Comptant quelques 224 pages précisément et coûtant en fonction de l'édition de 11,99€ à 29,99€,
Les Secrets d'Assassin's Creed revient sur chaque épisode majeur sorti avant 2014, donc du tout premier jusqu'à
Assassin's Creed Rogue. Chaque jeu – ce qui en fait donc sept (
AC,
AC II,
AC Brotherhood,
AC Revelations, AC III,
AC IV Black Flag,
AC Rogue, avec aussi un petit mot sur
AC Liberation) – a le droit à son propre chapitre afin d'être correctement détaillé, ce qui n'est pas de trop au vu du mastodonte que représente cette licence pour
Ubisoft. Et force est de constater que le travail abattu par l'auteur se montre clairement à la hauteur tant il regorge de petits éléments et autres anecdotes qui décortiquent bien l'évolution des
Assassin's Creed au sein des studios de développement. Tout est clair et compréhensible, contrairement à l'histoire de ces jeux qui sait se montrer parfois un peu trop cryptique. On comprend pourquoi tel élément a fonctionné et pourquoi tel élément a échoué.
L'envol de l'aigle
L'aventure débute évidemment avec le tout premier Assassin's Creed et son héros Altaïr, un monument du jeu vidéo qui a su casser les codes de l'époque pour proposer quelque chose d'innovant, même si imparfait. On découvre ainsi le cheminement créatif des trois grands axes de la licence, à savoir le free running, l'infiltration sociale et les assassinats. L'occasion parfaite pour ceux ayant découvert ce jeu à l'époque de replonger dans leurs souvenirs et de se remémorer la claque d'alors, qui sera bien rapidement suivie par Assassin's Creed II et son nouvel assassin emblématique, Ezio.
L'auteur évoque sans détour la pression mise sur les épaules des développeurs par les dirigeants d'Ubisoft qui leur ont demandé de créer cette suite en quelques mois, suite qui marchera tellement bien qu'elle sera la raison pour laquelle la firme a décidé d'annualiser la licence, pour le meilleur... et pour le pire. Là encore, on suit à vitesse grand V tout le cheminement des développeurs pour proposer un Assassin's Creed II non seulement à la hauteur du premier, mais même encore mieux en s'occupant des doléances de la presse et des joueurs de l'époque, à commencer par la répétitivité des missions d'Altaïr.
Des pages et des plumes
Au fil de la lecture, on ressent également l'ampleur prise par la série qui est passée d'une équipe relativement petite et de quelques studios concernés à quelque chose de plus massif et que l'on connaît aujourd'hui. Petit à petit, on redécouvre les nouveautés qui ont été implémentées par les développeurs et qui ont à l'époque changé les jeux, même si elles sont maintenant devenues hyper basiques, à l'image du voyage rapide qui venait certes briser le côté réaliste des premiers jeux mais qui est vite devenu indispensable au vu des mondes ouverts qui sont rapidement devenus de plus en plus vastes, remplis de plus en plus d'icônes à aller découvrir... au risque de l'indigestion.
Là encore, l'auteur ne cherche pas à mettre les choses sous le tapis et évoque ce que les joueurs ont pu ressentir au fur et à mesure des épisodes : trop de Ezio, trop de tours à synchroniser, trop de babioles à ramasser et ainsi de suite. Car avec une licence durant depuis si longtemps et ayant eu droit à autant d'épisodes, il était inévitable qu'une chute se produise au bout d'un moment, qu'elle soit dans une botte de paille ou non. Avant de renaître de ses cendres avec Assassin's Creed Origins et ses suites, ce qui sera sans aucun doute traité dans la seconde partie du livre.
Mais même s'il y a des choses à redire, l'auteur décide tout de même de se pencher sur le côté positif des choses et d'essentiellement traiter la manière dont ont travaillé les développeurs à l'époque, leurs doutes, leurs envies, leurs peurs, leurs espoirs. Seuls certains noms importants sont cités mais les petites mains ne sont pas oubliées pour autant. On ressent clairement tout l'amour que porte Thomas Méreur pour la série Assassin's Creed, et il met très rapidement les choses au clair dans son livre : peu importe les défauts rencontrés en jeu, il ne faut pas oublier que derrière de telles productions se trouvent des centaines de personnes qui ont bossé dessus pendant des années avec amour et talent. Autant de personnes qui ont façonné au fil des années une licence incontournable du jeu vidéo.